Victime d'un accrochage qui lui a valu de précieux points à Toronto, Alexandre Tagliani espère que la série IndyCar réagira de manière responsable et qu'elle sanctionnera les pilotes qui tentent de se faire justice en piste.

Le pilote de l'écurie FAZZT explique qu'il n'est pas en course automobile pour changer les règlements, mais que des comportements comme ceux dont a fait preuve le pilote Tomas Scheckter dimanche sont inacceptables dans un sport où les vies des pilotes sont en jeu.

« Ce n'est pas normal qu'un pilote puisse faire preuve de vengeance sans en subir de conséquences », soutient le pilote de Lachenaie. « Il faut que la série IndyCar soit plus stricte ou plus sévère pour certains incidents jugés inacceptables. C'est seulement mon opinion. »

Dimanche à Toronto, Scheckter, un pilote sud-africain à temps partiel en série IndyCar, a percuté le bolide de Tagliani, alors 7e, à quelques tours de l'arrivée. Au terme de la course, le pilote québécois est allé confronter Scheckter dans la ligne des puits et c'est alors que ce dernier lui aurait confié avec une attitude désinvolte: «Maintenant, nous sommes quittes!»

Scheckter faisait référence à un incident s'étant produit l'année précédente sur le même circuit de Toronto où à la suite d'un accrochage mineur entre les deux voitures, il avait dû abandonner. Le Sud-Africain avait même lancé ses gants en direction de Tag pour lui signifier son mécontentement.

« Il avait l'air pas mal heureux de ce qui venait de se produire », raconte Tagliani. « On a visionné à maintes reprises les reprises, sous tous ses angles et c'est pas mal évident qu'il n'a jamais essayé de tourner. D'ailleurs, on voit qu'il a enlevé ses mains du volant comme s'il s'était dit que tant qu'à rentrer dans un mur de pneus, pourquoi pas entraîner celui qui l'a sorti l'an dernier. J'en ai tiré la conclusion que le gars n'avait pas de bonnes intentions. S'il exprimait encore de la rancune à la suite d'un incident qui s'est produit un an plus tôt, il y a vraiment quelque chose qui ne marche pas dans sa tête. »

Tourner la page

Tagliani assure qu'en bon pilote d'expérience, il a tourné la page sur cet incident et que son focus est maintenant tourné sur l'épreuve d'Edmonton qui sera disputée dimanche.

Selon le Québécois, il est primordial de travailler à trouver les bons réglages pour Edmonton, puisque le circuit est le plus physique de la saison en série IndyCar ainsi que circuit le plus mixte au niveau des configurations.

« Lors des sept premiers virages de la piste, t'as l'impression de courir sur un circuit routier. On y retrouve des vibreurs, du gazon et des zones d'échappement », fait savoir Tagliani. « Mais après le virage numéro 7, t'as l'impression de te retrouver sur un circuit de ville puisque tu fais face un mur de ciment à la sortie. Enfin, à la suite du virage numéro 9, tu ressors sur une piste d'aéroport qui fait 75 pieds de large. À ce moment, ça devient extrêmement bosselé et on y trouve des rivières de goudron dans les fissures du pavé. Avec des roues d'avion, c'est le genre de choses que tu ne sens pas, mais dans une voiture IndyCar, croyez-moi qu'on les ressent. En somme, Edmonton c'est un méchant circuit où seuls les pilotes avec des nerfs d'acier peuvent espérer l'emporter. »

Comme ce fut le cas la fin de semaine dernière à Toronto, Tagliani ne passera pas inaperçu au volant de sa voiture aux couleurs de Hot Wheels. Depuis le début de cette association, Tag assure qu'il n'a eu que de bons commentaires.

« Les jeunes tripent sur la voiture. En plus, on nous a fourni des casques futuristes pour les mécaniciens qui s'agençaient avec la voiture. Présentement, on se sent comme si on faisait partie de l'écurie Mercedes, en Formule Un. Pour les intéressés, les modèles réduits du bolide devraient être disponibles au mois de décembre. Je suis réellement content du résultat. »

Améliorer les arrêts aux puits

Après avoir perdu quelques places à Toronto à la suite d'arrêts aux puits, Alexandre Tagliani a convenu qu'il y avait de l'amélioration à faire à ce chapitre. Cependant, le pilote de l'équipe FAZZT Racing a expliqué que les courses représentent des examens pour l'équipe, mais qu'à ce stade-ci de la saison, il est difficile de trouver le temps pour faire nos devoirs.

« Les mécanos pratiquent les arrêts aux puits, mais ils passent la majorité de leur temps à préparer la voiture. On prend des vidéos de chaque arrêt aux puits, mais j'avouerai que nous n'avons pas le temps de les visionner. Ce qui est certain, c'est que nous aurons beaucoup de pain sur la planche cet hiver en vue de la prochaine saison. »

Tagliani a donné comme exemple le système de ravitaillement qui est moins rapide que chez les écuries de pointe. Or, ça prendrait au moins deux semaines à FAZZT pour améliorer le débit du carburant et pour le moment, ce n'est pas jugé comme étant une priorité.

Une belle expérience pour tous

En marge de l'épreuve de Toronto, Alexandre Tagliani a eu la chance de conduire une voiture IndyCar biplace. Le pilote québécois en a donc profité pour effectuer quelques tours de piste avec des membres de son entourage, dont sa femme Bronte et le propriétaire de l'équipe FAZZT, André Azzi.

« C'était une expérience unique de pouvoir faire vivre les émotions de la course automobile à nos proches. C'était comique de voir leur face après deux tours de piste. J'ai certainement eu autant de plaisir qu'eux. »

*Voici en terminant quelques photos de cette journée.