Plus loin dans la langue de bois
Course jeudi, 24 sept. 2009. 14:58 vendredi, 13 déc. 2024. 11:28
SINGAPOUR - Souriants, apathiques, parfois mutiques... les pilotes de Formule 1 ont poussé à son paroxysme l'art de la langue de bois pour commenter l'affaire Renault et l'accident volontaire de Nelson Piquet Jr l'an passé sur ce même circuit de Singapour où ils courront dimanche.
Les mille questions qui leur étaient posées sur ce sujet ô combien brûlant ont accouché de réponses souvent déroutantes, parfois d'une banalité affligeante. Les écuries de F1 et leur communication millimétrée avaient donné leurs consignes. Aucun écart ne serait toléré.
La tricherie organisée par le trio Flavio Briatore (ex-patron de Renault F1)-Pat Symonds (son ancien bras droit)-Nelson Piquet Jr, qui a bouleversé la physionomie de la course de 2008, permettant la victoire de Fernando Alonso, a pourtant connu une issue explosive.
Lundi, Briatore, manageur de plusieurs pilotes du plateau et personnage central de la F1, a été exclu à vie de toute course automobile alors que Symonds a été suspendu pour cinq ans par le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).
Ironie
Renault F1 a été ménagée. L'écurie ne sera chassée de la discipline que si elle récidive d'ici 2011. Piquet Jr, qui n'a révélé la tricherie qu'après avoir été licencié par Renault, a même obtenu l'immunité en échange de son témoignage. Une différence de traitement qui a fait jaser dans le paddock.
Nico Rosberg, deuxième l'an passé, avait donc lancé les hostilités mardi dans un quotidien local. "Renault a triché. Au final, ils auraient dû être disqualifiés... et j'aurais gagné la course", s'était indigné le pilote Williams.
Mais deux jours de réflexion et de débriefing studieux ont conduit l'Allemand à revoir ses prétentions à la baisse. "Je ne me sens pas vraiment comme le vainqueur de 2008. Tout cela est trop loin maintenant, donc, je ne serais pas vraiment en position de dire cela", a-t-il promptement corrigé.
Mark Webber (Red Bull), interrogé sur son manageur Flavio Briatore, à qui la FIA a interdit d'être agent de pilotes, a joué la carte de l'ironie. Depuis cette sanction, "ma vie a massivement changé. Tout est sens dessus-dessous. Vous pourriez à peine y croire", a-t-il lancé.
Avant de reprendre, plus sereinement: "Flavio s'occupe de moi depuis onze ans. Je n'ai jamais regardé ce contrat après l'avoir signé le premier jour. Il n'y a pas beaucoup de personnes dans le paddock avec qui tu peux te permettre cela."
"Situation compliquée"
Et quid du futur de Piquet Jr en Formule 1? "Je lui souhaite le meilleur. J'essaie d'être positif pour lui car je sais combien certaines situations peuvent être dures", a brodé Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes). Kimi Räikkönen (Ferrari) a plus logiquement remarqué que "ça allait être compliqué après ce qu'il a fait".
La mollesse des déclarations fait peur. Où donc est passée l'émotion ? "On s'habitue à tout en tant que pilote car ce genre d'histoire se produit encore et toujours", a répondu Webber, remarquant qu'il n'avait "pas été impliqué" dans le scandale et qu'il ne pouvait "rien y faire".
Tel n'est pas le cas de Fernando Alonso qui, en plus d'avoir vécu le "Crashgate" de l'intérieur, en a tiré partie, puisqu'il lui a permis de remporter le GP de Singapour 2008.
Le double champion du monde n'en a pourtant aucun souvenir. "Je suis très heureux de ne pas lire les journaux ni les commentaires des gens. Je vis dans le présent et dans le monde réel, a-t-il déclaré. Tout ça, c'est du passé."
La F1 ne grandira décidément jamais.
Les mille questions qui leur étaient posées sur ce sujet ô combien brûlant ont accouché de réponses souvent déroutantes, parfois d'une banalité affligeante. Les écuries de F1 et leur communication millimétrée avaient donné leurs consignes. Aucun écart ne serait toléré.
La tricherie organisée par le trio Flavio Briatore (ex-patron de Renault F1)-Pat Symonds (son ancien bras droit)-Nelson Piquet Jr, qui a bouleversé la physionomie de la course de 2008, permettant la victoire de Fernando Alonso, a pourtant connu une issue explosive.
Lundi, Briatore, manageur de plusieurs pilotes du plateau et personnage central de la F1, a été exclu à vie de toute course automobile alors que Symonds a été suspendu pour cinq ans par le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).
Ironie
Renault F1 a été ménagée. L'écurie ne sera chassée de la discipline que si elle récidive d'ici 2011. Piquet Jr, qui n'a révélé la tricherie qu'après avoir été licencié par Renault, a même obtenu l'immunité en échange de son témoignage. Une différence de traitement qui a fait jaser dans le paddock.
Nico Rosberg, deuxième l'an passé, avait donc lancé les hostilités mardi dans un quotidien local. "Renault a triché. Au final, ils auraient dû être disqualifiés... et j'aurais gagné la course", s'était indigné le pilote Williams.
Mais deux jours de réflexion et de débriefing studieux ont conduit l'Allemand à revoir ses prétentions à la baisse. "Je ne me sens pas vraiment comme le vainqueur de 2008. Tout cela est trop loin maintenant, donc, je ne serais pas vraiment en position de dire cela", a-t-il promptement corrigé.
Mark Webber (Red Bull), interrogé sur son manageur Flavio Briatore, à qui la FIA a interdit d'être agent de pilotes, a joué la carte de l'ironie. Depuis cette sanction, "ma vie a massivement changé. Tout est sens dessus-dessous. Vous pourriez à peine y croire", a-t-il lancé.
Avant de reprendre, plus sereinement: "Flavio s'occupe de moi depuis onze ans. Je n'ai jamais regardé ce contrat après l'avoir signé le premier jour. Il n'y a pas beaucoup de personnes dans le paddock avec qui tu peux te permettre cela."
"Situation compliquée"
Et quid du futur de Piquet Jr en Formule 1? "Je lui souhaite le meilleur. J'essaie d'être positif pour lui car je sais combien certaines situations peuvent être dures", a brodé Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes). Kimi Räikkönen (Ferrari) a plus logiquement remarqué que "ça allait être compliqué après ce qu'il a fait".
La mollesse des déclarations fait peur. Où donc est passée l'émotion ? "On s'habitue à tout en tant que pilote car ce genre d'histoire se produit encore et toujours", a répondu Webber, remarquant qu'il n'avait "pas été impliqué" dans le scandale et qu'il ne pouvait "rien y faire".
Tel n'est pas le cas de Fernando Alonso qui, en plus d'avoir vécu le "Crashgate" de l'intérieur, en a tiré partie, puisqu'il lui a permis de remporter le GP de Singapour 2008.
Le double champion du monde n'en a pourtant aucun souvenir. "Je suis très heureux de ne pas lire les journaux ni les commentaires des gens. Je vis dans le présent et dans le monde réel, a-t-il déclaré. Tout ça, c'est du passé."
La F1 ne grandira décidément jamais.