Bonjour à tous et à toutes. C'est avec beaucoup de joie que je me joins aujourd'hui à l'équipe du RDS.ca! Tout au long de la saison de Champ Car, il me fera plaisir de vous faire part de mon expérience et de répondre à vos questions.

Comme vous le savez sûrement, j'ai passé un hiver passablement mouvementé avant de me trouver un volant avec Walker Racing. Une semaine, j'avais un volant. La semaine suivante, je n'avais plus de volant. J'avais une entente verbale avec Paul Gentilozzi, mais finalement ce dernier ne l'a pas respectée. Disons que j'aurais préféré vivre un hiver plus tranquille.

Paul Gentilozzi change son fusil d'épaule

Je dois avouer avoir été déçu par M. Gentilozzi. Lors de la dernière course de l'année dernière au Mexique, Gentilozzi m'a confirmé que j'aurais un volant pour 2005. Évidemment, mon discours et le sien sur cette histoire sont différents. Mais, selon moi, il a été influencé par quelqu'un d'autre afin de me déloger. Il a changé son fusil d'épaule et au bout de la ligne, c'est moi qui en a payé le prix.

Mais dans une certaine mesure, c'est son équipe, c'est son argent et il peut bien faire ce qu'il veut. À ce niveau-là, il a raison et il n'y a rien que je pouvais faire. Et c'est correct ainsi. Quand il m'a dit qu'il était important que j'amène de l'argent avec des commanditaires, il m'a donné la chance de rester. Mais le délai qu'il m'a donné pour amener plus d'eau au moulin était trop court. C'était impossible pour moi de fournir autant d'argent que Timo Glock dans le délai requis.

Ça m'a fait vraiment de la peine parce que j'étais impliqué corps et âme dans Rocketsports. Dans mes dernières semaines d'association avec Rocketsports, je continuais à parler stratégie avec les ingénieurs. Nous échangions des courriels. Je leur ai même fourni des "set-up" qui m'avaient été donnés par d'autres écuries. Si j'avais eu le moindre doute quant à ma présence au sein de Rocketsports en 2005, je n'aurais certainement pas donné autant d'informations aux ingénieurs, d'autant plus qu'ils pourront s'en servir cette année. Malheureusement, je ne suis pas là pour en bénéficier.

La brasserie Molson s'est également mêlée du dossier. Jo-Ann McArthur a mis de la pression pour que je reste en Champ Car parce que la brasserie est grandement impliquée dans les courses canadiennes. Pour eux, avoir un pilote canadien, que ce soit moi ou Paul Tracy, est important pour la vente des billets des courses de Montréal, Toronto et Vancouver. Je crois qu'elle a également été choquée par la manière dont mon renvoi s'est produit, comme ça à la dernière minute. Elle est allée aux sources et a fait ce qu'elle pouvait faire.

Intérêt immédiat de Derrick Walker

Après quelques démarches effectuées par mon agent, M. Derrick Walker s'est montré très intéressé par mes services, lui qui avait toujours un volant disponible pour la saison 2005. L'intérêt était réciproque parce que les voitures Walker sont maintenant dotées de châssis Lola. Nous avons commencé à négocier et nous avons tout réglé en trois ou quatre jours; ça s'est fait vraiment rapidement. Après le troisième jour, je suis monté à bord de la voiture pour ma première journée d'essais à Sebring.

Je n'ai toutefois jamais voulu quitter la série parce que je connais beaucoup de Québécois impliqués, de proche ou de loin, dans la série. Je pense notamment à Normand Legault. M. Legault a toujours été très correct avec moi et je sais qu'il est important pour lui qu'il y ait des Québécois pour vendre le Grand Prix de Montréal. Je ne voulais pas l'abandonner. Si je n'avais pas pu trouver un volant pour 2005, je serais probablement allé voir ailleurs. De toute manière, ça s'est fait tellement vite entre M. Walker et moi que je n'ai même pas eu le temps d'analyser les autres options devant moi.

Walker Racing a déjà eu dans ses rangs, il y a quelques années, Gil de Ferran, qui a ensuite quitté pour Penske. Ils ont déjà eu pour commanditaires Valvoline et Pennzoil (leur voiture était alors jaune). Ils étaient très compétitifs quand le châssis Reynard était dominant. Ils ont connu un passage à vide quelques années plus tard quand ils ont conservé le châssis Reynard alors que les autres écuries gagnaient avec le châssis Lola.

Un nouveau châssis Lola

Cette année, M. Walker a acheté l'équipement de Bobby Rahal, donc le châssis Lola. Après seulement une journée et demie d'essais, nous sommes repartis de Sebring avec le quatrième meilleur temps, ce qui prouve à quel point l'équipe peut avoir du potentiel. Le fait que je sois embarqué dans la voiture moins d'une semaine après mon arrivée chez Walker prouve, selon moi, que les employés de l'écurie sont très compétents. Il reste malgré tout beaucoup de travail à faire. Évidemment, nous ne sommes pas au même niveau que Newman-Haas.

Mais de ce que j'ai vu depuis mon arrivée, avec le budget nécessaire et avec le temps entre Long Beach et Monterrey, je crois que l'écurie peut me fournir une voiture capable de finir dans les cinq premiers au classement. La première course à Long Beach me permettra de dire où nous nous situons par rapport aux autres écuries. Pour Walker, il s'agit d'une année de transition. J'en serai à ma première saison et ils en seront à leurs premiers pas avec le châssis Lola. C'est beaucoup d'inconnus pour une écurie. Je pourrai vous en dire plus après la première course. Mais si nous montons sur le podium après cette première épreuve, je crois que les écuries de tête devront nous avoir à l'oeil.

Newman-Haas, Forsythe et RuSPORT

Newman-Haas, avec Sébastien Bourdais et Bruno Junquiera, sera encore une fois l'équipe à battre. C'est une équipe stable qui va continuer à bâtir sur leurs succès des dernières saisons. Forsythe, avec Paul Tracy et le nouveau-venu Mario Dominguez, sera également une écurie de pointe et ils marqueront beaucoup de points.

Je crois qu'il faudra également avoir à l'oeil RuSPORT. C'est sans aucun doute l'équipe qui dépense le plus. Avec Justin Wilson et A.J. Allmendinger comme pilotes, je pense qu'ils peuvent rivaliser avec Newman-Haas. Ils sont vraiment sérieux. S'ils ne font pas d'erreur et que la voiture est à l'image de l'argent qu'ils investissent, ils pourraient gagner le championnat.

Selon mon évaluation, Rocketsports et nous, Walker Racing, devrions suivre ces écuries de pointe. Andrew Ranger est peut-être inexpérimenté, mais il se retrouve avec Mi-Jack, une écurie qui possède le même programme d'amortisseurs que Newman-Haas. Je crois sincèrement que le niveau de compétition cette année sera le plus relevé des sept dernières années en Champ Car. Ça risque d'être vraiment intéressant comme championnat. À suivre...

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser via les talkbacks.

Je vous invite également à aller visiter mon site Internet au www.tagliani.com

*Propos recueillis par RDS.ca