MELBOURNE (AFP) - "Wait and see..." La formule était répétée à l'envie jeudi dans le paddock du Grand Prix de Formule 1 d'Australie, tant par les Montoya, Button ou Alonso, que par celui qui leur avait tourné autour l'an dernier, le septuple champion du monde Michael Schumacher.

"Nous serons raisonnablement compétitifs, mais nous ne serons peut-être pas tout devant", a reconnu l'Allemand à la veille des premiers essais libres du premier GP de la saison. Selon lui, dimanche à Melbourne les adversaires directs de Ferrari auront un avantage certain sur les pilotes de la Scuderia qui courront sur une version adaptée aux nouvelles règles de la monoplace de l'an dernier.

Volontairement prudent, Schumacher dit viser, avec son coéquipier brésilien Rubens Barrichello, les 3e ou 4e places.

Cette retenue dans les paroles de celui qui a remporté 13 des 18 Grands Prix en 2004 - et dont l'écurie en a enlevé 15 - a une saveur à redonner de l'appétit aux adversaires.

Ecrasés sous la domination de l'écurie italienne, Renault, McLaren-Mercedes, BAR-Honda voire Williams-BMW ont repris du poil de la bête à la faveur des essais de l'intersaison et abordent presque superstitieusement le nouveau Championnat.

C'est que l'an dernier, la Scuderia s'était présentée au départ du Grand Prix de Melbourne après des essais hivernaux peu encourageants et avait néanmoins signé en Australie le premier de ses huit doublés de la saison.

Attendre

"Nous ne voulons pas trop nous avancer, il faut attendre dimanche pour voir où on en est", commente le Colombien Juan Pablo Montoya, dont l'écurie McLaren-Mercedes est très attendue après une saison catastrophique (5e des constructeurs en 2004).

"Nous avons la vitesse et la voiture est facile à conduire, mais il est impossible de dire quoi que ce soit avant l'Australie... ce que nous savons, c'est que ce sera une saison intéressante", considère son coéquipier finlandais Kimi Raikkonen.

Chez Renault, où la direction ne fait pas mystère de sérieuses ambitions, les pilotes également se voient faire de bons résultats, mais ne se sentent pas encore de le crier haut et fort.

"Nous pensons effectivement être en mesure de lutter pour le podium... peut-être pour la victoire", lâche l'Italien Giancarlo Fisichella du bout des lèvres, tandis que son coéquipier espagnol Fernando Alonso affirme être "prêt pour la première course" avec une Renault R25 qui "semble rapide".

Dauphin de Ferrari l'an passé, BAR-Honda espère bien aussi donner du fil à retordre à la Scuderia.

"Nous avons fait de bons tests (hivernaux), nous nous sentons bien", souligne le Britannique Jenson Button qui attend "avec impatience" le premier rendez-vous de dimanche.

"Les tests c'est bien, mais la course c'est autre chose, nous allons vite voir où nous en sommes", tempère Mark Webber qui pilotera pour la première fois en Grand Prix une Williams-BMW. Comme les autres, à la veille de son baptême du feu dans une écurie de ce calibre, l'Australien ne parvient pas à cacher son espoir de "gagner des courses", tout en estimant "irréaliste" de battre Ferrari au Championnat du monde.

Quoi qu'il en soit, l'issue des prochains Grands Prix semble - enfin - incertaine. Attendons de voir...