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RÉSULTATS

Un retour à la maison qui arrive à point

Charles Leclerc Charles Leclerc - Getty
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Mise à jour

C'est un début de saison difficile pour Ferrari et Charles Leclerc. Ce n'est certainement pas de cette façon que le Monégasque envisageait son retour chez lui, dans les rues de Monte-Carlo. 

La Scuderia et Leclerc ne comptent qu'un podium depuis le début de la saison et se positionnent au quatrième rang des constructeurs avec 78 points derrière Red Bull (224), Aston Martin (102) et Mercedes (96). 

En comparaison, l'année dernière, l'écurie pointait au premier rang du classement avec 157 points après cinq courses. C'est le double de la récolte de cette saison. 

En fait, si l'on regarde la différence de points avec l'an dernier après cinq épreuves, Ferrari est de loin l'écurie qui affiche le recul le plus important. 

« Où sont les autres? »

En fait, la domination de Red Bull en ce début de saison s'explique surtout par le manque de progression de Ferrari et de Mercedes. L'écurie championne en titre a récolté 224 points sur une possibilité de 235 depuis le début de la saison.

En entrevue à Sky après le Grand Prix de Miami, Christian Horner s'est d'ailleurs demandé où était la compétition. « Nous n'avons jamais eu ce genre de départ. On commence à se demander où sont les autres? Nous avons fait un pas en avant normal pendant l'hiver, alors la question est plutôt de savoir où sont Ferrari et Mercedes. »

Alors, qu'est-ce qui explique les insuccès de Ferrari? Il faut commencer par la voiture, qui démontre peu de constance et d'adhérence. À Miami, Leclerc a parlé d'une voiture imprévisible dont l'équilibre change de virage en virage, passant du sous-virage au survirage, parfois même dans un seul virage. 

Avec des pneus tendres et neufs comme en qualifications, Leclerc est généralement capable d'aller chercher l'adhérence qui lui manque et d'être rapide, comme il l'a fait à Bakou en obtenant les positions de têtes à la fois lors de la course principale et de la course sprint. 

Sauf qu'en course, ça devient extrêmement difficile pour les pilotes, puisque ce manque d'équilibre use grandement les pneus. C'est peut-être la plus grande faiblesse de cette voiture et c'est ce qui explique pourquoi, en course, les Ferrari sont régulièrement devancées par les Aston Martin et les Mercedes. 

Non seulement les pilotes perdent du temps avec des pneus qui n'offrent plus d'adhérence, mais en plus, cette caractéristique de la voiture limite grandement la Scuderia en termes de stratégie. On l'a vu en Floride. Carlos Sainz a réalisé un bon premier relais en pneus médiums et pouvait appliquer de la pression sur Fernando Alonso. Pour tenter de passer devant lui, Ferrari a tenté la stratégie de l'arrêt hâtif, « l'undercut » en anglais. En poussant ses gommes dures dès le début du relai pour gagner une position, Sainz a détruit ses pneus et Alonso a terminé une quinzaine de secondes devant lui. 

« Nous avons très peu de flexibilité. Si tu pousses la voiture, les pneus se détruisent. Si tu tentes l'undercut, le deuxième relai est trop long. Ça signifie qu'on ne peut pas battre nos compétiteurs de façon stratégique ou en tentant de trop pousser la voiture pendant quelques tours », expliquait l'Espagnol. 

Des pilotes qui en font trop

Avec cette voiture capricieuse qui n'offre pas les performances espérées, la réaction des pilotes est de pousser encore plus. 

On ne peut pas vraiment leur en vouloir, c'est une réaction humaine. Les attentes sont élevées, la pression de la part des tifosis, mais surtout des médias italiens, est de plus en plus forte. C'est normal de sentir qu'on doit en faire encore plus.

Mais on voit aussi le côté négatif de cette pression sur les pilotes avec le nombre d'erreurs commises par Charles Leclerc et Carlos Sainz au cours des dernières semaines. 

C'est particulièrement flagrant pour Leclerc, qui s'en met beaucoup sur les épaules. Entre la séance de qualifications de la course sprint à Bakou et celle de Miami, le Monégasque aura envoyé sa monoplace dans le mur trois fois. Trois fois en huit jours, dont deux fois au même virage, ce n'est pas bon pour la voiture, mais ce l'est encore moins pour la confiance. Et avouons-le, ce n'est pas vraiment acceptable pour un pilote de la trempe de Leclerc.

Le pilote de 25 ans a toujours eu un style de pilotage agressif. Il sait qu'il doit être à la limite pour tirer le meilleur que sa voiture a à offrir. Sauf qu'à toujours être à la limite, il finit par trop en faire. Quand ça passe, ça donne des positions de têtes inattendues comme en Azerbaïdjan. Par contre, trop souvent dernièrement, c'est tout simplement trop en demander à cette voiture.

Ce n'est pas nouveau de cette saison, on l'a vu aussi à quelques occasions l'an dernier. Sauf qu'en cette période plus difficile, le problème devient plus apparent. 

Dans le cas de Sainz, son style un peu moins agressif fait en sorte qu'il fait un peu moins d'erreurs que son coéquipier, mais il n'est pas non plus aussi rapide. 

Sauf que l'Espagnol aussi sent qu'il doit tout donner. Sa pénalité à Miami parce qu'il est arrivé trop rapidement dans la ligne des puits en est un exemple. Son contact avec Fernando Alonso à Melbourne a aussi coûté de nombreux points à Ferrari, bien qu'il se soit produit dans des circonstances bien particulières lors de la relance avec deux tours à faire à la course.

La Scuderia pouvait compter sur un nouveau plancher lors du Grand Prix de Miami et d'autres améliorations sur les voitures étaient prévues pour le Grand Prix d'Émilie-Romagne. Assez pour lutter avec les Red Bull? Ne comptez pas trop là-dessus. Par contre, si les améliorations peuvent au moins permettre à la voiture d'être plus constante et ainsi, aider les pilotes à retrouver confiance au volant, ce sera déjà un bon pas en avant.

Une longue pause forcée par l'annulation du Grand Prix de la semaine dernière ainsi qu'un retour à la maison fera aussi du bien au moral de Leclerc. C'est vrai toutefois qu'il n'a jamais été vraiment chanceux à Monaco depuis le début de sa carrière. Le moment serait donc parfaitement choisi pour mettre fin à cette malédiction qui semble le suivre chez lui!

On vous donne donc rendez-vous sur RDS pour le mythique Grand Prix de Monaco dès 9 h 30 samedi matin pour la séance de qualifications. Dimanche, on vous attend dès 8 h 30.