BARCELONE (AFP) - L'écurie Renault a annoncé dimanche avoir prolongé son engagement en Formule 1 jusqu'en 2012, une décision qui éclaircit son avenir et lui permet de se concentrer sur la recherche d'un remplaçant à Fernando Alonso, partant pour McLaren-Mercedes en 2007.

Le directeur de Renault F1, Alain Dassas, a coupé court aux spéculations concernant l'avenir de son écurie en signant dimanche à Barcelone, avant le Grand Prix d'Espagne, un "protocole d'accord portant sur la structure commerciale de la Formule 1" et engageant les parties jusqu'en 2012.

Mais si la structure de Formule 1, actuellement appelée Renault F1, doit désormais participer au Championnat jusqu'en 2012, le constructeur Renault peut toujours vendre l'équipe et se retirer.

Le protocole signé dimanche a été élaboré par les cinq grands constructeurs engagés en F1 -le Grand Prix Manufacturers Association (GPMA) regroupant Renault, BMW, DaimlerChrysler pour Mercedes, Toyota et Honda- en collaboration avec les détenteurs des droits commerciaux de la discipline -le groupe d'investissement CVC et Formula One Association (FOA)- emmenés par Bernie Ecclestone.

La signature d'un tel protocole d'accord démontre "l'envie de Renault de poursuivre en F1", a plaidé M. Dassas. L'avenir incertain de son équipe avait participé à la décision de son pilote vedette Alonso de quitter le navire.

"Maintenant, nous pouvons travailler sur d'autres sujets: le pilote, les sponsors, le règlement technique et la limitation de la course aux armements", a expliqué le président de Renault F1.


Fronde

Cet accord "purement financier" mais dont le contenu n'a pas été révélé plus en détails, ouvre la voie à la signature des nouveaux accords Concorde régissant la répartition des revenus financiers colossaux de la F1 et dont les textes actuels expirent fin 2007. La répartition était jusque-là largement à l'avantage d'Ecclestone et avait motivé la fronde du GPMA.

A la suite de Renault, les quatre autres membres du GPMA ont également décidé de s'engager pour la même période. Le GPMA au complet rejoint ainsi Ferrari, Red Bull, Midland, Williams et Super Aguri qui s'étaient déjà engagés, assurant de fait la pérennité du Championnat du monde de F1. Le GPMA avait en effet menacé de créer un championnat parallèle si ses exigences financières n'étaient pas satisfaites.

Aussi, Ecclestone se montrait-il satisfait et confiant dimanche. "Tout ira bien, ne vous en faites pas", a-t-il simplement déclaré en traversant le paddock.

Les grands constructeurs, qui réclamaient 60% des revenus totaux engendrés par la F1 contre 42% des seuls droits de retransmission télévisée, ont obtenu plus de 50% des retombées financières générées par la discipline.


Rétroactivité

En outre, "le côté commercial, c'est-à-dire l'augmentation des revenus est rétroactif" et s'appliquera pour les saisons 2006 et 2007 également, a déclaré M. Dassas.

Les nouveaux revenus ne correspondent pas tout à fait à ce que le GPMA réclamait, mais en acceptant, les écuries peuvent désormais se pencher sur leurs autres chantiers.

Pour Renault, il s'agit avant tout de s'assurer les services d'un pilote de gros calibre capable de pallier le départ d'Alonso et de répondre aux ambitions toujours aussi élevées de l'écurie au losange.

Car McLaren-Mercedes ayant récupéré Alonso, Ferrari pouvant vraisemblablement compter sur Michael Schumacher ou Kimi Räikkönen voire les deux, Renault doit dégoter une perle rare.

"Il nous faut un bon pilote. Il en existe quelques uns en ce moment et c'est Flavio (Briatore, le patron de l'écurie sur le plan sportif) qui s'en occupe", a expliqué M. Dassas.

Selon lui, l'idéal serait bien entendu d'avoir "l'un des deux", à savoir Räikkönen ou Schumacher.

Les deux pilotes auraient d'ailleurs été approchés par Briatore, sans qu'aucune information n'ait filtré.