La technique est une chose, mais le déroulement des courses est régi par le règlement sportif. Là encore, la FIA a revu sa copie.

Règlement sportif

Le plus important changement, en ce qui concerne le spectacle en piste, touche les qualifications. Et dire que ce changement n’a été décidé par les écuries que le 28 février et entériné par la FIA (Fédération internationale de l’automobile) que la veille des premiers essais libres du Grand Prix d’Australie!

Qualifications

L’objectif : mettre fin à cette pratique désagréable de ne pas inscrire un temps en Q3 (dernière portion de la qualification réunissant les dix plus rapides de Q2) dans le but de sauver un train de pneus neufs pour la course. Rappelez-vous que les pilotes, l’an passé, devaient prendre le départ de la course avec le train de pneus utilisé pour inscrire leur (meilleur) temps en Q3.

La solution comporte deux éléments :

-  les pilotes prendront le départ avec les pneus utilisés pour inscrire leur meilleur temps en Q2.

-  les pilotes recevront un train supplémentaire de pneus « option » (la gomme la plus tendre des deux offertes pour le week-end) pour Q3. Train de pneus qu’ils devront remettre à Pirelli dès la fin de Q3.

De plus, la session Q1 a été réduite de 20 à 18 minutes dans le but d’allonger la session Q3 de 10 à 12 minutes, afin de s’assurer que les pilotes aient de temps de faire deux tours lancés en Q3 sur de longs circuits.

Une autre pratique désagréable était de ne pas rouler lors de la première séance d’essais libres (L1, le vendredi matin), pour ne pas user des pneus sur une piste « sale » (la surface offrant peu d’adhérence, n’étant pas encore gommée par le passage des voitures).

Pour encourager les pilotes à prendre la piste en L1, un train supplémentaire de pneus « prime » (la gomme la plus dure des deux offertes pour le week-end) pourra être utilisé pour les 30 premières minutes (il devra être remis à Pirelli à la fin de la séance).

À noter : Pirelli a reçu l’aval de la FIA pour installer des autocollants sur les pneus afin de surveiller la température des pneus préalablement montés en température avant d’être installés sur une voiture. Certaines écuries avaient tendance à dépasser le maximum recommandé par le manufacturier italien, soit 110 °C.

Permis à points                                                           

La FIA a procédé à un grand ménage en ce qui concerne les pénalités. Eh oui, on y retrouve des points d’inaptitude comme au Québec!

Chaque pilote en recevra entre un et trois à chaque infraction, selon une décision des commissaires sportifs. Lorsque sa Super Licence comptera 12 points, le pilote sera privé de la course suivante (et les 12 points seront retirés).

Les points resteront inscrits sur la Super Licence du pilote pour 12 mois, puis seront effacés au fur et à mesure.

Infraction mineure

Certaines pénalités étaient trop sévères pour des infractions mineures. Rappelez-vous Felipe Massa qui reçoit une pénalité de passage aux puits au Grand Prix du Brésil 2013, pour avoir mordu la ligne blanche délimitant l’entrée des puits.

Désormais, les commissaires sportifs pourront donner une pénalité de 5 secondes qui sera imposée lors de l’arrêt aux puits. Une fois la voiture immobilisée, les mécaniciens devront attendre 5 secondes avant de commencer à travailler sur la voiture.

Sécurité dans les puits

Les pilotes qui repartent dangereusement après un arrêt aux puits seront sanctionnés plus sévèrement.

Un pilote qui repart de manière hasardeuse, lors d’une séance d’essai ou en qualifications, pourra recevoir une pénalité de recul sur la grille de départ (nombre de places au choix des commissaires sportifs).

En course, une telle action sera punie par 10 places de pénalité sur la grille du Grand Prix suivant.

Si le pilote incriminé peut continuer sa course, les commissaires auront aussi la latitude d’imposer une pénalité d’arrêt aux puits de 10 secondes.

Hum… on ne peut que constater que les commissaires sportifs seront très occupés et devront faire preuve de beaucoup de jugement. N’est-il pas temps de penser à des commissaires permanents?

À noter : les mécaniciens travaillant sur les voitures dans la ligne des puits doivent désormais porter un casque autant lors de la séance de qualification qu’en course comme c’était le cas précédemment.

À noter : la vitesse dans les puits a été standardisée à 80 km/h en tout temps (auparavant : 60 km/h en essais et 100 km/h en course – limite ramenée à 80 km/h à partir de la Hongrie 2013 à la suite de l’incident de la roue errante heurtant un caméraman en Allemagne). Les commissaires pourront ajuster la vitesse à la baisse dans des endroits plus étroits comme Monaco.

