RYAD, Arabie saoudite – L'âge de raison : la Formule E, promue championnat du monde dans sa septième année, lance sa saison 2021 un peu plus tard que prévu avec deux ePrix vendredi et samedi à Diriyah, en Arabie Saoudite.

Le championnat de monoplaces 100 % électriques aurait dû redémarrer à Santiago du Chili mi-janvier mais la pandémie de COVID-19 a conduit au report de l'épreuve. Direction donc les environs de la capitale Ryad pour les deux premières courses en nocturne de la courte histoire de la discipline.

Après six saisons depuis 2014-2015, la Formule E, qui faisait jusque-là ses preuves comme simple championnat, couronnera en fin d'année ses premiers champions du monde.

Elle accède ainsi au plus haut niveau des compétitions reconnues par la Fédération internationale de l'automobile (FIA), rejoignant la Formule 1, le WRC (rallyes), le WEC (endurance) et le WRX (rallycross).

Restrictions sanitaires obligent, la catégorie compose son calendrier au fil de l'eau. « La définition de la Formule E est de faire des courses au coeur des villes et, forcément, vu la situation actuelle, ça ajoute de la complexité », rappelle son directeur sportif, Frédéric Espinos, à l'AFP.

DS Techeetah a « tout en main »

Pour l'heure, huit manches sont donc programmées : Diriyah vendredi et samedi, Rome le 10 avril, Valence (Espagne) le 24 avril pour le premier ePrix sur un circuit permanent, Monaco le 8 mai, Marrakech le 22 mai et Santiago les 5 et 6 juin.

La suite sera annoncée au début du printemps, « treize ou quatorze courses restant l'objectif », selon Espinos. La Formule E devrait poursuivre sa route vers l'Ouest, des Amériques à l'Asie.

La saison 2019-2020, déjà perturbée par la pandémie, a sacré DS Techeetah pour la troisième fois consécutive chez les pilotes (avec d'abord le Français Jean-Eric Vergne par deux fois, puis le Portugais António Félix da Costa) et pour la deuxième d'affilée chez les constructeurs.

« Je dis souvent que, pour gagner, il suffit d'être là au bon moment avec les bonnes personnes et j'estime qu'on a une fois de plus tout en main: les bons pilotes, les bonnes personnes au sein de l'équipe, les bonnes voitures, dans un beau championnat », assure Xavier Mestelan Pinon, qui vit ses dernières courses aux commandes chez DS.

Da Costa, lui, aborde 2021 avec une pression « un peu différente » après avoir conquis sa première couronne. « Je ne suis plus le chasseur mais le chassé, remarque-t-il. Mais ça va, j'essaye de l'oublier quand je mets mon casque. Je pilote, je m'amuse et tout part de là. »

Mercedes et Porsche en embuscade

S'il rêve bien sûr d'un doublé, l'idée de devenir le premier champion du monde de la catégorie est-elle une motivation supplémentaire? « Peut-être là parce qu'on en parle, tempère le Portugais. Mais, sous mon casque, je ne pense pas que je dois gagner encore plus parce c'est un championnat du monde. Ça sera juste une récompense un peu meilleure pour qui l'obtiendra. »

DS Techeetah fait logiquement encore partie des favorites, avec ses traditionnelles rivales Nissan e.dams ou Virgin Racing mais aussi Mercedes et Porsche, arrivés en 2019-2020 et qui voudront transformer l'essai pour cette deuxième participation.

Les Flèches d'argent sortent d'un premier exercice convaincant, bouclé avec une première victoire, assortie d'un doublé, lors de la dernière course de la saison, la troisième place chez les constructeurs et la deuxième chez les pilotes pour le Belge Stoffel Vandoorne.

Porsche, elle, s'est adjoint les services d'un nouveau pilote, l'Allemand Pascal Wehrlein, aux côtés de son compatriote André Lotterer. Et le Britannique Sam Bird s'est envolé de Virgin Racing à Jaguar.

Entre tous ceux-là, la concurrence s'annonce féroce: les essais d'avant saison à Valence en novembre ont été plus serrés que jamais, le plateau se tenant en 578/1000 toutes sessions confondues.