LEON (Mexique) (AFP) - Le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara WRC), carter percé, a cédé samedi matin le commandement du rallye du Mexique à l'Estonien Markko Martin (Ford Focus WRC), le plus régulier, sinon le plus performant de ses poursuivants en début de deuxième journée de la troisième manche du Championnat du monde.

La prise de commandement de Martin, qui devançait l'Espagnol Carlos Sainz (Citroën Xsara), est pourtant rejetée au rang de péripétie face à la folle remontée du Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza WRC) qui, relégué en 13e position après une pénalité de 5 min et 40 sec infligée vendredi, s'est lancé samedi à corps perdu dans la deuxième étape de l'épreuve, remportant les trois spéciales de la matinée (ES 5, ES 6 et ES 7).

A la mi-journée, alors qu'il restait encore trois spéciales à disputer, Solberg, champion du monde 2003, était revenu en cinquième position, à moins de 4 min et 30 sec de l'Estonien.

Loeb semblait contrôler la course, après avoir réalisé le 3e chrono de l'ES 5, devant ses principaux rivaux. Au terme de l'ES 6, le Français possédait encore une avance de 36 sec et 1/10 sur Martin au classement général provisoire. Le pilote de l'écurie française Citroën a tenté en vain de colmater le trou percé vraisemblablement par une pierre des pistes roulantes tracées à plus de 2000 m autour de Leon (300 km au nord-est de Mexico).

Après quelques kilomètres parcourus sur l'itinéraire routier de liaison entre l'ES 6 et l'ES 7, alors que la Xsara WRC se vidait de son huile moteur, le Français a été contraint à l'abandon. Il voyait s'envoler son rêve de remporter une troisième victoire consécutive, sur la terre, après ses succès sur asphalte à Monte-Carlo et sur neige en Suède.

"Virages aveugles"

"Ce rallye est très difficile pour les voitures. Il n'est pas cassant, mais très rapide et, en réception à vive allure, après les bosses, les machines s'écrasent sur les suspensions. De plus, les routes sont bombées et il y a de nombreux virages aveugles", a précisé Loeb à l'AFP.

D'autres favoris ont également rencontré des problèmes. Le Finlandais Marcus Gronholm (Peugeot 307 WRC, 6e), qui occupait la deuxième position vendredi soir, s'est vu privé de sa direction assistée dès l'ES 6. Il a dû disputer trois spéciales avant de retrouver l'assistance, où les mécaniciens ont réparé.

Mais ses malheurs n'ont rien de comparable avec la casse du bras de direction avant droit qui a affecté la voiture de son compatriote et coéquipier, Harri Rovanpera (Peugeot 307 WRC) dans l'ES 7, vraisemblablement sur un choc qu'il dit ne pas avoir ressenti.

Le pilote, préféré au Belge Freddy Loix par le constructeur français, a perdu plus d'un quart d'heure sur cet incident.

Ces abandons ont servi les intérêts du Belge François Duval, qui place la deuxième Ford Focus WRC en troisième position provisoire.