SPA - Michael Schumacher, septuple champion du monde et vedette absolue du sport allemand, avait le sourire vendredi à Spa: pour fêter le 20e anniversaire de ses débuts en F1, et avec l'aide de la météo, il a réussi à signer le meilleur temps d'une séance d'essais, comme avant.

Ce n'était que la première séance d'essais libres pour le Grand Prix de Belgique, mais elle restera aussi dans les annales, pour cette raison.

"Je suis physiquement affûté et mentalement prêt. Ca a pris un peu de temps pour que je sois à nouveau dans le coup, mais je me rends compte que ça va de mieux en mieux. Pour remporter un titre mondial avec Mercedes, ça vaut la peine d'attendre un peu", résume Schumacher, 42 ans, avec l'aide d'un service de presse Mercedes submergé par les demandes d'interview.

Depuis son retour en F1 début 2010, après trois années sabbatiques, c'est la première fois qu'il termine une séance complète en haut de la feuille de temps. A Barcelone, le 21 mai dernier, il avait fait le meilleur temps en Q1, au début des qualifications, puis tout était rentré dans l'ordre, avec les deux Red Bull en première ligne et Schumacher 10e, sa place actuelle au championnat.

"Qui d'autre a remporté sept titres mondiaux ? C'est un pilote exceptionnel, donc son optimisme est fondé", a répondu Ross Brawn, le patron de Mercedes F1, à une remarque sur le fait que trois pilotes seulement ont gagné en F1 à plus de 40 ans, depuis 1950.

Un chèque de 150 000 livres

"Ici, c'est un peu mon salon", avait répété Michael jeudi, pour la énième fois en 20 ans de carrière. Six victoires à Spa (sur 91 en F1), mais une seule pole position (sur 68) ? "Il n'y a pas de raison particulière, c'est plus une question de voiture que de pilote, certaines sont plus adaptées que d'autres à certains circuits".

Comme il est impossible de résumer 20 ans de carrière en quelques lignes, on peut se contenter d'anecdotes et de chiffres. La légende de "Schumi" n'en manque pas et les anciens de la F1, comme Peter Sauber et Eddie Jordan, devenu consultant pour la BBC, les distillent depuis le début de la semaine.

En 1991, Sauber a signé un chèque de 150 000 livres sterling à Jordan pour que Schumacher remplace Roberto Moreno dans le baquet de sa F1. "Je m'en souviens encore et j'ai même gardé le talon du chèque", rigole Sauber. A l'époque, le Suisse formait le jeune Schumi en endurance, dans ses prototypes à moteur... Mercedes.

Un casque doré

Ce premier Grand Prix, entamé à la septième place sur la grille de départ, s'est terminé au premier virage (panne d'embrayage), mais sa carrière a continué, chez Benetton, Ferrari et Mercedes. Depuis, le "Baron Rouge" a parcouru 74 156 km dans des GP de F1, dont 24 130 km en tête de la course.

Comme c'est la fête de Schumi à Spa, son fabricant de casques, Schuberth GmbH, a sorti un casque exceptionnel pour l'occasion, en plaqué or, dont 20 répliques seront vendues sur internet, 5 000 euros pièce, avec un certificat d'authenticité signé par le Kaiser de la F1.

Dès vendredi matin, Michael a porté ce casque d'or aux essais libres et, comme par hasard, les dieux de la météo lui ont donné un coup de pouce, en ouvrant les vannes pour figer le classement. Si le phénomène se reproduit dimanche dans les Ardennes belges, où tout peut toujours arriver, Schumacher peut gagner. Ce serait sa septième victoire à Spa...