PARIS – Pour sa dernière saison en championnat du monde des rallyes WRC, Sébastien Ogier va tenter d'accrocher un 7e titre au volant de sa Toyota mais trouvera sur sa route Ott Tänak, champion en titre et désormais chez Hyundai.

La décision du champion français de quitter Citroën pour Toyota a provoqué le retrait de la marque aux chevrons, ne laissant plus que deux écuries d'usine et une privée engagées dans ce championnat réduit à 13 épreuves avec l'annulation du Rallye du Chili.

Le titre de Tänak est le premier d'un pilote non-français depuis 2003. Ogier peut encore espérer en ajouter un 7e à son palmarès avant sa retraite annoncée pour la fin de l'année mais Sébastien Loeb – qui en compte 9 – est « hors course » car il ne participera avec Hyundai qu'à la moitié des épreuves.

L'intersaison a vu une véritable valse des pilotes. Ott Tänak a quitté Toyota pour aller chez Hyundai auréolé de son titre et Ogier, qui a claqué la porte de Citroën, a ainsi pu prendre sa place. Son ex-coéquipier, le Finlandais Esapekka Lappi, s'est lui recasé chez M-Sport Ford.

Toyota n'a de son côté pas reconduit le Britannique Kris Meeke et le Finlandais Jari-Matti Latvala pour accueillir, outre Ogier, le Britannique Elfyn Evans (ex M-Sport Ford) et l'espoir finlandais Kalle Rovanperä, 19 ans, champion WRC2 Pro l'an dernier.

Hyundai garde aux côtés de Tänak ses pilotes de l'an passé, à l'exception du Norvégien Andreas Mikkelsen. Le Belge Thierry Neuville, qui a échoué sur la 2e marche du podium final ces quatre dernières années, tentera de monter enfin sur la plus haute, alors que l'Espagnol Dani Sordo et Sébastien Loeb se partageront une 3e voiture selon les épreuves.

« Nous avons connu le succès en 2019 (avec le titre constructeurs, NDLR), mais pour 2020, toutes les cartes sont redistribuées », souligne Andrea Adamo, le directeur général de Hyundai.

« Ce n'est jamais facile de se mettre tout de suite à niveau quand on change d'équipe mais j'ai l'impression que nous allons dans la bonne direction », renchérit sa nouvelle recrue estonienne.

Kenya et Japon au calendrier

Toyota compte sur Ogier pour conserver le titre pilotes que lui a apporté Tänak la saison dernière et reprendre celui des constructeurs que l'écurie du quadruple champion du monde finlandais Tommi Mäkinen avait conquis en 2018. D'autant plus que le WRC fera cette année son retour au Japon.

Outre Lappi, M-Sport, qui fait courir des Ford non officielles, alignera comme l'an dernier le Finlandais Teemu Suninen et, sur neuf épreuves sur treize, le Britannique Gus Greensmith.

« Deux équipes officielles, ce n'est pas assez », déplore toutefois l'ex-champion du monde Ari Vatanen à l'AFP. Il avait pourtant conquis son titre en 1981 au volant d'une Ford privée, tout comme Sébastien Ogier en 2017 et 2018 avec M-Sport.

Du côté du calendrier, l'annulation du Rallye du Chili en raison des troubles sociaux dans ce pays a conduit à avancer d'une semaine celui d'Argentine, du 23 au 26 avril. La saison s'ouvre avec le Monte-Carlo du 23 au 26 janvier et se termine au Japon du 19 au 22 novembre. Le Rallye du Kenya, jadis un des grands rendez-vous du championnat, revient lui du 16 au 19 juillet, comme la Nouvelle-Zélande du 3 au 6 septembre.

Parmi les absents, le Tour de Corse, écarté pour la première fois depuis 2015, devrait faire son retour par intermittence dans les prochaines années.