LONDRES (AFP) - L'A1, une nouvelle compétition automobile dont la première saison débute dimanche en Angleterre, se défend pour l'heure de vouloir rivaliser avec la puissante F1, mais affiche de grandes ambitions.

La première épreuve aura lieu à Brands Hatch, 55 ans après le premier Grand Prix de F1 comptant pour un championnat du monde qui se déroula également en Angleterre, mais à Silverstone.

Le promoteur, le cheikh de Dubaï, Maktoum ben Hacher al-Maktoum, a imaginé une "Coupe du monde de sport automobile", mettant aux prises 25 écuries représentant autant de pays, le tout à armes égales, c'est-à-dire avec des monoplaces identiques fournies par l'organisation.

Les courses, richement dotées, auront lieu dans 12 pays d'ici à avril 2006.

Les 50 pilotes, issus des filières de promotion, sont peu connus, à l'exception du Néerlandais Jos Verstappen, qui a couru en F1 dans le passé. En revanche, quatre anciens champions du monde de F1 ont pris les rênes d'écuries "nationales": l'Autriche pour Niki Lauda et (le Finlandais) Keke Rosberg, la Grande-Bretagne pour John Surtees, enfin l'Australie pour Alan Jones.

Mathias Lauda et Christian Jones, dignes rejetons de deux de ces grands noms, se retrouveront chacun derrière un volant. Ils affronteront notamment Nelson Piquet Junior, dont le père fut aussi champion du monde.

Investissement: loin de la F1

Vedettes plus inattendues, les footballeurs Luis Figo et Ronaldo possèdent respectivement les écuries portugaise et brésilienne.

Sans être bon marché, leur investissement sera sans commune mesure avec celui requis par la F1. Il faut 75 millions d'euros par an pour faire de la simple figuration dans les fonds de grilles des Grand Prix. Le dixième de cette somme représentera un budget suffisant pour prétendre à la victoire en A1.

Dans la nouvelle compétition, il sera interdit d'investir dans le développement du matériel. Les pneus seront eux aussi les mêmes pour tous.

Les monoplaces sont par ailleurs puissantes (520 chevaux) et légères (600 kg), mais dépourvues de la panoplie d'aides à la conduite qui, du freinage ABS à l'antipatinage en passant par le démarrage automatique et les boîtes de vitesses robotisées, nivellent les écarts entre les meilleurs conducteurs et les autres.

Le pilote plutôt que sa monture, l'habileté plutôt que la technique, la bravoure plutôt que l'ordinateur et les bagarres en peloton plutôt que les consignes d'écuries: c'est exactement ce que réclament les spectateurs de F1 depuis de nombreuses années.

Pari

Les promoteurs de l'A1 se défendent pourtant de vouloir concurrencer la catégorie-reine du sport automobile.

Leur série, disent-ils, se veut complémentaire de la F1, et c'est d'ailleurs pourquoi les épreuves sont courues durant l'intersaison d'hiver.

"La F1 est un sport merveilleux, associé à la recherche de la vitesse pure, à la technologie de pointe et au meilleur développement technologique possible", assure à l'AFP Nikki Rooke, directrice des relations publiques.

"Notre démarche, poursuit-elle, est simplement une approche différente du même sport. Elle consiste à donner exactement la même voiture à tous, puis à voir qui l'emporte."

Un pari qui ne manque pas de piquant, assorti d'un gros point d'interrogation: le public suivra-t-il, en l'absence de vedettes ?

Selon Nikki Rooke, les organisateurs seront "ravis si 45.000 spectateurs viennent à Brands Hatch" dimanche, soit le tiers de ceux attirés en juillet par le Grand Prix d'Angleterre de Formule 1. Du côté des télévisions, une quinzaine de chaînes ont acquis les droits de la première saison.