PARIS - Sebastian Vettel (Red Bull) a eu beau devenir le plus jeune champion du monde de l'histoire de la Formule 1 le 14 novembre dernier à Abou Dhabi, il n'en est pas pour autant rassasié : l'Allemand, aussi affable qu'ambitieux, veut récidiver dès cette saison, dont il est le grand favori.

Son sacre, à l'âge de 23 ans, 4 mois et 11 jours, n'a pas changé sa manière d'être. Par opposition à certains de ses collègues se comportant comme des divas, Vettel, désormais objet de toutes les sollicitations, continue d'être souriant, accessible... bien que peut-être plus étroitement encadré par son attachée de presse.

"Le plus important est d'apprendre à dire non. J'ai beaucoup de demandes d'entrevues ou d'événements, et j'aimerais faire plaisir à tout le monde, mais cela ne marche pas. Il faut savoir dire 'à une autre occasion' ou 'l'année prochaine'", explique-t-il simplement lors des derniers essais d'avant-saison à Barcelone.

Vettel enchaîne pourtant les obligations en Catalogne, où chacun de ses pas est suivi par caméras et objectifs, mais garde comme à son habitude les pieds sur terre.

Interrogé sur sa motivation, après un titre si précoce, il répond vouloir "continuer à gagner". "C'est aussi simple que ça. Mon rêve a toujours été d'être champion. Avec le temps, je me rendrai compte de la signification de ce que j'ai réalisé l'an passé. Mais je ne me lève pas chaque matin en me disant: et maintenant, quoi ?"

"En tant que sportif, tu as l'habitude de toujours chercher quelque chose. Quand tu as un problème, tu tentes de le résoudre. Et une fois que c'est fait, tu cherches un nouveau défi. Tu vas de course en course, sans regarder en arrière, même si c'est agréable, que beaucoup d'émotions te reviennent en tête", remarque-t-il.


Zéro point

L'Allemand ne veut surtout pas se laisser griser. Dès la présentation de la RB7, la monoplace qu'il pilote en 2011, le 1er février à Valence (Espagne), il avait d'ailleurs annoncé la couleur.

"Ce que nous avons réussi nous rend tous très fiers. Personne ne peut nous le prendre. C'est un plus énorme. Mais (...) tout le monde part avec zéro point (en 2011). Cela sera une rude et longue bataille", avait-il lancé, ajoutant déjà que "la motivation ne (serait) pas un problème".

Un mois et quatre essais plus tard, sa Red Bull a confirmé son potentiel. Vettel, qui avait croqué son monde en qualifications l'an passé, avec 10 poles sur 19, ne disposera peut-être pas d'une voiture aussi outrageusement dominatrice. Mais il aura sans nul doute les moyens de se battre avec les meilleurs.

"Cette année, notre voiture s'est plutôt bien comportée en terme de fiabilité, autant qu'en vitesse" aux tests d'avant-saison, s'est-il félicité, y voyant un "bon signe" eu égard aux nombreux ennuis mécaniques l'ayant frappé en 2010.

Reste à savoir comment la nouvelle référence de la discipline gèrera ses rapports houleux avec son coéquipier Mark Webber, qui lui avait donné tant de fil à retordre la saison passée.

"C'est le même jeu. Il essaiera de me battre. Et j'essaierai de le battre. C'est un retour à la normale", répond-il. Une normalité abordée dans la peau d'un champion du monde ambitieux qui, l'air de rien, a déjà annoncé "vouloir ramener le titre à la maison".