PARIS – De 17 à 28 points d'avance : vainqueur dimanche du Rallye de Grande-Bretagne devant ses rivaux pour le titre, l'Estonien Ott Tänak (Toyota) s'est donné autant d'air que possible en tête du Championnat du monde des rallyes (WRC).

Thierry Neuville (Hyundai), à 10 sec 9/10, et Sébastien Ogier (Citroën), à 23 sec 8/10, ont beau l'accompagner sur le podium, au classement des pilotes, l'écart se creuse : toujours deuxième, le Français pointe à 28 longueurs et le Belge, troisième, à 41.

Avec soixante points maximum à attribuer lors des deux dernières manches de la saison (en Espagne du 25 au 27 octobre et en Australie du 14 au 17 novembre), cette différence n'est pas négligeable.

Elle n'est pas non plus rédhibitoire, un abandon étant vite arrivé, comme la manche précédente en Turquie est venue le rappeler à Tänak.

« Il reste encore deux épreuves et nous avons assisté à beaucoup de renversements de situation par le passé, donc il faut rester concentrés », exhorte l'Estonien, qui a pris la tête du rallye à son équipier britannique Kris Meeke lors de la dernière spéciale de vendredi (ES10).

« Beaucoup de pression »

« Ça a été beaucoup de pression toute la fin de semaine, confie le pilote qui, à bientôt 32 ans, court après un premier titre mondial. L'écart n'a jamais dépassé les 10 secondes et je peux dire que j'étais à la limite lors de chaque spéciale. Ça a été difficile mais le goût est bon! »

Ce faible écart chronométrique n'a pas incité le Balte à la prudence. Ne se satisfaisant pas des 25 points attribués au vainqueur, il a pris des risques dans la « Power Stage » (ES22) pour s'offrir aussi les cinq unités bonus dévolues au plus rapide.

« Il est incroyable! C'est clairement le plus fort en ce moment », estime son patron chez Toyota, le Finlandais Tommi Mäkinen.

Et le quadruple champion du monde des rallyes d'ajouter : « je crois qu'il faudra rester à fond lors des deux prochains rendez-vous et se concentrer pour faire notre boulot le mieux possible. Rien n'est fait, une erreur peut rendre les choses difficiles. »

Dans cette même « Power Stage », Ogier et Neuville se sont respectivement adjugé quatre et une unités supplémentaires. Chacun des deux marque donc 19 points et leur écart au Championnat reste inchangé, à 13 longueurs.

« Tant qu'il y aura une chance »

« La "Power Stage" résume notre fin de semaine, nous avons à chaque fois été une paire de dixièmes derrière, estime Ogier. Nous avons fait tout notre possible mais il nous manque un peu de performance. Ce n'est pas une bonne opération au championnat, mais nous allons continuer à nous battre farouchement tant qu'il y aura une chance mathématique de remporter le titre. »

« Nous n'aurions pas pu donner plus, affirme pour sa part Neuville. Nous pouvons être contents de notre performance mais je suis déçu du résultat final. En Espagne, il faudra inscrire plus de points que Tänak pour faire durer nos espoirs de titre. »

Chez les constructeurs, la distance entre Hyundai, meneur, et Toyota, deuxième, se réduit au contraire de 19 à 8 points, avec 86 au maximum encore à prendre.

En WRC2 Pro, la catégorie inférieure, le précoce Finlandais Kalle Rovanperä (Skoda), qui a eu 19 ans le 1er octobre, remporte le titre à l'issue de sa deuxième saison en Mondial.

Le fils de Harri Rovanperä, vainqueur du Rallye de Suède en 2001 avec Peugeot, semble bien parti pour détrôner son compatriote Jari-Matti Latvala, plus jeune vainqueur de l'histoire du WRC en 2008 en Suède, à 22 ans et 10 mois.

Le Norvégien Petter Solberg, champion du monde des rallyes en 2003 et de rallycross en 2014 et 2015, a lui mis un terme avec la manière à sa carrière professionnelle, à 44 ans, en remportant l'épreuve en WRC2, avec le dixième temps total.