Pérez remis de ses émotions
Formule 1 vendredi, 15 nov. 2013. 11:31 samedi, 14 déc. 2024. 10:03AUSTIN - Le Mexicain Sergio Pérez, 23 ans, est la première victime de marque de cette saison 2013 complètement ratée par l'écurie McLaren, qui a rétrogradé dans la hiérarchie et a annoncé jeudi matin son remplacement en 2014 par le Danois Jan Magnussen, 21 ans.
On saura plus tard si c'est une affaire de gros sous, et si l'arrivée d'un nouveau commanditaire-titre dans le sillage de Magnussen, à la place de Vodafone, a coûté son baquet à Pérez, mais « tout est arrivé vraiment tard, ce qui me met dans une position très difficile pour mon avenir », a dit « Checo » jeudi, dès son arrivée à Austin (Texas), lors de la rituelle conférence de presse FIA, en prévision du GP des États-Unis.
« Finalement, c'est arrivé et je suis soulagé. McLaren est une grande équipe, je n'ai rien de mal à dire sur eux. Nous avons eu une saison très difficile, ce n'est pas ce que j'attendais, et McLaren non plus quand j'ai signé (NDLR : pour remplacer Lewis Hamilton parti chez Mercedes). Ils ont décidé de me remplacer, c'est la course », a ajouté le natif de Guadalajara, déçu mais impeccable.
Au volant d'une monoplace ratée, Pérez n'a récolté pour l'instant que 35 points cette saison, alors que son coéquipier Jenson Button, 33 ans, bien plus expérimenté que lui, en a déjà marqué 60. Quant à l'écurie de Woking, elle a rétrogradé de la 3e à la 5e place du championnat constructeurs.
Pérez s'est aussi frotté plusieurs fois à Button, dans la chaleur torride des bagarres au coeur du peloton, avec des pneus qui s'usaient trop vite, lui qui espérait, à son arrivée, « être le plus souvent possible devant » le champion du monde 2009 considéré comme une référence.
« Je veux rester en F1 »
Cette ambition légitime, perçue comme une attitude arrogante, était née de sa saison 2012 très réussie chez Sauber: trois podiums en Malaisie, au Canada et en Italie. Elle s'est heurtée au mur de la réalité et s'est ajoutée à des incidents de course jugés sévèrement par le milieu de la F1, comme un spectaculaire accrochage avec Kimi Räikkönen à Monaco.
« Je veux rester en F1, mais si je ne trouve pas la bonne option je regarderai ailleurs », a dit Pérez jeudi. « Je n'ai que 23 ans, je viens de passer trois années en F1, dont une chez McLaren, et je pense que je peux apporter beaucoup à une écurie. C'était une saison très difficile, mais j'ai beaucoup appris », a ajouté le Mexicain, soutenu depuis ses débuts par le plus riche de ses compatriotes, le milliardaire Carlos Slim.
Cruelle ironie de l'histoire, l'annonce du départ de Pérez a eu lieu cette semaine, soit quelques jours seulement avant son Grand Prix à domicile, à trois heures d'autoroute de la frontière mexicaine. Et comme un retour du GP du Mexique au calendrier F1, dès 2013, semble de plus en plus improbable, il va falloir que « Checo » en profite bien à Austin.
Chez Sauber, il a été remplacé cette saison par un autre Mexicain, à peine plus jeune que lui, Esteban Gutiérrez. Comme Pérez pour ses débuts en F1, en 2011, le gentil Esteban n'a pas démérité mais ça ne suffira peut-être pas à sauver sa place en F1. A quelques heures d'avion de Dallas, la F1 n'a jamais aussi bien mérité l'un de ses surnoms: un univers impitoyable.