Schumi: plus grappilleur que seigneur
Course lundi, 29 mai 2006. 11:01 samedi, 14 déc. 2024. 04:05
MONACO (AFP) - Septuple champion du monde et détenteur des grands records de la Formule 1, Michael Schumacher a terni son image en réalisant une manoeuvre malheureuse en qualifications du Grand Prix de Monaco, coupable de tricherie selon la FIA et sanctionné, quitte à tuer le Championnat.
Un coup de frein "inutile, excessif et inhabituel", un coup de volant à gauche alors que le virage tourne à droite, une voiture "arrêtée délibérément sur la piste" pour que Fernando Alonso ne puisse pas lui ravir la pole position, pour grappiller une 67e position de pointe: la Fédération internationale de l'automobile (FIA), après quasiment cinq heures de délibérations, prend ses responsabilités et décide de rétrograder le pilote en dernière position sur la grille de départ.
Or Schumacher est désormais le seul à pouvoir entretenir le suspense au championnat du monde face à la domination d'Alonso.
Le faire partir en queue de peloton en laissant l'Espagnol s'élancer en pole sur un circuit où les dépassements tiennent du miracle, prouve que la FIA a pris très au sérieux ce qu'elle considère comme une tricherie.
Cette décision donnait un tel avantage à Alonso que, dès la 7e des 18 courses, la saison pouvait perdre quasiment tout son intérêt.
"Juger"
En terminant 5e, Schumacher a limité les dégâts avec une maestria digne de l'immense pilote qu'il est, quoi qu'on en dise.
"Il y a des raisons objectives qui expliquent ce qui s'est passé et personne extérieur à l'écurie Ferrari, qui ne les connait donc pas, ne peut me juger, plaide Schumacher. Je suis désolé de ce qui s'est passé mais il n'y avait rien d'intentionnel."
"Il est désolant qu'une personne avec les qualités de Michael (Schumacher) puisse être mise en doute", commente le directeur général de Ferrari Jean Todt. "Michael Schumacher n'est pas un animal. Ceux qui pensent qu'il n'a pas été touché (par ces accusations) sont des imbéciles... et il y en a beaucoup", ajoute-t-il.
Mais les explications peu convaincantes de l'Allemand, comme la colère de son patron, ont bien du mal à plaider l'innocence d'un pilote qui n'en est pas à sa première manoeuvre litigieuse et que les images accablent.
Schumacher, qui, à 37 ans, pèse 86 victoires en 238 Grands Prix, assure qu'il a commis une faute de pilotage.
Impossible, rétorquent les autres pilotes, d'aujourd'hui comme d'hier.
"J'espère que c'était volontaire car si c'était une faute de pilotage, il ne devrait même pas avoir le droit de piloter une F1 !", grince Jacques Villeneuve.
"Coup bas"
"Si cela avait été moi, j'aurais mis ma main gauche sur la caméra (embarquée) pour que l'on ne voie pas que j'ai fait exprès", ironise Kimi Räikkönen.
"C'est le coup le plus bas, le plus sale que j'aie vu en Formule 1, il devrait quitter la F1 et rentrer chez lui", s'emporte le champion du monde 1982 Keke Rosberg.
Plus en finesse, le triple champion du monde Jackie Stewart souligne que "s'il s'était au moins arraché l'aileron avant, il aurait peut-être été plus crédible".
Dans ce déferlement d'invectives, seul le principal concerné a gardé un silence qui en dit tout aussi long.
Et quand on lui fait remarquer que Michael Schumacher a réussi le meilleur tour en course, Alonso, fort de sa victoire et d'une avance très confortable au championnat, répond avec dédain: "le meilleur tour, ça ne veut rien dire: quand certains économisent leur moteur pour (le prochain GP à) Silverstone, d'autres attaquent au maximum... bien joué à eux, ils ont le meilleur temps."
De son côté, Todt veut soutenir son poulain sous les feux nourris de la critique, y compris de la presse italienne et allemande, et rappelle que Ferrari, en raison de ses succès, a l'habitude d'être seule contre tous.
