INDIANAPOLIS - L'un des grands de l'IndyCar mènera le peloton jusqu'au drapeau vert à l'Indianapolis 500. Par contre, tous les yeux seront tournés vers Fernando Alonso, qui se trouvera une rangée derrière Scott Dixon.

Pourtant, Alonso n'a jamais couru sur un ovale, n'a jamais piloté en IndyCar et n'a pas participé à un départ lancé en 20 ans - et c'était en karting.

Cela explique possiblement pourquoi Alonso est longuement demeuré avec le directeur de course, Brian Barnhart, après la réunion des pilotes. Le double champion de Formule 1 a passé une bonne quinzaine de minutes à lui poser de nombreuses questions.

Il est aussi prêt qu'il le peut et s'est classé cinquième - le plus haut classement chez les recrues - lors de la dernière journée d'entraînement.

« Je ne ressens toujours pas d'émotion, a déclaré celui qui voudrait remporter la Triple Couronne du sport automobile : Monaco en F1 - course qu'il a remportée - l'Indy 500 et les 24 Heures du Mans, auxquelles il compte participer plus tard. On ne peut pas se le permettre avant lundi tellement notre esprit est si concentré sur la course. »

C'est le genre d'intensité qui sera nécessaire pour remporter cette 101e édition. Malgré tout, c'est Dixon qui devrait être le favori.

Le Néo-Zélandais a réussi le meilleur temps de qualification en 21 ans. Vainqueur en 2008, Dixon a été sacré quatre fois champion de la série et pointe au quatrième rang de tous les temps pour les victoires, derrière A.J. Foyt, Mario et Michael Andretti.

« Dans ma génération, c'est le meilleur », a déclaré Tony Kanaan, vainqueur en 2013 et coéquipier de Dixon.

Ça ne nuit pas que Dixon pilote une Honda, qui a largement dominé ses rivales Chevrolet jusqu'ici. L'équipe Penske, fournie par le motoriste américain, a été reléguée dans l'ombre, jusqu'à ce que Helio Castroneves, trois fois gagnant de l'Indy 500, n'inscrive finalement le meilleur temps de la séance de vendredi.

« On ne cesse de travailler, de chercher, a raconté Castroneves. On va se battre bec et ongles. On ira le tout pour le tout dimanche. »

L'équipe Penske compte quatre des cinq meilleurs pilotes au classement de l'IndyCar cette saison et elle vient de gagner les trois dernières courses. Elle a par ailleurs ajouté le double champion de l'Indy 500 Juan Pablo Montoya à son écurie pour le week-end.

Andretti Autosport, propulsée par Honda, sera sa principale rivale. Elle comptera sur six pilotes avec l'ajout d'Alonso.

« Il faut que ça fasse du sens d'un point de vue d'affaires", a raconté Marco Andretti, fils du propriétaire et en quête d'une première victoire dans la mythique course. Au départ, je me disais: 'Six voitures?' Puis, j'ai appris qui allait piloter et je me suis dit que c'était la bonne chose à faire. (...) C'est bon pour le sport. »

Il y a assurément un engouement autour d'Alonso et les cotes d'écoute à l'extérieur des États-Unis devraient grandement s'en ressentir dimanche. Les autres pilotes du plateau sont suffisamment intelligents pour comprendre que la présence d'Alonso est bonne pour eux.

De son côté Roger Penske croit qu'en raison des questions sur la fiabilité des moteurs Honda, de la puissance des Penske, du manque d'expérience d'Alonso sur cet ovale et du fait qu'il n'y a pas de pilote clairement favori, cette 101e édition pourrait être encore plus excitante que celle de l'an dernier.