KEMER, Turquie (AFP) - Le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara) a gardé le commandement du rallye automobile de Turquie, samedi à Kemer (sud-ouest), à l'issue de la 2e journée de la 7e épreuve du Championnat du monde.

Loeb a su esquiver les banderilles du Finlandais Marcus Gronholm (Peugeot 307) et a récupéré, dans la soirée, les dix secondes d'une pénalité infligée par les commissaires, qui a été annulée en appel.

A l'aube d'une journée caniculaire où la température dans les habitacles atteignait 70°C, le Français était parti pour reprendre ses distances par rapport au Scandinave, qui le talonnait, à 7 secondes 5/10 au terme de la première journée. Il s'assurait le gain de la première épreuve spéciale du jour (ES8), augmentant son avance de près de 9 secondes.

Mais Gronholm repartait à l'assaut, remportant l'ES9, grâce à son talent de pilote et à la chance. Loeb écopait en effet d'une pénalité de 10 secondes pour départ volé sur un soubresaut de sa voiture qui venait de caler. Il a une nouvelle fois calé à 400 mètres de l'arrivée, perdant plus de 23 secondes sur Gronholm qui s'emparait alors du commandement.

Rétablissement

Loeb procédait en deux étapes pour reprendre son bien, remportant coup sur coup l'ES10, où il s'était rapproché à 2 secondes 5/10 du Scandinave, et l'ES11, où il creusait un écart inversant les positions et lui conférant 14 secondes d'avance.

Le Français a été aidé dans son entreprise de reconquête du pouvoir, qu'il avait cédé à Gronholm après avoir mené de l'ES2 à l'ES8, par un incident qui a frappé le copilote et compatriote du Finlandais.

Un objet que personne n'a retrouvé a traversé la caisse, le baquet de Timo Rautiainen et la mousse qui le recouvre, laissant un trou béant d'environ trois centimètres de diamètre. Le cri de douleur qu'a poussé son coéquipier a justifié l'arrêt bref de la Peugeot, Gronholm repartant presque immédiatement à allure soutenue après s'être assuré que Rautiainen n'était pas blessé.

Le jeune Belge François Duval (Ford Focus), a quant à lui rencontré des problèmes de différentiel dans les deux spéciales du début d'après-midi, où il a roulé sur trois roues motrices. Régulier jusqu'alors, il régressait de la quatrième à la sixième place, laissant s'intercaler Rovanpera et l'Espagnol Carlos Sainz (Citroën Xsara) entre le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza), troisième, et lui.

Bataille acharnée

La bataille acharnée entre les deux premiers se poursuivait dans les deux dernières épreuves spéciales, toutes deux remportées par Solberg, qui s'est aperçu un peu tard que la monte pneus fournie pour la Grèce par le manufacturier italien Pirelli convenait parfaitement en Turquie. Loeb, deuxième de l'ES12, rajoutait deux secondes précises au débours de Gronholm.

Les deux pilotes sont si proches que dans l'ES13, Gronholm, à son tour deuxième derrière Solberg, reprenait 1/10 de seconde au leader du Championnat du monde. "Seize secondes, c'est vite gagné et vite perdu", commentait Loeb qui s'attend dimanche à une dernière journée rugueuse.

Le Scandinave attaquera dans les quatre dernières spéciales pour enfin faire triompher officiellement la Peugeot 307, née à la course en début de saison. Il soulagerait son patron le Français Corrado Provera, déprimé par l'abandon de son deuxième pilote, Rovanpera (ES13), dont la boîte de vitesses s'est bloquée au point mort à quelques kilomètres de l'arrivée de la dernière spéciale.

"Quand cela ne veut pas marcher, rien ne va. Nous perdons de gros points au Championnat des constructeurs. C'est très difficile à vivre", a-t-il déclaré.