MONZA (AFP) - L'actuel patron de l'écurie Renault, Flavio Briatore, qui avait donné sa chance à Michael Schumacher en Formule 1 chez Benetton en 1991, estimait vendredi en marge du Grand Prix d'Italie que l'Allemand avait "changé la manière de travailler en F1".

Schumacher, 37 ans et détenteur de la quasi totalité des records de la F1, pourrait annoncer dimanche après le GP à Monza qu'il met un terme à sa carrière à l'issue de la saison.

Q: S'il se retire, que laissera derrière lui Michael Schumacher en F1 ?

R: "Michael (il prononce à l'anglaise) est le premier à avoir donné un exemple: tu peux gagner en travaillant. Il a changé la manière de travailler en F1 en montrant qu'il n'y avait pas que le seul talent qui pouvait te faire gagner, mais que tu pouvais aussi y arriver en travaillant beaucoup, y compris le physique. Ce n'est pas quelque chose à quoi Nigel Mansell par exemple aurait pensé... Schumacher a fait beaucoup pour la F1, mais la F1 a fait beaucoup pour Schumacher! Et actuellement, Fernando Alonso a toutes les caractéristiques de quelqu'un qui va beaucoup gagner en F1. Senna était un pilote spécial et on a dit après sa disparition que c'était la fin de la F1. Mais la F1 est très forte. Alors Schumacher restera dans les livres, mais dans deux-trois ans on ne parlera plus autant de lui. On a oublié Prost. Et dès que Heikki Kovalainen (jeune recrue de Renault pour 2007) gagnera sa première course, on ne parlera plus que de lui."

Q: Quels souvenirs garderez-vous de Michael Schumacher ?

R: "J'ai de bons souvenirs avec lui. Nous avons fait quelque chose d'extraordinaire ensemble, car gagner avec Benetton (Schumacher a décroché ses deux premiers titres en 1994 et 1995 sous la direction de Briatore chez Benetton), c'était un miracle. Mais derrière tous ses succès, il y a beaucoup de travail. Tu ne restes pas 12 ans au sommet sans beaucoup de travail."

Q: Vous avez parfois été très critique envers certaines de ses manoeuvres en piste, comme lors des qualifications cette année à Monaco, mais avec le recul, comprenez-vous son attitude ?

R: "Michael est un grand champion. Il fait tout pour gagner. J'ai un grand respect pour lui, d'autant qu'il a sa part de responsabilité dans la grande popularité de la F1. Mais il y a beaucoup de démagogie à la tête des écuries. Quand quelqu'un fait une erreur, il faut le dire! Comme à Monaco cette année. Tout le monde fait des erreurs, mais il faut savoir les reconnaître."