OLBIA, Italie - Le Français Sébastien Loeb (Citroën C4) a pris la tête du rallye de Sardaigne, 7e manche du Championnat du monde des rallyes (WRC), vendredi après-midi, à la faveur des problèmes de suspension qui ont frappé les Finlandais Marcus Grönholm et Jari-Matti Latvala (Ford Focus).

Alors que Grönholm devançait Loeb de 15 secondes après l'ES4 (Crastazza 2) dans laquelle il venait de faire le meilleur temps, le double champion du monde a perdu la bonbonne d'huile de son amortisseur avant gauche, "sans raison apparente, en bout de ligne droite, dans un freinage", à la fin de l'ES5 (Terranova 2), a-t-il expliqué.

Bilan provisoire: 12 secondes perdues par Grönholm, et 25 secondes de plus dans la spéciale suivante (ES6), au volant d'une Focus inconduisible. "Surtout dans les virages à droite où c'était vraiment tangent", a plaisanté le grand Marcus à son retour au parc d'assistance d'Olbia, 2e à 22 secondes de Loeb.

"Il fait beau, on est en tête, mais ce n'est pas gagné", a dit Loeb. "Ca bougeait un peu dans l'ES5, on est passé à travers quelques trucs", a ajouté son copilote Daniel Elena, conscient de la réussite de l'équipage triple champion du monde sur une spéciale où plusieurs autres pilotes ont vu s'évanouir tous leurs espoirs.

Latvala a brillé

Latvala, 21 ans, était en tête à midi, après les trois premières spéciales. Meilleur temps dans l'ES1, il avait profité au mieux de sa position sur la route, passant un quart d'heure après Loeb, parti le premier et obligé de balayer une épaisse couche de terre et de graviers, surtout dans l'ES1 et l'ES3.

Loeb n'a fait que le 5e temps dans l'ES1, la plus longue du week-end (31 km), puis a repris l'initiative dans l'ES2 (Terranova 1), un long gymkhana de 21 km entre les arbres, reprenant quatre secondes à Grönholm et sept secondes à Latvala... qu'il a reperdues aussitôt dans l'ES3.

A midi, Latvala devançait Grönholm de 1 seconde 5/10 seulement, et de 5 secondes 3/10 le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza).

Ca s'est gâté l'après-midi, puisque dès le début de l'ES5 le grand espoir du rallye mondial a détruit sa suspension avant gauche sur une pierre mal placée. Même cause, mêmes effets pour l'Australien Chris Atkinson (Subaru Impreza), mais à la fin de cette même ES5.

Solberg sans freins

Suite de l'hécatombe avec Petter Solberg, sur l'autre Subaru officielle. Le champion du monde 2003 est reparti précipitamment de son assistance de midi, a écopé de 10 secondes de pénalité pour avoir pointé en retard, puis s'est retrouvé sans freins arrière au milieu de... l'ES5, encore elle, et le mal a duré jusqu'à son retour au parc, après l'ES6.

Tous ces avatars ont creusé les écarts derrière les deux intouchables, Loeb et Grönholm, désormais surnommé "Poulidor" par le Belge Christian Loriaux, directeur technique de Ford en rallyes. Petite consolation, Mikko Hirvonen, sur l'autre Focus de pointe, est remonté en quelques heures de la 7e à la 3e place, à 29 secondes de Loeb.

Autre motif de consolation, Henning Solberg, dans l'autre Ford-Stobart, a imité Latvala en signant un temps scratch, dans l'ES3 (Monte Olia 1), puis a conservé sa 4e place jusqu'au bout de la 1re étape, avec 45 secondes d'avance sur l'Espagnol Dani Sordo (Citroën C4). Un minimum, sans garantie, vu qu'il reste 200 km de spéciales piégeuses à parcourir jusqu'à dimanche.