MONTRÉAL - André Azzi n'en démord pas: il continue d'aller de l'avant avec les nombreux projets qu'il mène de front en course automobile, qu'il s'agisse de l'ajout d'une deuxième voiture à l'écurie FAZZT, de la tenue d'une course à Québec ou de la mise sur pied d'un programme de développement de jeunes pilotes.

Mais pour accroître ses chances de succès, il veut que la communauté d'affaires du Québec se joigne à lui.

Au bout du compte, le propriétaire de la seule écurie canadienne en IndyCar a dit vouloir redonner au sport automobile québécois le lustre qu'elle avait à l'époque où elle était soutenue à bout de bras par la compagnie de tabac Player's.

"Le but, c'est que l'été, la course automobile prenne vraiment beaucoup de place (en terme de visibilité)", a déclaré l'homme d'affaires de 36 ans, mercredi midi, lors d'un point de presse convoqué au centre-ville de Montréal dans le but de sonner l'éveil au sein de la communauté des affaires. "Qu'on soit fier de nos jeunes pilotes, et leur donner espoir qu'à un moment donné, ils vont pouvoir (accéder aux niveaux supérieurs).

"Je suis persuadé que ça peut redevenir comme avant. Et l'avantage, maintenant, c'est que les budgets sont de beaucoup inférieurs à ceux de l'époque de Player's", a ajouté Azzi, en évoquant le budget d'opération de 6 à 10 millions $ US que s'est donné FAZZT en IndyCar.

Azzi, qui a fait fortune en développant un produit adopté par les banques et les compagnies d'assurance-vie, a fait remarquer qu'il avait beau avoir les reins solides financièrement, il avait besoin du soutien du "Québec inc." pour éviter que le sport automobile québécois continue de mourir à petit feu.

"Je ne suis pas le chevalier blanc qui est capable de faire ça tout seul. Ce que j'aimerais, c'est de pouvoir approcher le 'Québec inc.' et demander son support. Je trouve que côté investissement, médiatique, marketing et commerce entre entreprises, c'est une excellente opportunité.

"En commanditant notre équipe (FAZZT), les entreprises auront accès à toute la structure verticale de développement que nous voulons instaurer."

Azzi, qui est notamment à la tête des magasins La Capsule sportive, veut faire comprendre aux dirigeants d'entreprises d'ici qu'ils ont tout à gagner à s'associant avec lui. Mercredi, il a dit vouloir offrir à d'éventuels commanditaires plus que le simple affichage de leur logo sur une voiture, comme on se contentait de le faire à une certaine époque.

"De nos jours, l'aspect crucial pour un commanditaire, c'est tout ce qui arrive à l'arrière-scène. C'est cette arrière-scène qu'on est en mesure d'offrir, a souligné Azzi. Une commandite avec nous, c'est avoir accès à toutes les autres entreprises qui font affaire (en IndyCar).

"À titre d'exemple, Bowers & Wilkins, un de nos commanditaires principaux, ne peut répondre à la demande accrue depuis qu'ils sont avec nous."

Optimiste pour Québec

Azzi a par ailleurs indiqué que le projet d'une course dans les rues de Québec "avance très bien" et qu'il espérait toujours que le tout se concrétise en vue de la saison 2011, sinon celle de 2012. Il a précisé que trois projets de tracé avaient été arrêtés, et que le choix final se ferait en consultation avec la ville.

"Ç'a pris un petit peu de retard, mais c'est de ma faute, je ne peux pas être partout à la fois, a-t-il dit. On va finaliser ça très bientôt."

Azzi a aussi déclaré qu'il avait l'intention d'ajouter une deuxième voiture à l'écurie FAZZT en vue de la prochaine saison d'IndyCar, qui viendrait s'ajouter à celle présentement pilotée par Alexandre Tagliani. Azzi a dit vouloir embaucher un pilote canadien. Il a affirmé que la candidature du vétéran Paul Tracy serait sérieusement étudiée, mais qu'il lorgnait aussi du côté de jeunes pilotes qui ont le potentiel à long terme pour remporter les 500 milles d'Indianapolis ainsi que le championnat.

L'homme d'origine libanaise, qui se dit fier de son appartenance au Québec, a laissé entendre que les chances sont minces que ce deuxième pilote soit québécois, étant donné la rareté de candidats valables. C'est d'ailleurs pourquoi il tient mordicus à son projet de programme de développement, qui le verra notamment s'impliquer dans différents niveaux inférieurs de course automobile, afin de renflouer les rangs des aspirants-pilotes comme on l'a fait à l'époque de la filière Player's.

Pour l'instant, FAZZT a embauché Maryeve Dufault dans cette optique.

"Le problème, c'est qu'il y a très peu de pilotes québécois qui sont capables de courir (en IndyCar). Il faut donc que je regarder à travers le Canada pour avoir un bassin suffisant. C'est ce que je trouve un peu désolant, a noté Azzi. Ce n'est pas comme avant, quand il y avait un choix de sept ou huit pilotes au Québec. Maintenant, c'est très limité. Je veux une équipe canadienne, une équipe gagnante, mais je n'ai pas l'embarras du choix en ce moment."