PARIS (AFP) - Le ton est monté lundi entre la Fédération internationale de l'automobile (FIA) et cinq grands constructeurs impliqués en Formule 1 qui ont annoncé s'être unis pour mieux contrecarrer le pouvoir, qu'ils jugent trop grand, de la FIA sur les règlements de ce sport.

BMW, DaimlerChrysler (Mercedes), Honda, Renault et Toyota ont annoncé lundi leur association, officialisée dimanche en marge du Grand Prix d'Espagne.

"C'est un moyen de peser sur les décisions" concernant la F1, a commenté pour l'AFP le président directeur général de Renault F1, Patrick Faure. "Il est naturel qu'un jour ou l'autre Ferrari rejoigne" cette association qui, a-t-il précisé, n'a pas encore décidé quel nom elle prendrait.

"Nous voulons être une force de décision plus forte que nous l'avons été jusque là, nous voulons faire le poids face à la FIA, mais sans être agressifs", a ajouté M. Faure, soulignant que les constructeurs allaient "bientôt rencontrer les dirigeants de la FIA".

Les cinq constructeurs ont refusé de se rendre aux dernières réunions organisées par la FIA -et auxquelles ont participé Ferrari, Red Bull et Jordan- pour élaborer les futurs règlements. Sur le plan technique, ils veulent présenter à la FIA des règlements qu'ils auront eux-même élaborés.

La F1 au TAS ?

Sur le plan sportif, ils comptent sortir de l'influence de la FIA en cas de litige, en ayant notamment un recours possible auprès d'une juridiction sportive internationale indépendante, "comme dans tous les autres grands sports".

Ils mettent ainsi en doute l'indépendance du Tribunal international d'appel de la FIA qui a sanctionné jeudi l'écurie BAR-Honda que la FIA accusait d'avoir triché au Grand Prix de Saint-Marin le 24 avril.

L'écurie, qui continue à nier toute tricherie, a été disqualifiée de cette course et exclue des deux suivantes, à Barcelone dimanche dernier et à Monaco le 22 mai.

"L'un des objectifs des constructeurs est d'avoir une interprétation définitive des règlements grâce à une procédure d'appel indépendante, facilement accessible et rapide, administrée par un organisme reconnu internationalement", précise le communiqué des constructeurs en faisant référence, sans le nommer, au Tribunal arbitral du sport (TAS).

La FIA réagit

Vendredi, en marge du Grand Prix d'Espagne à Barcelone, le président de la FIA, Max Mosley, avait affirmé "l'indépendance" du Tribunal international d'appel de la FIA.

Dans une réponse au communiqué des constructeurs, lundi, la FIA souligne une nouvelle fois que cette "indépendance" a été plusieurs fois reconnue par des tribunaux civils, "la dernière fois (en mars 2005) par le Tribunal de grande instance de Paris".

Les cinq constructeurs, ainsi qu'une majorité d'écuries, à l'exception notable de Ferrari, ont engagé un bras de fer avec la FIA sur les futurs règlements de la F1, et avec le patron de la F1, Bernie Ecclestone, sur le futur partage des retombées financières.

"Les constructeurs en question sont venus en F1 avec leurs propres raisons. Ils n'ont pas été invités, ils se sont invités tout seuls. Chacun d'eux a accepté les règles et les structures de ce sport", a rappelé lundi la FIA.

Elle prévient aussi dans son communiqué que "des déclarations attribuées aux dirigeants de BAR-Honda" font actuellement l'objet d'une enquête, "dans la mesure où les équipes sont tenues de ne rien faire +de préjudiciable à l'image et à la dignité de la Formule 1+".