MANAMA - Le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone, ne peut "pas annuler" le Grand Prix de Bahreïn de Formule 1, prévu dimanche sur le circuit de Sakhir, a-t-il déclaré à plusieurs reporters vendredi, sur fond de manifestations récurrentes dans le Royaume.

"Je ne peux pas annuler cette course. Nous avons un accord pour être ici et nous y sommes. C'est à l'autorité sportive nationale de ce pays de demander à la Fédération internationale de l'automobile (FIA) s'ils veulent annuler la course", a indiqué M. Ecclestone, qui dirige Formula One Management (FOM) et détient les droits commerciaux de la F1.

La tension monte autour du circuit, depuis plusieurs jours, en raison de manifestations à répétition ayant provoqué un renforcement de la sécurité vendredi avec de nombreuses voitures de police autour de Manama, un blindé au bord de la route principale d'accès au circuit, et l'installation de portiques de sécurité aux entrées du public pour des fouilles systématiques des sacs.

L'écurie Force India a décidé de ne pas participer à la 2e séance d'essais libres vendredi après-midi, en invoquant des "raisons logistiques". Quatre de ses membres avaient été pris mercredi soir dans un embouteillage, un cocktail Molotov avait explosé devant leur voiture, mais aucun n'a été blessé.

"On leur a dit qu'ils pouvaient bénéficier d'une escorte de sécurité s'ils la désirent, je n'ai pas encore de réponse. Je suis même prêt à rentrer avec eux à leur hôtel, dans la même voiture", a réagi Ecclestone à propos de cet incident longuement discuté depuis par Force India avec la FIA et la FOM.

Ecclestone a aussi critiqué les médias, en général, pour leur couverture du Grand Prix. Certains représentants de la presse internationale n'ont pas reçu de visa pour venir à Bahreïn, mais ils ne disposaient pas d'une accréditation permanente, nominative, à l'année, pour la Formule 1, a précisé la FIA.

"Vous aimez ça, non ?", a lancé Ecclestone aux journalistes qui l'entouraient dans le paddock.

"Ce qu'il nous faut vraiment, c'est un tremblement de terre, ou quelque chose comme ça, pour que vous puissiez écrire dessus. Tout ce que vous voulez, c'est une histoire, et Force India c'est une bonne histoire. Et quand il n'y a pas d'histoire, vous l'inventez, comme d'habitude. Donc rien ne change", a conclu le grand patron de la F1.