VESZPREM, Hongrie - Mitsubishi a sauvé l'essentiel en conservant la tête du classement général du rallye-raid d'Europe mercredi à l'issue de la 4e étape mais c'est bien la frustration de la défaite qui régnait dans le camp "rouge", notamment pour un Peterhansel remonté contre le tracé.

Mercredi en Hongrie, les Pajeros essence (Peterhansel 6e, Roma 8e et Alphand 9e) ont souffert de la comparaison face à leurs rivaux équipés de moteur diesel (Sainz 1er, de Villiers 3e, Depping 4e pour "VW", Al Attiyah 2e pour BMW).

Au général, Stéphane Peterhansel reste leader mais il est cerné par Volkswagen - Giniel de Villiers (2e), Dieter Depping (3e) et Carlos Sainz (5e) - et BMW - Nasser Al Attiyah (4e) -. Les deux autres pilotes +Mitsu+, Luc Alphand et Nani Roma, ont en effet rétrogradé de trois rangs en une journée (6e et 7e).

"Quand un diesel passe, on ne le revoit plus", racontait humblement Alphand, "humilié" dans chacune des deux spéciales par un dépassement, notamment d'Al Attiyah. Sportivement, on en ch..., on s'est fait arroser!"

Volkswagen, grâce à un Carlos Sainz qui a repris la moitié des huit minutes de retard qu'il avait concédées mardi en Roumanie suite à une série de problèmes mécaniques, a signé à Veszprem sa quatrième victoire d'étape en quatre jours.

Dans le stand de la firme nipponne, les pilotes -peut-être aussi sous le coup de la déception sportive- pointaient du doigt le tracé de la deuxième spéciale, serré, tortueux et vallonné. Tous racontaient les frayeurs vécues dans le labyrinthe du camp militaire de Veszprem.

"Stressant"

"C'était stressant, disait Peterhansel. C'est limité en superficie alors pour faire des kilomètres (88, ndlr), on nous fait tourner dans tous les sens. Forcément, c'est facile de se perdre et se retrouver face à une autre voiture en sens inverse. En plus, des bosses sont dangereuses et pas bien indiquées sur le road-book."

"On prend déjà tellement de risques qu'on ne peut pas accepter de prendre aussi celui de se retrouver face à face avec une autre voiture. Dire qu'on va passer trois jours dans une +merde+ comme ça..."

D'ici la fin du rallye, samedi, plusieurs spéciales vont en effet reprendre cet itinéraire. La direction de course devrait toutefois rapidement être mise au courant du mécontentement de certains concurrents...

"Avant qu'on s'élance, des motards (qui en finissaient, ndlr) sont venus nous dire que c'était dangereux, racontait de son côté Alphand. Mais même en le sachant, on s'est pris des bonnes bouffées de chaleur..."

Des vapeurs vite refroidies par le vent froid de la plaine hongroise qui balayait un parc d'assistance à l'organisation un brin anarchique.

Dans le camp "bleu", chez "VW", on avait le discours moins amer au vu de la bonne journée des trois Touaregs d'usine. "Personnellement, je me suis régalé", souriait même Michel Périn, le co-pilote de Carlos Sainz, vainqueur d'étape.

"Mais sur le côté sécurité du tracé, je partage quand même l'avis des +Mitsu+, il faut faire quelque chose. Même s'il y a sûrement aussi un peu l'amertume d'une mauvaise journée dans leur discours...", ajoutait-il, lucide.