MONTREAL - Le directeur de l'écurie Mercedes-AMG de Formule 1, Ross Brawn, a assumé à 100% la décision de participer à une séance d'essais de pneus Pirelli à Barcelone après le Grand Prix d'Espagne et attend confiant le verdict du Tribunal international de la FIA, a-t-il dit jeudi.

« C'était ma décision. Nous pensions être en mesure de participer à ces essais, qui étaient privés mais pas secrets. J'ai confiance dans le processus qui a été mis en place par la FIA. Quand la décision sera rendue, vous connaîtrez la totalité des faits et vous pourrez en juger », a dit l'ingénieur britannique lors d'une conférence de presse vendredi, dans le paddock du Grand Prix du Canada à Montréal.

« L"intégrité sportive est très importante pour nous (chez Mercedes) », a-t-il ajouté. « C'est la première fois » que ce Tribunal International, créé en 2010 par la FIA, va siéger, et « c'est une bonne structure, en laquelle j'ai confiance », a même dit l'ex-directeur technique de la Scuderia Ferrari, à l'époque triomphante de Michael Schumacher, au début des années 2000.

Brawn a été particulièrement mis sur le grill par son grand rival Christian Horner, Team Principal de Red Bull Racing, assis derrière lui. C'est l'écurie championne du monde, très mécontente du comportement des pneus Pirelli cette saison, qui avait déposé la réclamation ayant mis le feu aux poudres, le matin du Grand Prix de Monaco... remporté par la Mercedes de Nico Rosberg.

« Il y a eu un manque de transparence (de la part de Mercedes) », a jugé Horner jeudi, tout en affirmant que Pirelli avait « proposé à plusieurs écuries de faire ces essais » de développement de pneus en prévision de 2014. Selon Horner, il s'agissait d'une « infraction très nette aux règles de la F1 » et, pour cette raison, Red Bull a décliné la proposition de Pirelli.

Pirelli se cache

« Quand on fait 1.000 km d'essais, on apprend toujours quelque chose », a aussi estimé Horner au sujet de l'avantage supposé, pour Mercedes, d'avoir effectué cette séance, même avec des pneus de développement, différents de ceux utilisés cette saison, selon Pirelli.

Assis à côté d'Horner, Stefano Domenicali, le directeur de Ferrari, était aussi nerveux que lui et a affirmé, sans sourciller, que les essais de pneus Pirelli par Ferrari la semaine suivante, au même endroit, dans la plus grande discrétion, « n'étaient pas des essais » car ils ont eu lieu avec une monoplace de 2011 pilotée par l'Espagnol Pedro de la Rosa, pilote de réserve.

La FIA a décidé cette semaine de ne pas transmettre le dossier des essais Ferrari au Tribunal International. Quant à Paul Hembery, le directeur de la compétition chez Pirelli, il a sagement décidé, sur le conseil des avocats du manufacturier italien, de faire l'impasse sur cette conférence de presse de vendredi à Montréal, à laquelle il était pourtant convié par la FIA.

Enfin, l'éventualité d'autoriser à nouveau des essais en cours de saison, en dehors des week-ends de Grands Prix, a été évoquée par plusieurs équipes lors d'une réunion à Monaco. « Je ne suis pas contre le principe, mais ça va poser des problèmes de coût », a dit Monisha Kaltenborn, la Team Principal de Sauber F1.