MONTRÉAL - L'épée de Damoclès qui menace le Grand Prix de Montréal s'abattra-t-elle sur le cocktail d'ouverture de la fête de la F1, jeudi soir?

Malgré les efforts déployés ces derniers jours par les leaders étudiants pour rassurer l'industrie du tourisme qu'aucune perturbation ne viendrait semer la zizanie pendant la saison des festivals à Montréal, deux premières actions doivent être posées jeudi par des manifestants de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) et des étudiants de l'UQAM.

La direction du Grand Prix de Montréal a préféré ne pas commenter ces menaces de perturbations.

Le premier ministre Jean Charest a quant à lui lancé un autre appel au calme, jeudi matin à Québec. «Quand on s'attaque au Grand Prix, on ne s'attaque pas au gouvernement du Québec mais bien à tous les Québécois», a-t-il soutenu.

M. Charest a aussi souligné que c'était l'un des événements touristiques les plus importants au Canada.

Les organisateurs de la CLAC invitent les manifestants à «perturber» le cocktail d'ouverture du Grand Prix.

Un deuxième rassemblement, où les participants sont invités, cette fois, à manifester nus, est prévu plus tard à la place du Canada, au centre-ville. L'Association facultaire des étudiants en arts de l'UQAM (AFÉA) propose de manifester dans son plus simple appareil dans une volonté de rejet de l'étiquetage social imposé par la société de consommation.

Les manifestants de la CLAC ne s'arrêteront pas à une seule journée de coups d'éclat, des rassemblements étant prévus tout au long du Grand Prix, jusqu'à dimanche. Ils promettent notamment d'être «plus nombreux que jamais» sur la très achalandée rue Crescent, au centre-ville de Montréal, «où seront stationnées [les] Ferrari» des touristes et amateurs de F1.

Le patron du Grand Prix de Montréal, François Dumontier, avait décidé de jouer la carte de la prudence en annulant la journée «portes ouvertes», prévue jeudi. Les grands acteurs de l'industrie touristique de Montréal avaient été nombreux à s'inquiéter de pouvoir faire les frais de l'impasse qui règne dans le conflit étudiant. Ces tensions avaient été accrues par le commentaire lancé par l'un des négociateurs de la CLASSE lors de la dernière ronde de négociations avec la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui avait mentionné: «On va vous l'organiser votre Grand Prix».

Pour la journée de dimanche, les militants de la CLAC prévoient tous converger en métro à l'île Sainte-Hélène, où se tient le Grand Prix. La fluidité du réseau de la Société de transport de Montréal pourrait être perturbée, la CLAC invitant ses manifestants, une fois sur l'île, à retourner dans le métro pour faire le trajet en sens inverse.

Les coprésidents d'honneur de la soirée d'ouverture du Grand Prix, jeudi, seront Bernie Ecclestone, grand patron de la Formule Un, et l'homme d'affaires et ancien ministre conservateur Michael Fortier. Cette soirée avait attiré près de 900 convives lors des deux éditions précédentes, dont des pilotes et des dirigeants représentant les écuries du championnat du monde de F1.