MONZA (AFP) - Le président de la Fédération internationale automobile (FIA) Max Mosley a regretté vendredi à Monza que les écuries de Formule 1 ne soient pas parvenues à trouver des propositions pour ralentir les monoplaces dès la saison prochaine, alors qu'elles avaient deux mois pour le faire.

Le Britannique est toutefois déterminé à passer en force: s'il n'y a pas de consensus, "notre devoir sera d'imposer", affirme-t-il, décidé notamment à imposer le moteur V8 de 2,4 litres si, d'ici quarante-cinq jours, une unanimité ne s'est pas dégagée sur un des trois paquets de propositions faits aux écuries.

Q: Quelle est la situation actuelle ?

Max Mosley: "Nous avons demandé aux écuries des propositions pour ralentir les voitures dans un délai de deux mois. Cela n'a pas été fait. Nous leur avons présenté trois paquets de propositions et ils ont quarante-cinq jours pour se déterminer. S'ils n'en choisissent pas un, à ce moment-là nous avons le droit d'imposer quelque chose. Il faut suivre cette procédure. C'est un peu long. Ils savent déjà que l'on a des propositions sur l'aérodynamique, sur les pneus, sur lesquelles je pense que tout le monde est plus ou moins d'accord. C'est surtout pour 2006, sur les moteurs, où il y a un désaccord. La majorité est en faveur d'un V8 2,4 l et deux ou trois écuries veulent rester avec le V10. Disons que c'est impossible de rester avec le V10 parce que les voitures sont trop rapides. Le seul moyen pour les ralentir, c'est de réduire la puissance".

Q: Quels sont ces trois "paquets" ?

R "Le premier comporte une restriction sur l'aérodynamique, deux trains de pneus par week-end et un moteur V8 2,4 l avec très peu de possibilité d'évolution. Le deuxième permet une aérodynamique un peu plus libre, deux trains de pneus par week-end toujours et un moteur V8 2,4 l avec un peu plus de liberté pour l'évolution. Et enfin, le troisième regroupe la restriction aérodynamique, deux trains de pneus et une grande liberté d'évolution du moteur V8 2,4 l avec la garantie que les constructeurs puissent donner des moteurs aux petites équipes. Le numéro deux tient la corde".

Q: A votre avis, pourquoi n'obtenez-vous pas l'accord des
écuries ?

R: "Je pense que cela vient des structures actuelles. Les accords Concorde nécessitent l'accord unanime des écuries. On ne peut pas gérer un sport dans lequel il faut l'accord de tous les concurrents pour changer quelque chose. Il est certain qu'à la fin de ces accords Concorde, fin 2007, mon successeur ou moi-même n'acceptera pas le renouvellement de tels accords dans la forme actuelle".

Q: Pensez-vous arriver à un consensus ?

R: "Nous cherchons toujours un consensus. J'ai d'ailleurs deux-trois réunions de prévues dont une ce vendredi, mais à la limite si on n'y parvient pas nous imposerons ce que nous croyons être bon. C'est notre devoir de faire ça".