"Parfois, il ne faut pas être meilleur que les autres sur une carrière comme l'a été Michael (Schumacher) pour vivre tranquille", selon Todt.
Mais il faudra du temps et des exploits en piste pour reconquérir le surnom affectif de Schumi.
Un coup de frein "inutile, excessif et inhabituel", un coup de volant à gauche alors que le virage tourne à droite, une voiture "arrêtée délibérément sur la piste" pour que Fernando Alonso ne puisse pas lui ravir la pole position, pour grappiller une 67e position de pointe: la Fédération internationale de l'automobile (FIA), après quasiment cinq heures de délibérations, prend ses responsabilités et décide de rétrograder le pilote en dernière position sur la grille de départ.
Or Schumacher est désormais le seul à pouvoir entretenir le suspense au championnat du monde face à la domination d'Alonso.
Le faire partir en queue de peloton en laissant l'Espagnol s'élancer en pole sur un circuit où les dépassements tiennent du miracle, prouve que la FIA a pris très au sérieux ce qu'elle considère comme une tricherie.
Cette décision donnait un tel avantage à Alonso que, dès la 7e des 18 courses, la saison pouvait perdre quasiment tout son intérêt.
"Juger"
En terminant 5e, Schumacher a limité les dégâts avec une maestria digne de l'immense pilote qu'il est, quoi qu'on en dise.
"Il y a des raisons objectives qui expliquent ce qui s'est passé et personne extérieur à l'écurie Ferrari, qui ne les connait donc pas, ne peut me juger, plaide Schumacher. Je suis désolé de ce qui s'est passé mais il n'y avait rien d'intentionnel."
"Il est désolant qu'une personne avec les qualités de Michael (Schumacher) puisse être mise en doute", commente le directeur général de Ferrari Jean Todt. "Michael Schumacher n'est pas un animal. Ceux qui pensent qu'il n'a pas été touché (par ces accusations) sont des imbéciles... et il y en a beaucoup", ajoute-t-il.
Mais les explications peu convaincantes de l'Allemand, comme la colère de son patron, ont bien du mal à plaider l'innocence d'un pilote qui n'en est pas à sa première manoeuvre litigieuse et que les images accablent.
Schumacher, qui, à 37 ans, pèse 86 victoires en 238 Grands Prix, assure qu'il a commis une faute de pilotage.
Impossible, rétorquent les autres pilotes, d'aujourd'hui comme d'hier.
"J'espère que c'était volontaire car si c'était une faute de pilotage, il ne devrait même pas avoir le droit de piloter une F1 !", grince Jacques Villeneuve.
"Coup bas"
"Si cela avait été moi, j'aurais mis ma main gauche sur la caméra (embarquée) pour que l'on ne voie pas que j'ai fait exprès", ironise Kimi Räikkönen.
"C'est le coup le plus bas, le plus sale que j'aie vu en Formule 1, il devrait quitter la F1 et rentrer chez lui", s'emporte le champion du monde 1982 Keke Rosberg.
Plus en finesse, le triple champion du monde Jackie Stewart souligne que "s'il s'était au moins arraché l'aileron avant, il aurait peut-être été plus crédible".
Dans ce déferlement d'invectives, seul le principal concerné a gardé un silence qui en dit tout aussi long.
Et quand on lui fait remarquer que Michael Schumacher a réussi le meilleur tour en course, Alonso, fort de sa victoire et d'une avance très confortable au championnat, répond avec dédain: "le meilleur tour, ça ne veut rien dire: quand certains économisent leur moteur pour (le prochain GP à) Silverstone, d'autres attaquent au maximum... bien joué à eux, ils ont le meilleur temps."
De son côté, Todt veut soutenir son poulain sous les feux nourris de la critique, y compris de la presse italienne et allemande, et rappelle que Ferrari, en raison de ses succès, a l'habitude d'être seule contre tous.
"Parfois, il ne faut pas être meilleur que les autres sur une carrière comme l'a été Michael (Schumacher) pour vivre tranquille", selon Todt.
Mais il faudra du temps et des exploits en piste pour reconquérir le surnom affectif de Schumi.