PARIS - Le Français Romain Grosjean, actuel deuxième du Championnat GP2, souvent qualifié d'"antichambre de la Formule 1", estime qu'il "se rapproche" de la discipline-reine de l'automobile, des rumeurs annonçant l'éviction de Nelsinho Piquet de l'écurie Renault, qu'il pourrait remplacer.

"Plus ça va, plus on s'en rapproche. Mais tant que rien n'est concrétisé, rien n'est sûr", explique-t-il lors d'un entretien avec l'AFP.

Actuel deuxième de la catégorie GP2, Grosjean pourrait prendre le baquet du Brésilien dès le Grand Prix d'Europe, le 23 août à Valence, si Renault, pour l'instant suspendu pour cette course par la Fédération internationale de l'automobile (FIA), remporte l'appel qu'elle a interjeté contre cette décision.

Piquet, en manque de résultats - il n'a toujours pas marqué de point cette saison -, est en outre opposé à son patron, le truculent Flavio Briatore, qui ne mâche pas ses mots à son encontre.

"J'attendais plus de lui pour sa deuxième saison complète. (...) Quand un pilote manque de résultats, il ouvre son livre d'excuses : c'est la faute du temps, des lunettes d'un spectateur, d'une petite balade hors-piste en ligne droite, ceci et cela", a ironisé l'Italien.

Nelsinho Piquet n'a pas raté Briatore en retour. Interrogé par le magazine Autosprint, le Brésilien l'a qualifié de "businessman qui ne comprend que dalle à la F1", ne "pensant qu'à l'argent" et n'ayant "aucun ami". "Il est mon manager, mais dans son rôle de patron d'équipe, il ne me respecte pas."

Même si Renault se refuse pour l'instant à tout commentaire le concernant, le futur de Piquet dans l'écurie française semble plus incertain que jamais. Une bonne nouvelle pour Grosjean, qui ne s'en émeut pas outre-mesure.

Du bonus

"J'ai commencé la saison en me disant que j'avais une saison de GP2 à faire. S'il y a plus, ce sera du bonus. Sinon, le GP2, c'est quand même un bon championnat", observe Grosjean, 23 ans, qui vise "le titre" pour sa seconde saison dans cette catégorie.

Depuis ses débuts en sport mécanique, le Franco-Suisse, Français par sa mère, Suisse par son père, a toujours fonctionné comme cela : une année pour apprendre, une autre pour gagner. Clore sa seconde année de GP2 par un sacre serait une demi-victoire en soi.

La F1 reste toutefois son "rêve". "C'est pour ça qu'on commence à rouler en kart", remarque-t-il.

Le kart, justement, qu'il a débuté fort tard, à l'âge de 14 ans, quand nombre de pilotes font leurs premières tours de roue à 5 ou 6 ans. "Mon père m'a offert un kart pour Noël en 1997. J'ai commencé à rouler pour le plaisir. Tout de suite, j'ai adoré ça. J'ai pu faire ma première course en 2000", raconte Grosjean.

"Avant, j'avais fait pas mal de choses, quelques compétitions de BMX. J'aimais bien tout ce qui était sport extrême", poursuit le Genevois, qui se destine initialement au ski, tout en continuant ses études. Mais le sport automobile le détourne des piquets.

Réfléchi, Romain Grosjean, titulaire d'un baccalauréat scientifique suisse, travaille aussi à mi-temps dans une banque, en tant que gestionnaire de fortune, afin de maintenir le contact avec "le monde réel", loin des "paillettes" de la F1, selon ses dires.

Talentueux, ambitieux, posé ... le Franco-Suisse, soutenu par Renault, a tout pour arriver en Formule 1, ce qui ne constituerait même pas une fin en soi. "Le couronnement de ma carrière, c'est d'être champion du monde", lance-t-il, ambitieux. Chiche.