Sans Villeneuve, mais passionnant malgré tout!
Course jeudi, 4 mars 2004. 13:31 samedi, 14 déc. 2024. 13:02
Ma parole, le temps passe tellement vite, mes amis! Nous voici déjà à l'aube d'une nouvelle saison de Formule 1 et il me semble que c'était hier à peine que Bertrand, Christian et moi décrivions notre premier Grand Prix à l'antenne de RDS, celui d'Afrique du Sud, au printemps de 1993...
Depuis cette première, le portrait de la F1 a changé dramatiquement. Michael Schumacher a réédité à lui seul une grande partie du livre des records, repoussant au passage les exploits remarquables accomplis précédemment par Alain Prost et Juan Manuel Fangio.
Ayrton Senna a perdu la vie, au moment où il avait à portée de main sa deuxième vague de succès en carrière, vague qui lui aurait probablement permis d'établir, lui aussi, quantité de records. D'autres grands pilotes ont tout simplement choisi de s'arrêter, par faute d'opportunités intéressantes ou tout simplement par choix personnel, comme Mika Hakkinen.
Pour les amateurs de sport automobile québécois, toutefois, la dernière décennie aura aussi été fortement marquée par la carrière de Jacques Villeneuve. A partir de sa première apparition "caméo" au Grand Prix de Trois-Rivières, en 1992, la progression fulgurante de Villeneuve ainsi que sa chute vertigineuse, auront meublé les manchettes et les débats publics.
Comment oublier le Grand Prix d'Europe, lieu de son couronnement en 1997, le million de téléspectateurs branchés à RDS, la liesse enivrante qui a suivi, au Centre Bell, quelques jours plus tard...
Comment oublier la suite malheureuse, dont l'un des signes annonciateurs fut cet aileron qui se détacha en pleine accélération, en Australie, lors du tout premier Grand Prix disputé au volant d'une BAR...
Pour la première fois en 12 ans, Jacques Villeneuve sera donc absent du décor en lever de rideau de la nouvelle saison de sport automobile. Et il ne fait aucun doute qu'il va nous manquer.
Qu'on le veuille ou non, malgré des années de misère et de frustrations, Villeneuve se voulait le lien de prédilection entre le monde de la F1 et sa terre natale. Le Grand Prix du Canada joue admirablement ce rôle, une fois par année. Mais Villeneuve le faisait, finalement, à tous les deux dimanches. Il demeurait, lors de nos reportages, un acteur principal malgré un statut d'acteur de soutien, au sein du plateau.
C'est triste, au fond. Surtout que les BAR ressemblent enfin à de "vraies" F1...
Un grand championnat
Cela dit, rien ne saurait refroidir l'enthousiasme légitime que l'on ressent à l'aube de ce nouveau championnat du monde. Pas même l'absence de Jacques.
Visiblement, la lutte entre Williams et Ferrari atteindra son paroxysme cette saison. Amorcée il y a deux ans, cette grande confrontation semble vouloir se jouer véritablement d'égal à égal en 2004.
Williams, avec le formidable BMW, l'audace de Michelin et la créativité audacieuse de ses designers, semble en mesure d'établir les nouvelles normes de succès, en F1. Ferrari, avec sagesse, a choisi d'étirer encore davantage une recette à succès qu'elle connaît bien. Bridgestone, avec un carnet de clients allégé, peut se concentrer sur son principal partenaire sans risquer d'écorcher qui que ce soit, au passage.
Michael Schumacher semble, de son côté, tout aussi affamé et rigoureux que par le passé. Et en Barrichello, il a toujours le partenaire "complémentaire" idéal, même si ce dernier déteste que les observateurs arrivent à cette conclusion!
Reste à savoir, finalement, si la relation Juan Pablo Montoya-Frank Williams-Ralf Schumacher maintiendra un niveau de sérénité suffisant pour que les grands objectifs de conquête soient atteints. Le passage déjà annoncé de Montoya chez McLaren l'an prochain se veut, en effet, un véritable baril de poudre! Non seulement risque-t-il d'entraver le lien pilote-écurie à un moment critique du championnat (dans le dernier droit), mais il a déjà placé Ralf dans une situation de "second pilote malgré lui". Il faudra une grande dose de diplomatie pour que tout tourne rond au sein de l'écurie, une qualité qui est réputée avoir toujours fait défaut chez Williams.
Il sera aussi fort intéressant de voir la progression de McLaren. Vraisemblablement, la toute nouvelle MP4-19 n'est toujours pas fiable et elle représente une véritable énigme en ce début de saison. Il n'est pas dit, cependant, que l'écurie britannique n'imitera pas Williams qui, après quelques courses douteuses l'an dernier, avait fini par trouver la bonne recette. Kimi Raïkkonen, dit "Iceman", ne demande qu'une bonne monture pour venir faire la barbe aux grands ténors...
Le formidable châssis Renault et la progression fulgurante du moteur Honda, chez BAR, sont des facteurs qui risquent, par ailleurs, de rendre la lutte pour le quatrième rang intéressante comme jamais. La fiabilité jouant un rôle prépondérant cette saison, avec la règle d'un seul moteur par fin de semaine, il est fort possible que ces deux équipes viennent mêler les cartes plus d'une fois.
