KEMER, Turquie (AFP) - Vainqueur du rallye de Turquie, septième des seize épreuves du Championnat du monde, dimanche à Kemer, Sébastien Loeb (Citroën Xsara) n'en finit plus d'étonner, de décourager ses adversaires.

Il n'y avait qu'à voir le visage et écouter les propos de ses deux rivaux en conférence presse, le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza) et le Finlandais Marcus Gronholm (Peugeot 307), ses dauphins, pour mieux comprendre le désarroi des battus, résumer un rallye archi-dominé par le
Français.

Comme en Nouvelle-Zélande, en Sardaigne ou à Chypre, Loeb venait encore de tout écraser sur son passage, de s'octroyer sa quatrième victoire consécutivement, la cinquième de la saison. La quinzième déjà de sa carrière.

Dès vendredi, Solberg et Gronholm avaient compris qu'il faudrait revoir leurs ambitions à la baisse. Se contenter d'un duel pour une deuxième place qui ne les satisfait pas.

L'an dernier au même stade de la saison, après déjà une victoire de Loeb à Kemer, l'écart au championnat se chiffrait à neuf points en faveur du français face au Norvégien. Dimanche, il s'élevait à treize.

Dispensé de conférence

"Citroën et l'équipage vainqueur ont fait un super boulot. Nous allons devoir en faire autant en Grèce. Il faut que l'on travaille plus pour espérer nous battre pour le titre. On verra...", lâchait un Solberg dépité. Il semblait loin le champion souriant, à l'humeur badine, hier baptisé "Hollywood".

"Si je suis optimiste pour la suite ? Oui je le suis. Autant que Petter (Solberg)... mais pas autant que Seb (Loeb). Et si nous sommes encore en tête chez les constructeurs, cela risque de ne pas durer longtemps à ce rythme là", déclarait Gronholm.

Sébastien Loeb, lui, était absent. Dispensé de conférence par la Fédération internationale (FIA) pour cause... d'essais des "24 Heures du Mans" le soir même d'une incroyable journée.

Ainsi, Daniel Elena faisait face aux journalistes, avec à son côté Guy Fréquelin, un directeur de Citroën Sport heureux d'avoir repris cinq points à Peugeot toujours en tête chez les constructeurs. Grâce à Loeb bien sûr, mais aussi aux cinq points du "revenant" Carlos Sainz, 4e d'une épreuve turque particulièrement difficile, piégeuse.

"Ce qu'a fait Carlos est fantastique, jugeait Fréquelin. Après sept mois d'absence, il a tout de suite été dans le rythme, sûr, fiable. Mais Carlos ne voulait faire qu'un rallye..."

"Plus fort"

A l'arrivée au parc de regroupement cependant, l'Espagnol n'était pas aussi catégorique. Accueilli en héros, Sainz serrait les mains qui se tendaient, remerciait tout le monde. C'était comme si cette "pige" l'avait revigoré.

"Cela a été un rallye difficile, commentait le -roi- Carlos. Surtout quand on vous demande de ramener des points. Si je serai en Grèce à la fin du mois ? Peut-être que oui, peut-être que non..." Réponse lundi soir.

Avant de s'entretenir au téléphone avec l'Espagnol le soir même, Guy Fréquelin goûtait pleinement un "merveilleux week-end", la nouvelle démonstration de son pilote fétiche, Sébastien Loeb.

"Il est certain que Loeb est encore plus fort que l'an dernier, il est bon dans toutes les conditions, argumentait le patron de Citroën Sport. Il y a beaucoup de choses qui expliquent sa supériorité. A commencer par le fait qu'il se sent bien dans la voiture".

"Pour nous tout se passe parfaitement depuis quelques rallyes. Le feeling avec la voiture est parfait, je n'ai eu aucun problème, la voiture marche très bien. J'espère que ça va durer", avait confirmé le vainqueur un peu plus tôt, juste avant la cérémonie du podium. Avant de se précipiter vers l'hélicoptère devant le mener au Falcon privé qui l'emmenait vers un autre terrain de jeu, le Mans et les essais des "24 Heures".