MONZA (AFP) - La Turquie risque de perdre son Grand Prix de Formule 1 pour avoir utilisé l'épreuve 2006 à des fins politiques en invitant le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat à remettre le trophée au vainqueur, a-t-on appris jeudi auprès de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

"C'est peut-être la fin des épreuves organisées en Turquie sous l'égide de la FIA", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Fédération internationale.

Ce sont donc les épreuves des Championnat du monde de tourisme (WTCC), de rallye (WRC) et de Formule 1 qui sont menacées.

"La Fédération turque de l'automobile risque par ailleurs d'être exclue de la FIA", selon cette source.

La FIA a convoqué un Conseil mondial exceptionnel le 19 septembre à Paris pour étudier la question et invité l'Autorité sportive nationale de Turquie (TOSFED) et les organisateurs du Grand Prix de Turquie 2006 (MSO) à venir s'expliquer.

Selon la FIA, cette cérémonie du podium à caractère politique "est en infraction avec les statuts de la FIA, le Code sportif international et le Règlement sportif du Championnat 2006 de Formule 1".

"La neutralité politique est fondamentale dans le rôle de la FIA en tant qu'instance dirigeante du sport automobile international", selon la FIA.

Le gouvernement chypriote s'était immédiatement indigné de voir le dirigeant de la République turque de Chypre du nord (RTCN), reconnue uniquement par la Turquie, remettre le prix au vainqueur, Felipe Massa (Ferrari) devant 2,5 milliards de téléspectateurs.

La RTCN a été proclamée en 1983, neuf ans après l'invasion du tiers nord de l'île par les troupes turques et sa partition en 1974. Elle n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Le processus de réunification de l'île est au point mort depuis le referendum de 2004 sur un plan proposé par l'Onu, rejeté par les Chypriotes grecs et massivement approuvé par les Chypriotes turcs.

Istanbul accueillait le 27 août dernier le deuxième Grand Prix de Turquie de l'Histoire.