NAIROBI (AFP) - Après Chypre, l'Argentine et l'Acropole, le Championnat du monde aborde son quatrième et dernier parcours cassant avec le Safari Rallye, huitième épreuve de la saison, au Kenya cette fin de semaine.

Ce rendez-vous africain, l'un des plus éprouvants mais aussi des plus prestigieux, constitue un challenge à part dans le calendrier. Cette année, si la chaleur sera moins accablante, les pistes seront toujours aussi rapides, longues (entre 82 et 111 km) et peut-être encore plus piégeuses que par le passé.

"C'est pire qu'avant. Les pluies torrentielles de juin ont raviné les routes. Ce sera d'autant plus difficile que certaines spéciales seront courues deux (Seyabei, 80,42 km et Nailongilok, 82 km), voire trois fois (Kedong, 111 km)", dit-on dans les équipes.


Parcours changé

Si les pilotes ne goûtent guère cette aventure africaine, ils n'en rêvent pas moins tous de la remporter. "Dans l'absolu, ce n'est pas un rallye franchement passionnant au niveau du pilotage, admet Richard Burns (Peugeot 206 WRC), vainqueur déjà à deux reprises au Kenya. Je crois quand même que, tant que l'on n'a pas gagné le Safari, il vous manque un petit quelque chose".

Pour son cinquantième anniversaire, le Safari propose un parcours considérablement changé. Plus compact avec un nombre limité de secteurs chronométrés (12), la connaissance du terrain, si elle compte au niveau du rythme à adopter, ne jouera pas autant qu'avant et certains pourraient nourrir des ambitions inhabituelles.

"Je dirais que n'importe qui peut gagner. Si les conditions seront dures, il y a 700 km de nouvelles spéciales. Tout le monde partira un peu à égalité", estime d'ailleurs François Delecour (Mitsubishi Lancer WRC).

Même Citroën ? Si la marque au chevron peut s'appuyer son son expérience des rallyes-raids, Guy Fréquelin, directeur de Citroën Sport, ne veut pas rêver. "Hautes vitesses sur des pistes nécessitant un bon amortissement, protection de la mécanique en milieu hostile, sont des paramètres que nous avons appris à maîtriser, dit ce dernier. Mais la connaissance d'une épreuve aussi spécifique que le Safari ne s'improvise pas. Elle s'acquiert sur le terrain. Or pour notre voiture (Xsara), nos pilotes (Loeb et Radstrom), c'est une première..."

Chez Peugeot, Ford et Subaru, en revanche, l'ambition est grande. Avec l'expérience, et après des essais encourageants, les trois géants du Championnat comptent bien marquer l'épreuve de leur emprise.


Dernier succès en... 1978

Le constructeur français notamment qui aimerait inscrire son nom au palmarès après son dernier succès au Safari en... 1978 avec l'équipage Jean-Pierre Nicolas/Jean-Claude Lefebvre. Même la formidable 205 Turbo 16, en son temps, a échoué au Kenya.

Richard Burns, Marcus Gronholm et Harri Rovanpera devront néanmoins affronter une rude concurrence avec Colin McRae et Carlos Sainz. Les Ford Focus ont retrouvé toute leur superbe à l'Acropole après la victoire surprise de l'Espagnol en Argentine, à la suite des disqualifications des Peugeot du leader du Championnat (Gronholm) et de Burns.

Tommi Makinen et Petter Solberg (Subaru Impreza WRC), également, s'annoncent redoutables. "Le Safari est l'une de mes épreuves favorites, prévient le quadruple champion du monde finlandais. Pour vaincre ici, il ne faut rien casser, piloter correctement à 100%. C'est ce que j'avais fait l'an dernier avec Mitsubishi. J'espère en faire autant ce week-end avec Subaru".

Ne rien casser, éviter les pièges de toutes sortes, voilà la gageure trois jours durant... avec l'aide des hélicoptères. "Ils nous précèdent et sont d'un grand secours, explique Burns. Les routes ne peuvent en effet jamais être complètement fermées à la circulation, ni a fortiori au troupeaux d'animaux sauvages..."