LEON, Mexique (AFP) - Victorieux du rallye du Mexique devant les Peugeot 307 de Marcus Gronholm et Markko Martin, Petter Solberg s'est porté en tête dans la course au titre, dimanche à Leon, tandis que la marque française prenait les commandes du classement constructeurs.

Au volant de la nouvelle Subaru, le Norvégien a dominé de bout en bout cette troisième épreuve du Championnat du monde qui lui avait échappée l'an dernier pour une stupide panne de batterie en fin de première journée. Un mois après sa victoire en Suède, Solberg s'imposait à nouveau pour enlever le douzième succès de sa carrière.

Cette fois, rien n'est venu contrarier la suprématie du Norvégien. Au contraire. Débarrassé de la menace Sébastien Loeb (Citroën Xsara), victime d'un amortisseur arrière-droit défaillant dès la première spéciale vendredi et rejeté en 18e position à plus de quatre minutes, Solberg n'a jamais eu à se livrer à fond en raison des consignes du camp Peugeot.

"Prudence"

En Suède, la marque au Lion avait perdu l'occasion de s'installer en tête du Championnat par la faute d'une sortie de route de Gronholm alors deuxième derrière Solberg. Huit points de perdus et une grosse déception que, cette fois, Peugeot ne voulait plus connaître.

"Il y a deux endroits où je n'accepte pas les consignes. C'est chez moi, en Suède et en Finlande, où je ne cours que pour gagner", remarquait Gronholm. Déçu, vexé par "sa bourde suédoise", le grand Finlandais avait à coeur de ramener sa 307 en bon état à l'arrivée.

La consigne de "prudence" était d'autant plus facile à accepter que derrière le trio de tête, le trou était fait. François Duval (Citroën Xsara), handicapé par un problème de radiateur, arrêtait même avant la deuxième boucle de samedi avant de repartir dimanche matin au cas où... une cascade d'abandons frappant le groupe de poursuivants (Atkinson, Sola, Kresta).

Quant à Harri Rovanpera (Mitsubishi Lancer) et Toni Gardemeister (Ford Focus), ils ne constituaient pas une menace réelle pour les Peugeot. Mais les deux hommes étaient encore loin de s'imaginer samedi qu'ils allaient être "mangés" par un Sébastien Loeb survolté, avide de revanche contre le sort qui s'acharne sur lui depuis la Suède.

Loeb sauve les meubles

Abattu vendredi, le champion du monde en titre devait retrouver peu à peu motivation et ambition. "J'ai commencé à y croire samedi avant la deuxième boucle de trois spéciales. Je me suis rendu compte que je leur reprenais des gros paquets de secondes, une trentaine à chaque fois. Là, j'ai vu que la 4e place était envisageable", indiquait Loeb.

Samedi soir, le Français était remonté à la 6e place. Il ne restait que 36 et 37 sec 4 à reprendre respectivement sur Rovanpera et Gardemeister. Plus que 24 sec 6 et 26 sec 1 avant l'ultime spéciale, la plus longue du rallye (Alfaro-El Establo, 44,39 km) dimanche matin.

"J'ai eu le sentiment de faire une spéciale parfaite, peut-être la meilleure performance de ma carrière", estimait le pilote Citroën. Ce dernier avait réussi son pari, atomisé ses adversaires. Comme l'an dernier quand... Solberg était revenu des profondeurs du classement à la... 4e place.

Loeb sauvait les meubles, limitait les dégâts. Tant au championnat pilotes où il compte désormais cinq points de retard sur son rival norvégien que pour une équipe Citroën accablée et dimanche soir 5e seulement au classement constructeurs, dominé aujourd'hui par le "cousin" Peugeot, aux commandes pour la première fois depuis septembre... 2003.