À noter : en raison des complications/ennuis prévisibles causés par l’introduction des nouvelles technologies du groupe propulseur, pas moins de six dérogations seront permises cette année (et seulement cette année; retour à deux en 2015) au règlement de couvre-feu.

Rappel de cette règle : interdiction d’avoir du personnel dans les garages de l’écurie durant une période de 8 heures avant le début des essais libres 1 (vendredi matin) et une période de 6 heures avant le début des essais libres 3 (samedi matin).

Tour de rentrée aux puits

Les pilotes ne pourront plus immobiliser leur voiture durant leur tour de rentrée aux puits après une séance de qualification ou une course. Cette pratique permettait de s’assurer d’avoir suffisamment d’essence à bord de la voiture (une fois remorquée jusqu’au site de l’inspection technique) pour se soumettre au contrôle du carburant. Le réservoir doit alors contenir un litre d’essence aux fins d’analyse.

Numéros permanents

Chaque pilote a pu choisir un numéro qu’il conservera durant toute sa carrière. Évidemment le no 1 restera l’apanage du champion du monde en titre, s’il le souhaite.

Célébrations d’après course

Enfin officiellement permises! Mais seulement pour le vainqueur! Et seulement si cela se fait de manière sécuritaire! Et sans retarder la cérémonie du podium!

Qui sera le premier à faire des « beignes » cette année?

Le ridicule ne tue pas

Des doubles points seront accordés au vainqueur du dernier Grand Prix de la saison, à Abou Dhabi. Une mesure semble-t-il essentielle pour garder l’intérêt des amateurs jusqu’au dernier tour de la saison.

Une mesure surtout inéquitable pour le pilote qui subit une avarie ou un accident hors de son contrôle lors de cette course plutôt qu’une autre!

Pourquoi des points sur ce circuit vaudraient-ils plus que des points à Spa, à Monaco, à Montréal?

Les grands penseurs de la F1 ont oublié que le titre s’est décidé au tout dernier Grand prix de la saison en 2012, 2010, 2008, 2007 et 2006.

À noter : on l’a quand même échappé belle : Bernie Ecclestone souhaitait que cette mesure s’applique aux trois dernières courses de la saison.

À noter : avec ce règlement, Gilles Villeneuve aurait été sacré champion du monde en 1979…

Mais son fils Jacques aurait évidemment gardé son titre en 1997…

Retour des essais privés durant la saison

Les écuries trouvaient qu’il était difficile de faire du développement sur leur voiture durant la saison en roulant exclusivement lors des fins de semaine de Grand Prix.

Voilà donc le retour des essais privés en cours de saison, mais de manière plus raisonnable (à une certaine époque, les écuries effectuaient des essais entre chaque course ou presque) :

Quatre séances de deux jours, les mardis et mercredis suivant la tenue d’un Grand Prix :

8-9 avril Bahreïn

13-14 mai Barcelone

8-9 juillet Silverstone

28-29 octobre Abou Dhabi

Chaque écurie devra consacrer une pleine journée à des tests de pneus pour Pirelli.

À noter : la disparition des journées de test aérodynamique en ligne droite.

Diminution des coûts

Par une diminution du temps d’utilisation de la soufflerie (jusqu’à tout récemment 24/7) et de la simulation par ordinateur, de l’ordre de 33 %.

La FIA a créé une formule assez complexe basée sur le nombre d’heures passées en soufflerie et la puissance de calcul de la simulation (en téraflops).

Par exemple, sur une semaine, une écurie pourrait faire 30 heures de soufflerie et aucune simulation par ordinateur, ou 30 téraflops de simulation sans utiliser la soufflerie, ou une combinaison des deux.

Divers

-  un trophée sera remis à l’auteur du plus grand nombre de positions de tête

-  possibilité de faire rouler jusqu’à quatre pilotes le vendredi. Une bonne idée pour donner de l’expérience aux jeunes espoirs, ou de louer des voitures à fort prix?

Ce qui n’est pas passé

L’idée de Pirelli d’imposer deux arrêts aux puits obligatoires durant une course, assortie d’un règlement limitant l’utilisation d’un train de gomme « prime» (la gomme la plus dure des deux offertes pour le week-end) à 50 % de la distance et d’un train de gomme « option » (la gomme la plus tendre des deux offertes pour le week-end) à 30 % de la distance.

Les gens de la F1 n’aiment pas se faire imposer une stratégie de course.

À l’horizon 2015

Un plafond budgétaire.

L’interdiction des enveloppes chauffantes pour les pneus.

À l’horizon 2017

Obligation de rouler dans la ligne des puits exclusivement en mode électrique (à confirmer, notamment pour des raisons de sécurité… le personnel en fonction dans les puits ne les entendrait plus s’approcher.)