MELBOURNE (AFP) - Comblée par la victoire de Giancarlo Fisichella et la troisième place de Fernando Alonso lors du Grand Prix de Melbourne, première épreuve du Championnat du monde de Formule 1, l'écurie Renault s'est déjà posée en principale rivale de Ferrari.

L'Italien a exploité au mieux sa pole position, sans jamais être menacé en tête de la course - si ce n'est par Jarno Trulli (Toyota) dans les premiers tours -, tandis que l'Espagnol a su remonter de la 13e place sur la grille jusqu'à la troisième marche du podium.

L'un a mené une course au train, l'autre une course agressive. Dans les deux cas, pneus Michelin, moteur RS25 et châssis R25 ont parfaitement fonctionné, sans la moindre alerte, sans la moindre défaillance.

"Ce fut un week-end magnifique, et quelle façon de marquer mes débuts chez Renault !", a lancé Fisichella, confirmant que "la R25 a été fantastique pendant toute la course, facile et constante à piloter."

Marge de progression

"Cette course démontre notre bon potentiel cette année. L'écurie travaille très dur sur le développement de la voiture et cela devrait nous permettre de concrétiser cette promesse plus tard dans la saison", a poursuivi le vainqueur, persuadé que Renault "peut lutter pour le titre".

Et Alonso de rappeler qu'il avait "attaqué pendant les 57 tours" et que par ses dépassements sur Trulli et Villeneuve en course, il avait démontré que la R25 était "assez rapide en ligne droite et dans les virages pour dépasser des concurrents à la régulière."

Depuis le muret des stands, le directeur général Flavio Briatore a suivi sereinement la course en tête de Fisichella et avec plaisir la remontée d'Alonso.

"Nous avons produit une bonne voiture cette saison et Fisico et Fernando ont su en profiter aujourd'hui, avec deux courses formidables", commente-t-il, se tournant déjà vers l'avenir: "maintenant, nous ne pensons qu'à la prochaine course, nous avons encore une marge de progression".

Une progression nécessaire pour rivaliser avec Ferrari qui, bien que ne disposant pas encore de la monoplace F2005 développée spécifiquement en fonction du nouveau règlement et malgré un bilan plus que pauvre pour Michael Schumacher (parti en dernière ligne puis contraint à l'abandon), a démontré avec la 2e place de Rubens Barrichello qu'elle serait bien cette année encore l'écurie à battre.

Désillusion

Déjà spectatrice du duel annoncé, les McLaren-Mercedes tant attendues n'ont en effet pu que limiter les dégâts. Qualifiées en milieu de grille (Juan Pablo Montoya 9e et Kimi Raikkonen 10e), les Flèches d'argent ont été plutôt décevantes en course. Montoya a terminé 6e derrière la Red Bull-Cosworth de David Coulthard et la Williams-BMW de Mark Webber, tandis que Raikkonen, qui s'est élancé des stands après avoir calé sur la grille de départ, a obtenu le point de la 8e place.

Le Finlandais, qui a longtemps roulé derrière Michael Schumacher, n'a jamais été en position d'attaquer le septuple champion du monde.

Quant à l'écurie BAR-Honda, dauphine de Ferrari au dernier championnat des constructeurs, elle a subi à Melbourne une cruelle désillusion. Jenson Button et Takuma Sato, complètement dépassés, ont même préféré abandonner en fin de course alors qu'il était devenu évident qu'ils ne pourraient plus obtenir le moindre point, afin de changer leur moteur en vue du GP de Malaisie le 20 mars, sans subir de pénalité.

Et si les Red Bull-Cosworth (Coulthard 4e et Christijan Klien 7e), voire les Williams-BMW (Webber 5e), ont pu surprendre, les Renault, elles, ont tenu leur rang de challengeur annoncé de la Scuderia.