GENEVE, AFP - Max Mosley, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), a averti, jeudi à Genève, que la cohésion du sport automobile serait remise en question si l'interdiction de la publicité pour le tabac n'entrait pas en vigueur dans tous les pays du monde en même temps.

M. Mosley a déclaré à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) que l'intention de la FIA d'interdire la publicité et le parrainage de marques de tabac dans le sport automobile à la fin de la saison 2006, ne pourrait tenir si les 191 Etats membres n'adhèrent pas tous ensemble aux clauses du futur traité, en 2003.

L'OMC dirige à Genève une négociation entre ses membres sur une convention anti-tabac à l'horizon 2003. Un de ses objectifs est d'interdire le parrainage et la publicité, notamment des sports, par les multinationales du tabac.

Le montant du parrainage par les fabricants de tabac dans le sport automobile est estimé à plus de 350 millions de dollars par an par la FIA.

"Une approche diversifiée" par les 191 pays encouragerait les équipes à aller courir dans des pays où il n'y aurait pas d'interdiction imposée par la loi, selon M. Mosley.

"Pour un sport mondial qui se déroule dans bon nombre de pays, il est absolument essentiel que l'interdiction soit appliquée partout", a-t-il dit.

Si les pays membres "ne prennent pas tous à la même date (cette mesure), cela sera dommageable pour notre discipline et pour votre campagne", a-t-il dit, à l'adresse de l'OMS.

M. Mosley a relevé que le sport automobile est probablement celui "qui reçoit le plus d'argent de l'industrie du tabac". Les principales écuries de Formule 1 ont reçu des financements des fabricants de cigarettes depuis des années.

Cependant, M. Mosley a estimé que la probabilité d'une rébellion des principaux producteurs de Formule 1 est faible.

"Il est assez clair que la tendance sur le plan mondial est d'éliminer le parrainage par l'industrie du tabac", a-t-il dit.