SILVERSTONE (AFP) - Jean Todt, directeur de Ferrari, a fait du Grand Prix de Grande-Bretagne, onzième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, cette fin de semaine à Silverstone, un véritable test, voire un tournant.

"Celui qui sera le plus fort en Angleterre, le sera aussi en Allemagne et en Hongrie", avait déclaré le Français au soir de Magny-Cours et du deuxième doublé consécutif des Williams-BMW.

"Si nous avons une chance pour le titre? Je vous dirai cela dimanche soir", confirmait Sir Frank Williams.

Entre les épreuves française et britannique, la F1 s'accordait en effet une ultime semaine d'essais privés avant une longue pause, une période d'été sans possibilité pour les écuries de procéder à des roulages, tester des derniers développements. Jusqu'au 1er septembre, l'interdiction absolue de procéder à des essais a été décrétée par la Fédération internationale (FIA) cet hiver.

Celui qui prendra l'avantage dimanche pourrait ainsi le conserver au moins jusqu'à Budapest, marquer des points importants dans la course au titres mondiaux. Au soir de la Hongrie, le 24 août, il ne restera en effet plus que trois épreuves avant le terme de la saison (Italie, Etats-Unis et Japon).

"Je ne m'inquiète pas trop"

De Barcelone à Fiorano en passant par Mugello, Ferrari a donc mis les bouchées doubles pour espérer inverser la tendance, mettre un terme à la domination retrouvée des Williams-BMW, de l'Allemand Ralf Schumacher et du Colombien Juan Pablo Montoya. "Nous sommes optimistes. Le travail effectué a été positif", mentionnait Michael Schumacher en arrivant à Silverstone.

Chez Williams-BMW et McLaren-Mercedes, dans les autres écuries également, personne non plus n'est resté inactif. Comme dans le duel qui oppose les manufacturiers de pneumatiques, Michelin et Bridgestone.

Vendredi d'ailleurs, si le quintuple champion du monde est parvenu à se montrer le plus rapide, si Rubens Barrichello était en mesure de confirmer le potentiel de la F2003 GA avant une sortie de piste, il n'empêche: la concurrence s'annonce plus redoutable que jamais pour la Scuderia.

"Ferrari semble très fort et cela n'est pas une surprise, constatait Ralf Schumacher. Je pense que les conditions (de fraîcheur) convenaient parfaitement à Ferrari. Toutefois, nous avons eu ces dernières semaines ce genre d'écart le vendredi. Alors je ne m'inquiète pas trop."

Sur leur lancée, les Williams-BMW paraissent en effet de taille à compliquer la tâche de l'équipe italienne et de Michael Schumacher. Non seulement Ralf, le cadet, voit ses ambitions grandir, mais Montoya rêve également de s'octroyer quelques parcelles supplémentaires de gloire après son succès monégasque. Et surtout de devancer un équipier vainqueur de deux derniers GP et devenu envahissant...

Renault et Toyota

A Silverstone cependant, Ferrari, Williams-BMW et même McLaren-Mercedes - si le Finlandais Kimi Raikkonen et l'Ecossais David Coulthard sont plus chanceux qu'à Magny-Cours -, devront sans doute également compter sur un quatrième "larron", Renault avec Fernando Alonso (ESP) et Jarno Trulli (ITA). Voire un cinquième, le Français Olivier Panis ayant démontré l'énorme progression réalisée par Toyota ces dernières semaines.

"Silverstone devrait bien nous convenir. Ce tracé ressemble fortement à Barcelone où nous nous étions montrés très rapides. Où nous avons même bien failli nous imposer (Alonso 2e)", avertissait Mike Gascoyne, directeur technique de Renault.

"Silverstone est un de mes circuits préférés, parce qu'il est rapide et technique. Nous avons des modifications aérodynamiques susceptibles d'améliorer nos performances. De gros points sont possibles", annonçait Panis.

A l'incertitude des performances s'ajoutera l'incertitude météorologique, dimanche à Silverstone. Qu'il fasse beau et Ferrari pourra trembler. Qu'il pleuve et la Scuderia trouvera une alliée dans son objectif mondial.