Après une fin de semaine de course qui m’a amené de Watkins Glen à Trois-Rivières en moins de 24 h, nul besoin de vous dire que je passe un lundi très tranquille.

Je suis arrivé à Trois-Rivières samedi soir vers minuit. Le lendemain matin, j’étais debout à 8 h pour donner des entrevues à plusieurs médias.

Bref, j’étais très occupé. Savez-vous où j’ai le plus relaxé pendant ce week-end? Dans ma voiture, 15 minutes avant le départ à Trois-Rivières! J’ai embarqué dans l’auto. J’ai mis mes bouchons dans mes oreilles et je me suis dit que j’allais prendre cinq minutes pour relaxer. J’étais presque brûlé avant même que le départ soit donné.

Dans les circonstances, je suis donc très content de ma deuxième place, d'autant plus que je suis parti du 28e rang sur 30.

Il m’a manqué de temps à la fin pour rattraper D.J. Kennington qui a finalement remporté le Grand Prix de Trois-Rivières. Si j’avais eu un autre tour, je me serais retrouvé juste derrière lui. J'aurais ensuite eu besoin d'un autre tour pour tenter un dépassement. Il était très nerveux de me voir derrière lui.

Après la course, D.J. a été très flatteur à mon endroit lorsqu’il a dit qu’il était nerveux lorsqu’il voyait Jacques Villeneuve derrière lui, mais encore plus quand il m’a aperçu dans son rétroviseur. Il a tout de même fait du bon travail. Il est resté calme et il n’a pas fait d’erreur pour croiser le drapeau à damier en premier.

D.J. a ainsi récolté la 19e victoire de sa carrière en série Canadian Tire, un sommet dans cette division de la NASCAR. C’est deux de plus que moi maintenant. Si j’avais réussi à le dépasser et à l’emporter, nous serions les deux à 18!

L’ambiance à Trois-Rivières était vraiment incroyable. Je ne suis pas au courant des chiffres pour l’assistance, mais je peux vous dire que c’était une des plus belles éditions du Grand Prix de Trois-Rivières.

C’est toujours spécial de participer à cette épreuve. Je suis vraiment content d’avoir réussi à remonter jusqu’en deuxième place en dépassant des pilotes talentueux comme Jacques et les autres qui prenaient part à cette course. C’est flatteur et ça me donne un bon coup de pouce pour l’avenir.

De courir au Québec devant nos partisans est quelque chose de spécial aussi parce qu’on n’en a pas souvent la chance. Ce circuit a également une très grande histoire. De grands pilotes ont couru sur cette piste.

Une course enlevante jusqu’à la fin

Au départ, la voiture était très bonne, mais étant donné que je n’avais pas eu de temps de pratique et que je n'avais pas participé aux qualifications, elle n’était pas à mon goût. En sortie de virages, je n’étais pas capable de décoller comme je voulais.

J’ai dit à mon patron que j’allais y aller comme je le sentais. J’ai dépassé les autres voitures une à une. J’ai forcé juste assez pour m’assurer que la voiture tienne le coup en fin de course. Je ne poussais pas les autres et ç’a très bien été.

Les virages no 1 et 6, qui sont chacun situés au bout d’une ligne droite, sont vraiment les deux seuls endroits où l'on peut dépasser. J’ai énormément utilisé les freins durant la course. J’arrivais au bout de la ligne de droite et je tirais avantage de l’aspiration. J’étais capable de rester derrière la voiture que je suivais, de m’approcher un peu et je faisais ma tentative de dépassement en rentrant dans le virage. J’ai donc fait de beaux dépassements et je suis assurément très à l’aise sur ce circuit.

Les relances m’ont beaucoup aidé pendant l’épreuve. Lorsque tu utilises un bolide comme je l’ai fait, lors des drapeaux jaunes, c’était vraiment important que je refroidisse les pneus et les freins. Quand tu prends le départ de la 28e position, tu utilises tes freins à profusion. Je n’ai pas effectué d’arrêt aux puits, donc j’avais les mêmes pneus pendant toute la course.

J’ai vraiment eu de bons départs lors de chacune des relances. Lors de la dernière, en entrant dans le virage, Jacques et D.J. se sont touchés un petit peu. Ça m’a permis d’être encore plus rapide dans le virage no 1 et de sortir côte à côte avec Kennington. J’ai essayé de rester dans cette position dans le virage no 2, mais mes pneus étaient vraiment très usés. Je n’étais pas capable d’utiliser la vitesse que je voulais. J’ai dérapé un petit peu et je suis tombé côte à côte avec Jacques.

De la sortie du virage no 3 jusque dans la prochaine ligne droite, nous étions encore dans cette position. Mais Jacques a été vraiment correct en gardant sa ligne de course parce qu’il aurait pu me toucher et moi j’ai été capable de passer les virages assez serrés. Après la course, un de mes amis me disait qu’il n’aurait jamais cru que je réussirais un jour à dépasser Villeneuve du côté large et ça m’a bien fait rire.

Victime de la mécanique en Nationwide

Avant de participer au Grand Prix de Trois-Rivières, j’ai pris part à l’épreuve de la série Nationwide sur le circuit de Watkins Glen.

Puisque je participerai également à l’épreuve de Mid-Ohio le week-end prochain, c’était plus une fin de semaine d’essai, mais la voiture était tout de même compétitive. On se tenait toujours dans les 15 à 20 premiers.

Sans un bris mécanique, j’aurais terminé 15e. Malheureusement, avec six tours à faire, nous avons eu un bris de transmission. L’huile du différentiel coulait et elle allait directement sur mon pneu arrière droit. Nous avons dû abandonner. C’est décevant parce que je faisais une belle course, d'autant plus que les 15 premiers étaient intouchables.

Je crois que ça ira encore mieux à Mid-Ohio. Nous avons tourné avec la voiture et nous l’avons modifiée. Nous aurons beaucoup de temps de pratique avec les séances de jeudi et de vendredi à Mid-Ohio. Je ferai ensuite les qualifications et la course samedi.

Dimanche, je participerai à une épreuve de la série ARCA, un circuit ovale sur terre battue. La dernière fois que j’ai pris part à cette épreuve, j’ai terminé cinquième. Ce sera mon premier ovale de la saison. Nous aurons une bonne voiture et je suis très à l’aise sur la terre battue. Nous visons donc un autre top-5.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne