SEPANG (AFP) - Deux Grands Prix, deux victoires de McLaren-Mercedes, Kimi Raikkonen succédant à David Coulthard en Malaisie dimanche à Sepang, et toujours pas de Ferrari au sommet, Michael Schumacher en difficulté, personne ne s'attendait à un tel début de saison de Formule 1.

La Malaisie est venue confirmer le Grand Prix d'Australie, à Melbourne quinze jours après. Cette fois pourtant, pas de pluie avant le départ pour modifier la donne. Mais encore une erreur de Michael Schumacher quand l'Allemand heurtait Jarno Trulli (Renault) au départ.

Dans la fournaise de Sepang également, une suprématie indiscutable du manufacturier de pneumatiques Michelin, équipant McLaren-Mercedes, Renault et Williams-BMW, face à Bridgestone (Ferrari), devait jouer un rôle capital.

Raikkonen en tête du Championnat du monde, McLaren-Mercedes devant Ferrari et Renault à égalité de points devant Williams-BMW chez les constructeurs, qui aurait pu prévoir un tel scénario au lendemain d'une saison 2002 écrasée par la Scuderia, par Michael Schumacher ?

Grogne

Et si les nouveaux règlements étaient finalement pour quelque chose dans cette hiérarchie bousculée ? Tout le monde cherche à minimiser l'effet de ces changements. Et pourtant. Sans eux, Fernando Alonso (Renault) n'aurait certainement pas décrocher la première "pole" de sa carrière samedi, Renault monopoliser la première ligne de la grille de départ malaise.

Face à cet exercice nouvelle formule, avec cette notion définitivement envolée de vitesse pure mais au contraire de stratégie source d'imprévue et donc d'aléas propre à ravir Max Mosley, le président de la Fédération internationale automobile (FIA) qui cherchait à relancer l'intérêt d'une discipline, la grogne commence cependant à s'élever chez certains.

Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, s'est plaint de qualifications dénaturées. Des équipes souhaitent un retour en arrière, avec la possibilité d'effectuer le tour lancé avec le minimum de carburant et ensuite, de faire le plein pour la course. Ce que Mosley n'était pas prêt à accepter déjà au soir de Melbourne.

Mais encore faudra-t-il que les équipes affichent l'unanimité pour qu'un changement en cours de saison soit possible. Ce qui ne semble pas devoir être le cas. "Le règlement est pour tout le monde le même, déclarait Flavio Briatore, directeur de Renault. Est-ce que le nouveau règlement a perturbé Michael (Schumacher) ? C'est lui qui a fait le règlement. On ne peut quand même pas changer ce règlement tous les quinze jours."

Championnat bien parti

"D'ailleurs, quand il y a eu le changement, on sait que Max Mosley était chez Ferrari. Cela veut dire que Ferrari ne change que si Schumacher est d'accord..." , ajoutait en riant Briatore.

En Malaisie, chacun s'attendait samedi soir à ce que la "pole" de Fernando Alonso et la première ligne de Renault soient dues à une stratégie à deux ravitaillements contre un à la concurrence. La Scuderia avait en effet peut-être pensé qu'un seul arrêt était possible. Avant que la chaleur, les conditions de course ne démontrent que cette tactique était totalement illusoire.

Des bagarres, des incertitudes, des vainqueurs qui changent, aucune véritable domination, le Championnat du monde "nouvelle formule" semble bien parti. Ce spectacle absent l'an passé est de retour sur les circuits. Alors, lors des réunions qui doivent se tenir après le Grand Prix du Brésil (6 avril) les 9 et 11 avril pour discuter des premières expériences de la réglementation 2003, s'il vous plaît ne changez rien....