Une saison difficile à prédire
Formule 1 vendredi, 8 mars 2013. 16:08 samedi, 14 déc. 2024. 07:43On se moque souvent de la Formule 1 en disant qu'elle est prévisible. Et pourtant, même les plus sceptiques doivent concéder que la saison 2013 pourrait se dérouler sous le thème de l'incertitude.
« Nous n'avons jamais eu un hiver moins concluant que celui-ci », a noté le champion du monde en titre Sebastian Vettel à la conclusion des derniers essais hivernaux.
Et cela décrit seulement ce qui est arrivé en piste, alors que neuf pilotes différents ont affiché le chrono le plus rapide des neuf premières séances.
On ne tient pas compte des événements en coulisses, alors que les écuries devront choisir entre deux scénarios: investir leurs ressources dans le développement de la voiture 2013, ou encore commencer dès maintenant à se concentrer sur les bolides de 2014, qui seront très différents avec leurs moteurs turbo V6.
Comme d'habitude en F1, la réponse à cette question sera déterminée par l'argent. Certaines équipes pourront s'attaquer aux deux fronts, et d'autres devront sacrifier l'un pour l'autre.
On peut déjà en constater l'impact dans les modèles 2013. Red Bull, par exemple, a seulement effectué des changements mineurs à sa voiture. Et qui peut les en blâmer, compte tenu que Vettel et l'équipe ont remporté les trois derniers titres mondiaux?
« Nous avons corrigé certaines choses qui pouvaient être améliorées, a indiqué le responsable du design Adrian Newey. Maintenant, la clé c'est de développer tout au long de l'année. »
Une nouvelle voiture pour une longue saison
McLaren, par contre, a complètement retapé son design comparé à l'an dernier. Jenson Button a reconnu que cela pourrait réduire les chances de succès de l'équipe en début de saison.
« Nous aurions pu avoir une bonne voiture en vue de la première course si nous avions pris la voiture de l'an dernier en y ajoutant quelques changements, a noté Button. Mais après trois ou quatre courses, nous aurions peut-être réalisé que la voiture était rendue au bout de ses possibilités. »
« C'est une longue saison de 19 courses. Il s'agit d'être solide sur l'ensemble de la saison, pas juste au début. »
McLaren se présentera au Grand Prix d'Australie sans Lewis Hamilton pour la première fois depuis 2006. Hamilton s'est joint à Mercedes, aux côtés de Nico Rosberg, à l'occasion du changement de pilote le plus notable de la nouvelle saison.
Mercedes a réussi les temps les plus rapides des derniers essais d'avant-saison à Barcelone, créant l'espoir que l'équipe puisse se hisser au rang d'aspirante véritable au titre en 2013. Hamilton sait toutefois fort bien que les temps aux essais ne sont pas un indice fiable des événements à venir en compétition.
« Les gens nous vantent en ce moment, tandis que (Sebastian) Vettel et Fernando (Alonso) disent que nous allons nous battre pour le championnat. Mais je n'envisage pas ça pour le moment, a dit Hamilton. Il faut se souvenir que la voiture était à plus d'une seconde d'écart l'an dernier, parfois deux secondes, et nous n'avons pas gagné deux secondes. Les autres équipes ont ajouté une seconde à leurs temps cette saison tandis que nous n'avons pas ajouté trois secondes. Ce sont les faits. »
« En espérant que nous irons chercher ces trois secondes d'ici la fin de l'année. Mais ce ne sera pas tout de suite. »
Les preneurs aux livres semblent être sur la même longueur d'ondes que Hamilton, l'ayant placé au quatrième rang dans la plupart des marchés pour les parieurs, derrière Vettel, Alonso et Button, et tout juste devant le pilote Lotus Kimi Raikkonen.
La position enviable d'Alonso est attribuable à ses talents de pilote de course mais aussi au fait que Ferrari se rendra à Melbourne avec une voiture qui semblait véritablement compétitive lors des essais. C'est là un contraste marqué avec l'an dernier, alors que l'équipe n'était pas dans le coup en début de saison.
« Nous avons maintenant une voiture qui répond bien aux changements, qui fait ce qu'on attend d'elle, a noté Alonso. Nous savons que nous ne sommes pas encore les plus rapides, mais le potentiel est là. »
Pour Vettel, la plus grande menace à sa quête d'un quatrième titre d'affilée sera le comportement des nouveaux pneus Pirelli sur la Red Bull. Pirelli a changé la composition du caoutchouc en vue de la prochaine saison, le rendant moins résistant afin de forcer les équipes à effectuer deux arrêts aux puits à chaque course.
« C'était très difficile de lire certains des changements de réglages et de trouver la bonne direction avec la voiture parce que les pneus n'étaient tout simplement pas assez bons », a déclaré un Vettel frustré lors des essais à Barcelone.
Des écuries avec de nouveaux visages
La situation des pneus rendra la première course de la saison imprévisible, tout comme la présence de nouveaux pilotes dans de nouvelles voitures. Seules les équipes Red Bull (Vettel et Mark Webber), Ferrari (Alonso et Felipe Massa), Lotus (Raikkonen et Romain Grosjean) et Toro Rosso (Daniel Ricciardo et Jean-Eric Vergne) ont gardé les mêmes duos.
Le remplaçant de Hamilton chez McLaren est Sergio Perez, qui a fait bonne impression avec Sauber l'an dernier avec trois podiums.
Sauber a embauché un autre Mexicain en Esteban Gutierrez pour remplacer Perez, et sans doute retenir la commandite de Telcel. Il se joint à Nico Hulkenberg, qui arrive de Force India.
Prenant sa place à Force India est l'ancien pilote Adrian Sutil, à qui on a accordé une rare deuxième chance. Il fera équipe avec Paul di Resta.
Pastor Maldonado sera de retour chez Williams avec son nouveau coéquipier Valtteri Bottas, le plus récent des pilotes finlandais à se joindre à la F1.
Caterham a deux nouveaux pilotes en Charles Pic - qui pilotait une Marussia l'an dernier - et le Néerlandais Giedo van der Garde.
Le duo de Marussia a été le dernier à être confirmé, avec le jeune Britannique Max Chilton qui se joint à Jules Bianchi, le Français ayant des liens avec Ferrari qui avait été pressenti pour obtenir le volant à Force India. Bianchi a été appelé tardivement, le Brésilien Luiz Razia ayant été largué avant même de disputer une première course parce que l'argent des commandites promises ne s'est pas matérialisé.
Le paddock comptera une équipe de moins cette saison, l'équipe espagnole HRT ayant disparu après trois saisons.