LLORET DE MAR, Espagne (AFP) - Le rallye de Catalogne, quatrième épreuve du Championnat du monde, risque fort de tourner à un duel franco-français, cette fin de semaine sur les routes de la région de Barcelone.

Avec une seconde manche "asphalte", quinze jours après un triplé de ses 206 WRC, Peugeot retrouve en effet son terrain privilégié et son rival numéro un sur cette surface, Citroën avec une troisième version de la Xsara WRC et trois spécialistes, les Français Sébastien Loeb, héros du Monte-Carlo, Philippe Bugalski ainsi que le local Jesus Puras qui disposera d'une Xsara engagée par la filiale ibère du chevron.

L'an dernier, les Peugeot avaient réussi un doublé avec Didier Auriol et Gilles Panizzi, non sans avoir été longtemps inquiétées par les Xsara, Puras et Bugalski.

"Nous avons constaté en Corse que nos adversaires ont beaucoup travaillé et nettement progressé", remarquait Guy Fréquelin, directeur de Citroën Sport, faisant allusion aux 206 WRC. Panizzi, vainqueur à Ajaccio, Marcus Gronholm et Richard Burns face au trio Citroën épaulé par le Suédois Thomas Radstrom, la lutte fratricide des marques du groupe PSA s'annonce donc plus intense que jamais.

Concurrence étrangère

"Je disposais en Corse d'une voiture vraiment formidable, superbement équilibrée. Il est toutefois probable que la bagarre sera encore plus dure en Espagne qu'elle ne l'a été en France", estime ainsi Panizzi.

Ce dernier voit notamment Loeb et Bugalski, deux générations, deux pilotes aux ambitions affirmées, se dresser sur sa route. "Le Catalogne a été mon premier rallye du Mondial en 1999 sur une Saxo Kit Car, se souvient Loeb. L'an dernier, j'y ai enregistré ma première victoire en Super 1600. C'est néanmoins une épreuve que je connais finalement assez peu".

"Toutefois, compte tenu de mes trois expériences en WRC, je ne peux pas dire que je ne place pas d'espoirs dans cette course. De là à faire de moi un favori en se basant sur le Monte-Carlo, il y a un monde. Disons que je vais essayer d'évoluer dans le peloton de tête", indique le jeune français.

Deux marques françaises, trois pilotes de même nationalité, la concurrence étrangère existe cependant, chez Peugeot avec le Finlandais Marcus Gronholm, le leader du Championnat, et l'Anglais Richard Burns, mais également dans le camp des constructeurs, avec Subaru et ses deux fers de lance, le Finlandais Tommi Makinen, et le Norvégien Petter Solberg très en vue en Corse.

Journée redoutée

"Les routes de Catalogne sont plus larges, plus rapides qu'en Corse. Cela me convient mieux. C'est le rallye asphalte que je préfére", note Burns. "Cette année cela risque d'être différent des éditions précédentes car les routes ont pas mal changé, prévient Makinen. Il y a des nouveaux secteurs et les spécialistes seront donc moins avantagés".

Les Ford Focus WRC peuvent également se mêler à la lutte. Mais leur handicap paraît énorme avec deux équipages diminués. L'Ecossais Colin McRae souffre toujours de sa blessure à la main gauche (petit doigt fracturé) après son accident en Corse. Et l'Espagnol Carlos Sainz, gêné par une contusion aux vertèbres cervicales, devra s'habituer à son compatriote Marc Marti, après le forfait de son habituel copilote Luis Moya, victime de deux côtes et une dent cassées dans un accident en reconnaissance lundi dernier.

Dès vendredi, chacun devrait être fixé sur ses ambitions, ses chances, avec la première journée, l'étape sud dans la région de Tarragone, la plus redoutée des concurrents avec son "juge de paix", la spéciale d'Escaladei dans sa version longue (48,05 kilomètres).