SEPANG, Malaisie (AFP) - Williams-BMW est bien le rival que Ferrari redoutait, Juan Pablo Montoya et Ralf Schumacher les adversaires que Michael Schumacher craignait, dans la course aux titres mondiaux de Formule 1.

Dimanche, au Grand Prix de Malaisie, le doublé de l'écurie anglo-allemande a confirmé la justesse des propos que le quadruple champion du monde avait tenu au soir de sa brillante victoire en Australie.

"Ce n'est pas un reflet du futur. A Sepang, ce sera beaucoup plus difficile", avait averti le pilote de la Scuderia. Tout comme, samedi à l'issue des qualifications, le pilote allemand était certain que, sur le sec, Williams serait très performant.

La bataille que se livrent les deux écuries s'annonce somptueuse, intense. Les incidents ayant impliqué, tant en Australie (Rubens Barrichello et Ralf Schumacher) qu'en Malaisie (Michael Schumacher et Juan Pablo Montoya), une Ferrari et une Williams-BMW à chaque départ, le démontrent.

Et, dès le Brésil, le duel se poursuivra. "L'an dernier nous étions plus forts que Ferrari à Sao Paulo, a rappelé Ralf Schumacher, dimanche au soir de sa victoire. Juan (Montoya) n'avait pas eu de chance. Il allait gagner la course quand il a été heurté par l'arrière par une voiture (Jos Verstappen). Aussi je pense que l'on peut être confiant quant à nos possibilités de monter sur le podium là-bas et de mener la vie dure aux Ferrari".

Attendre la F2002

Juan Pablo Montoya lui aussi affiche sa confiance quant à la possibilité pour Williams de contester le titre à Ferrari. Avec toutefois une réserve. "Nous avons montré que nous avons le potentiel pour nous battre avec eux. Cependant il faudra voir quand ils sortiront leur nouvelle voiture. Ils peuvent nous surprendre... ou non", a dit le Colombien.

Tant que la F2002 n'est pas en piste, personne ne peut savoir en effet quel sera le rapport de force entre la Scuderia et ses rivaux. Mais, si la nouvelle née de Maranello est plus performante que la vieille mais efficace F2001, la partie sera alors plus dure pour Williams-BMW.

"Nous savions que ce Championnat serait très serré. Le Grand Prix de Malaisie nous l'a prouvé. C'est une grande bataille entre des grandes équipes, de grands motoristes et manufacturiers de pneus. Cependant, nous ne devons pas oublier que nous n'avons pas encore couru avec la F2002, qui devrait être plus compétitive que l'ancienne modifiée, même si la F2001 a prouvé qu'elle était très compétitive", a prévenu Jean Todt, directeur général de Ferrari.

Pas de précipitation

Dès cette semaine, la Scuderia va procéder à des tests avec la F2002. Avec pour objectif de la fiabiliser au plus vite, de la faire débuter en Grand Prix le plus tôt possible. Mais la réussite de Williams en Malaisie ne devrait pas précipiter les choses.

"Honnêtement, je ne le pense pas, a déclaré Michael Schumacher à l'arrivée dimanche. Une saison, c'est dix-sept Grands Prix. Et si la voiture n'est pas prête pour le Brésil, nous courrons avec la F2001 pour marquer des points. Il est certain que le Championnat ne va pas se jouer sur les trois premières courses."

Si le duel Ferrari-Williams est prometteur, McLaren-Mercedes, le troisième larron, qui ne veut pas désarmer, compte bien se mêler rapidement à la bataille malgré le cuisant revers de Sepang.

"Nous devons restés concentrés. Je sais que nous avons un ensemble capable de gagner des courses. Nous avons juste besoin de fiabilité", a estimé David Coulthard après son abandon.