BARCELONE - La tendance à la hausse des dépassements en course en Formule 1, favorisés par la réglementation technique et les choix de pneus, s'est confirmée pendant les quatre premiers Grands Prix de 2012, selon des statistiques dévoilées cette semaine par l'écurie Mercedes-AMG.

La moyenne de dépassements est de 55 par course depuis le début de la saison, à comparer avec la moyenne 2011 de 43.

Certes, si l'on ne compare que les quatre premiers Grands Prix, elle est similaire: 54 pour le début de saison 2011 (220 dépassements au lieu de 215, au total, sans compter ceux effectués au départ, pendant le premier tour et en raison de problèmes mécaniques).

Mais les performances d'une voiture à l'autre sont plus proches en début de saison que par la suite, quand les grosses écuries à gros budgets creusent l'écart en tête...

Plus intéressant, la proportion de dépassements "normaux", c'est à dire effectués en dehors des zones où l'utilisation de l'aileron arrière ajustable (DRS) est autorisée, est en forte hausse: 68% en 2012, par rapport à une moyenne de 50% sur les quatre premiers Grands Prix de 2011, et de 55% sur toute la saison.

A Barcelone, où se disputera dimanche le Grand Prix d'Espagne, les courses ont souvent été monotones, l'auteur de la pole position s'échappant en tête et n'étant jamais rattrapé par un peloton identique du début à la fin, à deux dépassements près, la moyenne par course entre 2008 et 2010.

Tout a changé en 2011, et pas seulement grâce au DRS: 22 dépassements normaux et 29 avec le DRS, soit 51 au total, sur ce circuit de Catalogne: 25 fois plus que la moyenne des trois Grands Prix d'Espagne précédents.


Impasse sur la Q3?

En 2011, lors de huit courses sur 19, dont deux en début de saison (Chine, Turquie), il y a eu plus de dépassements grâce au DRS que de dépassements normaux En 2012, pour l'instant, les dépassements normaux ont été plus nombreux que les dépassements grâce au DRS.

Cela ne veut pas dire que le DRS soit en train de devenir moins important, précise Mercedes, car l'avantage qu'il procure, dans sa zone d'utilisation, aide le pilote à préserver ses pneus et/ou à utiliser le KERS (système de récupération d'énergie cinétique au freinage) ailleurs sur le circuit, pour dépasser en dehors de la zone de DRS.

Les pneus, c'est l'autre élément stratégique de ce début de saison 2012, grâce à la stratégie audacieuse choisie par Pirelli. Les différences de performances entre pneus durs, medium ou tendres sont moins importantes que l'an dernier, lors du retour en F1 du manufacturier italien, mais les différences entre pneus neufs et usés sont cruciales, les performances des voitures étant très proches.

Mark Webber (Red Bull), a même envisagé vendredi qu'on voie des pilotes, sur certains circuits, faire l'impasse sur la fin des qualifications pour économiser un train de pneus neufs. Alors même que la Q3 attribue les 10 premières places sur la grille...

Quant à Sam Michael, l'un des hauts responsables de McLaren, il confie que la dégradation des pneus 2012 est plus compliquée à gérer, qu'elle "rend la course plus difficile pour les pilotes et les ingénieurs", mais il admet volontiers que c'est "mieux pour le sport et pour les spectateurs".