SILVERSTONE - L'écurie de Sir Frank Williams et de sa fille Claire est en plein renouveau et le Grand Prix de Grande-Bretagne, ce week-end à Silverstone, est une nouvelle étape de ce redressement significatif qui réjouit beaucoup de nostalgiques dans le paddock de Formule 1.

La surprenante victoire du Vénézuélien Pastor Maldonado au GP d'Espagne 2012 était restée sans lendemain, mais les deux Williams-Mercedes de Valtteri Bottas et Felipe Massa ont marqué les esprits, fin juin en Autriche, en monopolisant la première ligne pour terminer 3e et 4e, derrière les intouchables Mercedes.

Et comme les qualités des monoplaces actuelles, les Williams FW36, s'ajoutent à celles de leur moteur allemand, le sourire est revenu chez les gens de Grove, qui ont quand même été 16 fois champions du monde de F1 (titres pilotes et constructeurs cumulés).

« On ne pouvait plus se contenter d'être en F1 seulement pour participer, il fallait retrouver l'envie de gagner, tous ensemble », explique Claire Williams, de plus en plus à l'aise dans le costume de son papa. « On est revenus à l'essentiel, à la simplicité, et il a fallu un peu de temps », ajoute la jeune femme qui fêtera ses 38 ans le 21 juillet, au lendemain du GP d'Allemagne à Hockenheim.

Williams F1 s'est remis dans le sens de la marche en se recentrant sur son coeur de métier, comme diraient les professeurs de marketing, et s'est refait un peu de trésorerie en vendant sa filiale chargée de l'hybride, tout en en conservant une autre, Williams Advanced Engineering, qui commercialise le savoir-faire de la F1.

Renforts à tous les niveaux

L'écurie anglaise s'est renforcée à tous les niveaux, en commençant par recruter Pat Symonds (ex-Benetton et Renault F1) et Rob Smedley, arrivé cet hiver dans les bagages de Massa.

Le Brésilien, après de longues années chez Ferrari, comme numéro 2 de Michael Schumacher puis de Fernando Alonso, renaît chez Williams, avec le rôle de grand frère du prometteur Bottas.

Le partenariat avec Mercedes a été facilité par Toto Wolff, à la fois actionnaire de Williams F1 et de Mercedes-AMG, et, à la lecture des performances du moteur Renault cette saison, c'était une bonne pioche, probablement à moindres frais. Avec en cadeau dans le panier de mariage le renforcement du statut de Susie Wolff, pilote d'essai et épouse de Toto à la ville.

Comme un bonheur n'arrive jamais seul, les sponsors sont aussi revenus, à commencer par Martini, la célèbre firme italienne d'apéritifs, qui permet aux Williams d'être les plus jolies du plateau, en tout cas les plus sobrement décorées, toutes blanches avec les mythiques bandes rouges et bleues vues au siècle dernier sur des Brabham en F1, des Porsche en endurance, et des Lancia en rallye.

Mal commencé mais

Mais comme rien n'est jamais acquis en F1, ce GP de Grande-Bretagne a très mal commencé, vendredi matin aux essais, puisque Susie Wolff n'a pu tourner que quatre tours complets, avant que son moteur ne rende l'âme. Felipe Massa n'en a accompli que sept, puis il est parti dans le décor. Mais tout est rentré dans l'ordre l'après-midi, et les deux Williams sont revenues dans la première moitié du classement, leur zone habituelle en 2014.

Un nouveau motor-home de trois niveaux, flambant neuf, a été inauguré ce week-end à Silverstone. Le prochain objectif, sportif, c'est forcément de gagner à nouveau, comme en 2012, mais surtout d'engranger des points régulièrement, pour remonter durablement dans la hiérarchie de la F1.

C'est un peu comme en économie, une histoire de cycles, et Williams F1, qui a plus de 600 GP au compteur, est en train de remonter la pente, lentement mais sûrement. À suivre.