SUZUKA (AFP) - Et de quatre ! Le moteur de la McLaren-Mercedes de Kimi Raikkonen a encore cassé vendredi en essais libres du Grand Prix du Japon de Formule 1, une mésaventure qui frappe le Finlandais pour la 4e fois de la saison et le pénalisera de dix places sur la grille de départ.

Raikkonen n'en était qu'à l'entame de son huitième tour lors de la première séance d'essais libres de l'avant-dernier GP de l'année lorsque sa monoplace a soudain lâché un épais panache de fumée, obligeant le pilote à la ranger dans l'herbe.

"Bien sûr, je suis un peu déçu de cette casse moteur qui a écourté ma première séance, mais nous avons réussi à aligner des tours lors de la deuxième et il reste plein de temps demain matin" pour régler la voiture, a commenté le Finlandais. Il a finalement été crédité du 13e temps de la journée, à près de deux secondes et demie de la meilleure performance obtenue par l'Espagnol Pedro de la Rosa au volant de la troisième McLaren-Mercedes.

Comme en France et en Grande-Bretagne en juillet puis en Italie en septembre, Raikkonen est pénalisé avant même les qualifications de dix places sur la grille de départ du Grand Prix dimanche. A la différence près que le titre pilotes n'est plus en jeu

Motivation

Dimanche, le Finlandais devra puiser au plus profond de sa conscience et de son esprit de compétition pour trouver la motivation de défendre les couleurs de son écurie en vue du Championnat constructeurs, McLaren-Mercedes possédant deux points d'avance seulement sur Renault à deux courses de la fin.

D'autant que le manque de fiabilité de sa Flèche d'argent a largement handicapé Raikkonen tout au long de la saison dans son duel contre Fernando Alonso, remporté au Brésil par l'Espagnol.

Son visage, alors qu'une grue enlevait sa monoplace, en disait long: d'habitude impassible ou résigné, il était cette fois insouciant.

Néanmoins, de retour en piste lors de la deuxième séance, il démontrait qu'une fois au volant, seule la performance l'intéressait.

Ainsi, tandis que la pluie perturbait les vingt dernières minutes de la seconde séance du jour et poussait les pilotes soit à rester au stand soit à rouler en pneus intermédiaires, Raikkonen continuait en pneus pour le sec, histoire de peaufiner ses réglages en vue du Grand Prix, qui selon les prévisions météorologiques de vendredi, devrait se dérouler sur piste sèche.

"En gros, l'équilibre est bon, mais la météo sera déterminante", a-t-il souligné.

Ferrari

Les Renault, ont pu, elles, beaucoup rouler le matin. "Nous nous attendions à ce qu'il pleuve l'après-midi", a expliqué Alonso, 10e temps, à moins de deux secondes de de la Rosa.

"Nos deux moteurs entament leur second week-end de course et nous n'avons rencontré absolument aucun problème", a souligné le directeur de l'exploitation moteurs Denis Chevrier, comme pour tourner le couteau dans la plaie du rival Mercedes.

"Nous nous sommes montrés raisonnablement rapides et tant la voiture que moi pouvons encore nous améliorer", a ajouté Alonso.

Les Ferrari de Michael Schumacher et Rubens Barrichello ont signé des chronos prometteurs, l'Allemand obtenant le meilleur temps des pilotes "de course", à un peu plus d'une seconde de de la Rosa.

Cette performance "est certainement due au fait que nous étions les seuls à rouler avec des pneus neufs avant qu'il ne pleuve", a cependant tempéré Schumi, estimant que ces temps "ne reflétaient pas" la véritable valeur des Ferrari par rapport à la concurrence.

"Seule la météo imprévisible peut nous aider", a-t-il ajouté.

Les deux dernières séances d'essais libres sont programmées samedi matin, avant les qualifications.