Allez, il est temps de passer aux choses sérieuses...."QU'ON ROULE", en saison 2004!
Depuis cette première, le portrait de la F1 a changé dramatiquement. Michael Schumacher a réédité à lui seul une grande partie du livre des records, repoussant au passage les exploits remarquables accomplis précédemment par Alain Prost et Juan Manuel Fangio.
Ayrton Senna a perdu la vie, au moment où il avait à portée de main sa deuxième vague de succès en carrière, vague qui lui aurait probablement permis d'établir, lui aussi, quantité de records. D'autres grands pilotes ont tout simplement choisi de s'arrêter, par faute d'opportunités intéressantes ou tout simplement par choix personnel, comme Mika Hakkinen.
Pour les amateurs de sport automobile québécois, toutefois, la dernière décennie aura aussi été fortement marquée par la carrière de Jacques Villeneuve. A partir de sa première apparition "caméo" au Grand Prix de Trois-Rivières, en 1992, la progression fulgurante de Villeneuve ainsi que sa chute vertigineuse, auront meublé les manchettes et les débats publics.
Comment oublier le Grand Prix d'Europe, lieu de son couronnement en 1997, le million de téléspectateurs branchés à RDS, la liesse enivrante qui a suivi, au Centre Bell, quelques jours plus tard...
Comment oublier la suite malheureuse, dont l'un des signes annonciateurs fut cet aileron qui se détacha en pleine accélération, en Australie, lors du tout premier Grand Prix disputé au volant d'une BAR...
Pour la première fois en 12 ans, Jacques Villeneuve sera donc absent du décor en lever de rideau de la nouvelle saison de sport automobile. Et il ne fait aucun doute qu'il va nous manquer.
Qu'on le veuille ou non, malgré des années de misère et de frustrations, Villeneuve se voulait le lien de prédilection entre le monde de la F1 et sa terre natale. Le Grand Prix du Canada joue admirablement ce rôle, une fois par année. Mais Villeneuve le faisait, finalement, à tous les deux dimanches. Il demeurait, lors de nos reportages, un acteur principal malgré un statut d'acteur de soutien, au sein du plateau.
C'est triste, au fond. Surtout que les BAR ressemblent enfin à de "vraies" F1...
Un grand championnat
Cela dit, rien ne saurait refroidir l'enthousiasme légitime que l'on ressent à l'aube de ce nouveau championnat du monde. Pas même l'absence de Jacques.
Visiblement, la lutte entre Williams et Ferrari atteindra son paroxysme cette saison. Amorcée il y a deux ans, cette grande confrontation semble vouloir se jouer véritablement d'égal à égal en 2004.
Williams, avec le formidable BMW, l'audace de Michelin et la créativité audacieuse de ses designers, semble en mesure d'établir les nouvelles normes de succès, en F1. Ferrari, avec sagesse, a choisi d'étirer encore davantage une recette à succès qu'elle connaît bien. Bridgestone, avec un carnet de clients allégé, peut se concentrer sur son principal partenaire sans risquer d'écorcher qui que ce soit, au passage.
Michael Schumacher semble, de son côté, tout aussi affamé et rigoureux que par le passé. Et en Barrichello, il a toujours le partenaire "complémentaire" idéal, même si ce dernier déteste que les observateurs arrivent à cette conclusion!
Reste à savoir, finalement, si la relation Juan Pablo Montoya-Frank Williams-Ralf Schumacher maintiendra un niveau de sérénité suffisant pour que les grands objectifs de conquête soient atteints. Le passage déjà annoncé de Montoya chez McLaren l'an prochain se veut, en effet, un véritable baril de poudre! Non seulement risque-t-il d'entraver le lien pilote-écurie à un moment critique du championnat (dans le dernier droit), mais il a déjà placé Ralf dans une situation de "second pilote malgré lui". Il faudra une grande dose de diplomatie pour que tout tourne rond au sein de l'écurie, une qualité qui est réputée avoir toujours fait défaut chez Williams.
Il sera aussi fort intéressant de voir la progression de McLaren. Vraisemblablement, la toute nouvelle MP4-19 n'est toujours pas fiable et elle représente une véritable énigme en ce début de saison. Il n'est pas dit, cependant, que l'écurie britannique n'imitera pas Williams qui, après quelques courses douteuses l'an dernier, avait fini par trouver la bonne recette. Kimi Raïkkonen, dit "Iceman", ne demande qu'une bonne monture pour venir faire la barbe aux grands ténors...
Le formidable châssis Renault et la progression fulgurante du moteur Honda, chez BAR, sont des facteurs qui risquent, par ailleurs, de rendre la lutte pour le quatrième rang intéressante comme jamais. La fiabilité jouant un rôle prépondérant cette saison, avec la règle d'un seul moteur par fin de semaine, il est fort possible que ces deux équipes viennent mêler les cartes plus d'une fois.
Allez, il est temps de passer aux choses sérieuses...."QU'ON ROULE", en saison 2004!