SEPANG, Malaisie (AFP) - McLaren-Mercedes et Williams-BMW s'attaquent à rude partie au Grand Prix de Malaisie, deuxième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, cette fin de semaine, sur le circuit de Sepang, près de Kuala Lumpur.

Les deux équipes anglo-allemandes vont en effet tenter de mettre un terme à un règne sans partage de Ferrari sur le tracé malaisien. La Scuderia n'y a jamais perdu lors des trois précédentes éditions. Michael Schumacher s'y est toujours montré intraitable avec deux victoires et une "offerte" à son coéquipier de l'époque, Eddie Irvine, lorsque ce dernier luttait pour le titre, en 1999, face à Mika Hakkinen et McLaren-Mercedes.

Et puis, le quadruple champion du monde a entamé la saison de manière impressionnante, survolant le Grand Prix d'Australie de tout son talent à bord de sa "vieille" F2001. A tel point que les rivaux de l'équipe italienne craignent que cette dernière ait trouvé une "astuce technique" pour rendre ses monoplaces imbattables.

A moins que cette supériorité de la F2001 n'ait été que circonstantielle. Que, comme le soulignait Michael Schumacher, "elle ne pouvait pas laisser présager du futur". Ainsi, les températures anormalement basses de Melbourne avaient-elles pu jouer sur le rendement des pneumatiques, favoriser les Bridgestone de la Scuderia par rapport aux Michelin de McLaren et Williams.

Guerre des pneus

A Sepang, les températures grimpent allègrement au delà des 30°C: 35 jeudi, 34 vendredi et 45 sur la piste. Une chaleur lourde, orageuse.

"Notre voiture était très compétitive à Melbourne en dépit des températures très basses. A Sepang, il fait beaucoup plus chaud et nos Michelin pourraient nous procurer un gros avantage sur les autres", prévenait d'ailleurs Ralf Schumacher (Williams-BMW).

Le grand frère balaye cet argument. "Michelin avait aussi connu des problèmes en Australie, l'an passé. Je serais surpris si c'était seulement en raison de la température... Il doit y avoir d'autres causes. Ici, peut-être cela sera-t-il différent de l'Australie, mais je réfute totalement l'idée que Bridgestone ne sera pas compétitif en Malaisie", indiquait le quadruple champion du monde.

Vendredi toutefois, pour la première fois de la saison les Ferrari ont été dominées en essais libres par les McLaren-Mercedes, le jeune Finlandais Kimi Raikkonen se montrant le plus rapide devant son coéquipier, David Coulthard, et la famille Schumacher, Michael et Ralf. Un signe ?

"Je suis assez optimiste, avertissait cependant Michael Schumacher. Nous nous sommes concentrés sur le choix des pneumatiques, et je ne m'inquiète pas des écarts de vendredi. Nous nous attendions à ce que nos rivaux soient plus rapides ici. Il faut se rappeler également que les temps du vendredi ne donnent pas une idée précise de la véritable situation..."

"Choix vital"

Chacun semblait en effet avoir travaillé dans des directions différentes, des quantités de carburant plus ou moins importantes. "Faire le bon choix de pneus sera vital, aussi bien pour les qualifications que pour la course dimanche", soulignait Jean Todt, le directeur général de la Scuderia.

"Etant donné que les performances entre les deux manufacturiers sont très proches, on peut s'attendre à une lutte serrée avec nos adversaires", ajoutait ce dernier.

De quoi redonner confiance à la concurrence. D'autant que, les premiers essais ont prouvé que les Ferrari F2001 n'étaient pas infaillibles. Rubens Barrichello a connu un problème moteur, une petite alerte génératrice d'espoir pour McLaren-Mercedes et Williams-BMW.

Encore faudra-t-il que la chaleur ne joue pas de vilains tours physiquement aux pilotes. Michael Schumacher et David Coulthard semblent les plus en forme, à l'abri de toute défaillance. Et Juan Pablo Montoya (Williams-BMW) est rassuré. "Le côté positif de vendredi a été que je n'ai pas trop souffert", disait le Colombien.