MONTREAL - Plus que jamais, les amateurs québécois de course automobile ont été choyés en 2007. Déjà habitués au passage annuel de la Formule 1 et du Champ Car, ils ont pu se familiariser avec le NASCAR, qui ne cesse de gagner en popularité en Amérique du Nord. Et la première édition d'une épreuve de la série Busch à Montréal s'est révélée un franc succès.

Quelque 68 000 spectateurs enthousiastes se sont rendus au circuit Gilles-Villeneuve pour la course. La présence de vedettes locales - Patrick Carpentier, Andrew Ranger et Alexandre Tagliani - a grandement contribué à la réussite de cette première incursion du NASCAR en sol canadien.

Carpentier, qui rêvait depuis belle lurette de poursuivre sa carrière en stock-car, a transformé la chance que lui a offert l'équipe Fitz Motorsports à Montréal en opportunité de disputer une saison complète en 2008.

Moins d'une semaine après ses premiers essais au volant d'une voiture de la série Busch, Carpentier est parvenu à décrocher la position de tête et a terminé deuxième de l'épreuve montréalaise, remportée par Kevin Harvick.

Quelques semaines après cette performance impressionnante, Carpentier s'est vu offrir un contrat de l'équipe Gillett Evernham qui lui permettra de disputer une soixantaine de courses la saison prochaine dans les deux séries les plus prestigieuses de NASCAR - Sprint et Nationwide.

Carpentier ne sera pas le seul Québécois en piste la saison prochaine puisque l'ex-champion du monde de F1 Jacques Villeneuve disputera une saison complète en coupe Sprint en 2008 après s'être fait les dents dans les courses de camionnettes.

En piste, Jimmie Johnson a mérité son deuxième titre consécutif de la coupe Nextel après avoir récolté 10 victoires, dont quatre de suite dans les 10 courses de la Chasse.

Après une aventure plus ou moins heureuse en Champ Car, Ranger s'est tourné vers la série NASCAR canadienne en 2007 et l'expérience a été concluante. Deuxième de la course à Montréal, le pilote de 20 ans a gagné le titre national. Il espère que ses résultats lui ouvriront les portes des ovales américains en 2008.

L'après Schumacher

La Formule 1 n'a pas souffert de l'absence du septuple champion du monde Michael Schumacher, qui s'est résolu à prendre sa retraite à la fin de la saison précédente. Bien au contraire. Certes, la saison s'est limitée à une lutte entre deux écuries de pointe - McLaren et Ferrari - mais le championnat est demeuré indécis jusqu'à la toute fin.

Si la jeune recrue britannique Lewis Hamilton (McLaren) a fait la démonstration qu'il est de la graine des champions, c'est le Finlandais Kimi Raikkonen, successeur de Schumacher chez Ferrari, qui a décroché le titre grâce à sa victoire au Grand Prix du Brésil, dernière épreuve de la saison 2007.

Raikkonen, qui comptait sept points de retard au classement au départ du Grand Prix du Brésil, a bouclé la saison avec 110 points, soit un de plus que Hamilton et Fernando Alonso (McLaren).

Pour Hamilton, qui pouvait devenir le premier débutant à coiffer la couronne mondiale, ce n'est que partie remise. Il a démontré une telle maîtrise de son sujet dès son entrée en scène qu'on le considère déjà comme le digne successeur de Schumacher.

Ses performances parlent d'elles-mêmes: quatre victoires, dont sa première à Montréal lors de la 39e édition du Grand Prix du Canada, 12 podiums et six positions de tête en 17 épreuves. Il est monté sur le podium à ses neuf premiers Grands Prix.

Les succès de Hamilton ont fait ombrage à Alonso, qui semblait pourtant avoir fait le bon choix en quittant Renault pour se joindre à l'écurie anglo-allemande. L'Espagnol ne s'est jamais senti à son aise chez McLaren, se plaignant du traitement de faveur réservé à son coéquipier.

Le suspense entretenu par la course au championnat a toutefois été assombri par une affaire d'espionnage. Le tout a éclaté en juillet quand un volumineux dossier sur les monoplaces Ferrari a été trouvé au domicile du responsable du design de McLaren. Après enquête, l'écurie McLaren a été condamnée à payer 100 millions $ US d'amende et a été privée de tous ses points au classement des constructeurs. Et l'écurie n'est pas sortie d'affaire puisque Ferrari n'exclut pas d'entreprendre des actions légales devant les tribunaux.

Séries moribondes

En Champ Car, le Français Sébastien Bourdais a fait ses adieux à la série après un quatrième sacre consécutif. Après cinq années glorieuses en sol nord-américain, Bourdais s'est finalement déniché un volant en F1 avec Toro Rosso. Ce n'est pas le Pérou mais il aura enfin la possibilité de montrer son talent à ceux qui l'ont si longtemps boudé.

Évincée du circuit Gilles-Villeneuve par le NASCAR et toujours désireuse de présenter une troisième épreuve en sol canadien, la série s'est tournée vers le circuit de Mont-Tremblant. C'est le Néerlandais Robert Doornbos qui a remporté l'épreuve disputée devant une foule estimée à 20 000 spectateurs.

Mais l'avenir de la série est toujours incertaine et des 14 courses prévues au calendrier en 2008, seulement six doivent avoir lieu aux Etats-Unis. Ce n'est pas de nature à attirer les commanditaires, qui ne sont pas déjà très nombreux.

La situation n'est guère mieux en IndyCar, l'autre série américaine de monoplaces. A la fin de la saison, on a eu droit à un exode massif des vedettes du circuit vers le NASCAR.

Ainsi, le champion en titre de la série Dario Franchitti, également vainqueur du Indy 500, effectuera ses débuts en NASCAR en 2008. Il a été imité par Sam Hornish fils, triple champion de la série. Les deux séries - Champ Car et IndyCar - doivent impérativement réunir leurs forces au plus vite, sans quoi elles sont condamnées à la disparition.

En série DTM en Europe, Bruno Spengler a confirmé son talent. Pour une deuxième année de suite, le pilote de 24 ans a terminé au deuxième rang du classement final de la catégorie, à trois points du Suédois Mattias Ekström.

Pilote de la filière Mercedes, il continue de caresser le rêve de faire le saut en F1 et, à cette fin, il a retenu les services de l'agent Didier Coton, qui a dirigé les carrières de Mika Hakkinen et d'Olivier Panis.