MONTRÉAL - Les employés des écuries de la Formule 1 sont de passionnés de leur sport et des bourreaux de travail. Ils s'arrêteront toutefois à quelques occasions, au cours du week-end dans les paddocks du circuit Gilles-Villeneuve, pour suivre du coin de l'oeil les matchs de la Coupe du monde de foot.

Par exemple, les moteurs et les outils risquent de se faire fort silencieux, samedi après-midi après la séance de qualification, dans les quartiers de l'écurie britannique McLaren. L'Angleterre affrontera alors les États-Unis lors de la deuxième journée du Mondial. Ça risque d'être la même chose chez Mercedes dimanche après le Grand Prix, quand l'Allemagne se mesurera à l'Autriche.

La scène va se répéter dans les jours suivants, chez Ferrari et Toro Rosso, quand la sélection italienne passera à l'action.

"Si on n'est pas dans la voiture à conduire, s'il n'y a pas de réunion, c'est certain qu'on va prendre le temps de regarder les matchs, a indiqué Felipe Massa, pilote brésilien chez Ferrari, jeudi. Avec l'horaire du week-end, ce ne sera pas l'idéal pour regarder tous les matchs, mais le Brésil ne joue pas, alors c'est tant mieux pour moi!

"J'adore le football, j'adore regarder les matchs et je vais assurément encourager mon équipe", a ajouté Massa en parlant du Brésil, même s'il a précisé que l'Italie est sa deuxième équipe favorite. Quand le Brésil a été éliminé, il y a quatre ans, j'espérais que l'Italie allait gagner et elle a gagné."

Le petit monde de la F1 a d'ailleurs pris l'habitude de suivre la Coupe du monde depuis Montréal puisque les dates du Grand Prix du Canada coïncident souvent avec le début des matchs de groupe du Mondial.

"Historiquement, on a souvent été amenés à suivre la Coupe du monde de football quand on était au Canada. En 2006, c'était à la même période et nous étions ici. En 2002 également, a indiqué Laurent Mekies, ingénieur de l'écurie Toro Ross. Je me souviens donc de longs moments de silence dans les paddocks (du circuit Gilles-Villeneuve), pendant une heure et demie, parce que tout le monde était en train de regarder le match.

"Dans ces cas-là, l'activité ralentit. On se sert de tous nos écrans pour regarder le football.

"Il y a même eu une année où on a retardé le départ de notre avion lors du voyage de retour, a raconté Mekies. On s'est tous arrêté à l'aéroport et on a loué une salle pour voir le match (de l'Italie) en direct.

"Au bout du compte, c'est le travail qui vient avant. Cela étant dit, s'il y a une opportunité, même si elle implique des changements de logistique, on essaie de la prendre, comme cette fois où on a retardé l'avion pour rentrer en Italie", a souligné Mekies.

"D'habitude, quand il y a les matchs à la télé, on les regarde pendant qu'on travaille, a indiqué Silvia Hoffer Frangipane, attachée de presse chez McLaren. On met le drapeau de l'Angleterre et on regarde le match. Les journalistes et photographes anglais, ainsi que tous ceux qui sont de nationalité anglaise, se retrouvent aussi devant la télé. C'est bien, on est très passionnés.

"Notre écurie est très anglaise. On a deux pilotes anglais qui sont des partisans de l'Angleterre. Surtout Lewis Hamilton, il aime beaucoup le foot, il a même joué, alors il est bien passionné."

François Dumontier, le promoteur du Grand Prix du Canada, a d'ailleurs choisi de devancer l'heure du départ de la course à midi, au lieu des 13 heures habituelles, dimanche, afin d'éviter les conflits d'horaire et de permettre à tout le monde - spectateurs et personnel - de regarder le match de foot qui suivra.

"C'est un geste qui sera fort apprécié de tout le monde, c'est sûr", a acquiescé Mekies.

Les favoris selon Massa

Le football prend tellement de place au sein de certaines écuries que Ferrari a même cru bon d'organiser des points de presse en compagnie de ses pilotes, jeudi, portant exclusivement sur la Coupe du monde.

"Les meilleures équipes, selon moi, sont l'Espagne, l'Angleterre et l'Argentine, a commenté Massa à cette occasion. Et je mets le Brésil au même niveau. Après ça, il y a plusieurs pays qui ont le talent et le potentiel de bien faire, soit l'Italie, l'Allemagne et la France.

"Mais c'est la Coupe du monde, tout peut arriver, a-t-il ajouté. Tu peux commencer un match et encaisser un but à cause d'une erreur ou quelque chose du genre, et peut-être que ça va te coûter le tournoi. Tous les détails comptent à la Coupe du monde et on sait qu'il y a plusieurs équipes qui ont la capacité de l'emporter. C'est pourquoi chaque équipe doit garder les pieds sur terre et y aller au jour le jour."