INDIANAPOLIS – Marco Andretti devra résister à la pression imposée par Scott Dixon, juste derrière lui, jusqu'au tenant du titre Simon Pagenaud, et à celle liée à l'héritage familial s'il veut être sacré dimanche aux 500 miles d'Indianapolis, 51 ans après son grand-père Mario.

Il a peut-être fait la moitié du chemin, la fin de semaine passée, en décrochant la position de tête d'un cheveu aux dépens de l'expérimenté Dixon, mais sur le mythique ovale qui ne s'offre pas toujours, loin s'en faut, à ceux qui brillent en qualifications (21 fois en 103 éditions), le plus dur reste à faire pour que l'Américain ajoute son prénom au palmarès.

Son glorieux aïeul, aujourd'hui 80 ans, le sait bien, lui qui s'est élancé trois fois tout devant, la dernière en 1987 alors que son petit-fils avait à peine deux mois, sans jamais s'imposer au bout. En 1969, c'est en étant parti de la 2e position qu'il avait gagné.

Dans une interview à Forbes, Marco, 33 ans, a espéré, en plaisantant, que « la malédiction du mois de mai ne se produise pas en août », la célèbre course ayant dû être reprogrammée en raison du coronavirus.

Ce qui lui permettrait d'écrire sa propre page de l'histoire Andretti, lui qui en quinze saisons d'IndyCar n'a remporté que deux GP et dont le meilleur classement à Indianapolis est une 2e place (2006).

Dixon, l'autre favori

« La pression familiale est une bonne pression. On devrait être honoré de vivre avec, non? La vraie pression, c'est ce que j'ai vécu ces cinq dernières années, quand les choses n'allaient pas bien. Mon grand-père essaie de me rendre confiant, il veut simplement que je croie en moi, que je sache ce dont je suis capable », a-t-il confié.

Lors du « Fast 9 » qualificatif, c'est dans cet état d'esprit qu'il s'est montré le plus rapide, poussé par un moteur Honda ultra-dominateur face au rival Chevrolet, le constructeur japonais trustant 11 des 12 premières places sur la grille.

Pour autant, nombre de spécialistes ne voient pas forcément Andretti s'imposer. Dans des conditions de courses totalement différentes, c'est l'expérience et la saison faste vécue par Scott Dixon qui a les faveurs des pronostics.

Le vétéran Néo-Zélandais, vainqueur à Indy en 2008, est en tête du championnat d'IndyCar dont il a remporté trois des six premières courses. En quête d'une 50e victoire, il a évidemment tout du chasseur chevronné, lui aussi propulsé par Honda.

Pagenaud à la chasse

S'il parvient à ses fins, cela se fera dans un silence assourdissant puisque pour la première fois, les 500 miles se courront à huis clos, privés de l'ambiance indescriptible habituellement mise par les 400 000 spectateurs que peut accueillir le site.

Craignant que des irréductibles tentent malgré tout de se rassembler aux abords, comme ils en ont le droit, l'espace étant public, la police d'Indianapolis dépêchera des patrouilles tout autour du Speedway et a demandé à ces fans de ne prendre aucun risque en respectant les protocoles de sécurité.

Pour Fernando Alonso (McLaren), qui partira en 26e position, ces conditions inédites sont « peu évidentes » à gérer.

« Quand on est sur la piste, on a l'impression de faire les tests de novembre. C'est une sensation très étrange », a expliqué l'Espagnol qui, en cas de victoire, décrochera la fameuse Triple couronne, attribuée à tout lauréat de cette course, du Championnat du monde de Formule 1 (ou du Grand Prix de Monaco) et des 24 heures du Mans.

Juste devant lui s'élancera Simon Pagenaud (Penske), qui n'a pas l'intention de partir battu un an après son triomphe. « L'année dernière, c'étaient les autres qui nous chassaient. Là, c'est nous qui allons chasser », a dit le Français, déterminé à retourner la situation.

Andretti devra aussi se méfier de ceux qui partent de loin.