SLIGO, Irlande - Sébastien Loeb a eu très peur au début du rallye d'Irlande, en entendant des claquements dans la suspension arrière de sa Citroën C4, puis Marcus Grönholm a pris une grande claque quand la course de sa Ford Focus s'est arrêtée contre un mur, alors qu'il attaquait au maximum.

Vendredi soir, Loeb est rentré au parc d'assistance de Sligo à la lueur des phares, avec dans le vide-poches cinq temps scratch (ES2, ES5, ES6, ES8, ES10) et une place de leader inespérée, 11 secondes devant Dani Sordo, sur l'autre C4, et près d'une minute et demie devant un autre Finlandais en Ford, le jeune Jari-Matti Latvala.

"Je suis très heureux d'être de retour au parc, car ce matin j'ai bien cru que tout était fini", disait Loeb après la première boucle. Dès le premier parcours de liaison, le triple champion du monde a senti que son amortisseur arrière gauche ne fonctionnait pas bien, ce qui a provoqué de gros problèmes de tenue de route sur les trois premières spéciales du jour, très piégeuses.

"Sébastien a entendu des claquements sur le routier", raconte Guy Fréquelin. "Le flexible de la bonbonne d'huile de l'amortisseur arrière gauche s'était desserti et il n'y avait plus que le ressort pour amortir. On s'attendait à perdre beaucoup plus de temps sur Marcus, mais nous avions fait un choix de pneus plus sécuritaire, ça nous a permis de limiter les dégâts,", ajoute le patron de Citroën Sport.

"Vraiment dommage"

A l'heure où Loeb et Sordo sont rentrés au parc, après avoir déjoué des pièges de boue sur plus de 160 km de spéciales, Grönholm était allongé dans sa chambre d'hôtel, avec des douleurs au cou. Et Ford annonçait officiellement son abandon, l'arceau de sécurité de la Focus étant trop endommagé, comme après sa sortie de route au Japon.

"Il savait que +Seb+ avait un problème, alors il a voulu mettre le paquet. C'est vraiment dommage", a regretté Christian Loriaux, le directeur technique de Ford en rallye. "C'était une grande courbe à droite, j'ai freiné mais la voiture a glissé et s'est arrêtée contre un mur de pierre. C'était un très gros impact", a expliqué Grönholm.

Au moment de cette terrible glissade, le Finlandais était 3e derrière Loeb et Sordo, mais il avait creusé l'écart dans cette ES4 longue de 20,57 km et très rapide, au bord du lac Gill (Lough Gill, en irlandais) : 6 secondes de mieux que Sordo, 8 de mieux que Loeb, en l'espace de 16 km.

Avantage Loeb

Depuis ses années chez Peugeot, Grönholm s'y connaît en matière de chocs. Cette fois-ci, il a arraché deux roues de sa Focus, côté conducteur. Puis il a eu le temps de se repasser le film dans l'ambulance qui l'a emmené à l'hôpital de Sligo, avec son coéquipier Timo Rautiainen, pour un check-up.

Maigre consolation, deux autres voitures de pointe sont sorties dans cette même ES4, les Subaru de l'Australien Chris Atkinson et de l'Espagnol Xevi Pons, sans dommage pour les pilotes. La spéciale a été arrêtée après une dizaine de concurrents, puis un temps forfaitaire a été attribué à tous ceux qui n'avaient pas pu la disputer.

Au départ jeudi, Grönholm avait quatre points d'avance sur Loeb. Après l'Irlande, il ne restera plus qu'un rallye, fin novembre en Grande-Bretagne. Pour l'instant, Loeb a l'avantage, mais la balade irlandaise n'est pas terminée. Alors chez Citroën, "on croise les doigts... et les doigts de pieds". Dixit Fréquelin.