Je suis extrêmement soulagé de participer à la première épreuve de la saison IndyCar et j'aimerais prendre l'occasion pour remercier toutes les personnes qui m'ont aidé et encouragé dans ce projet; c'est vraiment apprécié.

Cette aventure s'avère un travail très exigeant et c'est loin d'être terminé.

Pour boucler le budget d'une saison entière en IndyCar, nous avons développé un projet d'envergure qui exige plusieurs millions et la collaboration de nombreux partenaires. Jusqu'à maintenant, nous avons réussi à créer de l'intérêt auprès de plusieurs entreprises et nous devons finaliser ces ententes.

Je peux affirmer que nous avons effectué le premier pas avec notre participation à la course d'ouverture de la saison. Normalement, on devrait aussi être en piste avec Conquest pour la deuxième épreuve à Long Beach. Les démarches progressent bien pour les courses canadiennes et notre but demeure d'effectuer toute la saison.

J'avoue que les démarches sont longues, mais nous sommes satisfaits d'avoir réussi la première étape et d'obtenir le support de Northlands et de Rexall.

Le but de Rexall est de promouvoir de grande façon le Edmonton Indy afin d'en faire un événement d'ampleur. En fait, ils souhaitent que le rendez-vous d'Edmonton devienne le deuxième événement le plus populaire de la saison IndyCar après le Indy 500.

D'ailleurs, on tente de mettre la dernière touche à une entente pour participer au Indy 500 ce qui apporterait plus d'argent pour les autres courses.

Un projet novateur

Le projet que nous avons élaboré est sans doute l'un des plus intéressants que j'ai vus en course automobile depuis longtemps. J'ai hâte de pouvoir en dire davantage sur ce dossier puisque notre initiative sera bonne pour la course automobile au Canada et les amateurs québécois.

Nous avons une entente avec une entreprise médiatique très importante et nous allons faire participer les amateurs. Plusieurs prix intéressants seront impliqués dans cette campagne qui sera accessible aux Québécois même s'il n'y a aucune course IndyCar au Québec.

Je suis très content de ces démarches, mais pour y arriver il faut impliquer beaucoup de partenaires et ça progresse un pas à la fois. Comme un pilote peut si bien le dire, la route est longue, mais j'ai hâte de tout dévoiler ce programme qui me permet d'être pilote automobile et dont je ferai la promotion.

Je représente seulement une petite partie de cette équation dans laquelle plusieurs personnes sont impliquées dont une fondation très noble.

Mon commanditaire Sennheiser est très impliqué dans cette aventure et ils développent une nouvelle campagne dont le slogan est « Ici je suis, Here I am ».

En somme, notre but n'est pas seulement de demander 1,5 million à une entreprise en échange d'apposer son logo sur notre voiture. Avec tous les efforts, j'ai seulement dormi de trois à quatre par nuit dans les derniers mois.

Il faut donc être innovateur et prendre les bouchées double pour intéresser les commanditaires avec quelque chose qui sort de l'ordinaire.

Je suis vraiment soulagé de pouvoir faire les premières courses dans le contexte économique mondial; c'est un accomplissement de taille.

Je suis aussi très reconnaissant envers Eric Bachelart, le propriétaire de Conquest Racinq, qui a tout fait pour garder son équipe en opération. Plusieurs personnes ont tenté de nous mettre des bâtons dans les roues, mais j'espère que ces démarches seront un tournant.

Ce n'est pas évident de chercher des commanditaires et de toujours devoir regarder par-dessus ton épaule car certaines personnes, dont des gens de ton entourage, veulent te voler des partenaires. J'ai dû traverser ces épreuves et j'en sors plus fort et davantage sur mes gardes.

Je serais assez fier que tout fonctionne ce qui démontrerait à quel point il faut être original maintenant dans ces ententes.

Pas question de se plaindre

Bien sûr, je ne me retrouve pas dans le scénario idéal pour le lancement de la saison. Je n'ai pas eu la chance d'effectuer des essais et j'embarquerai à froid dans la voiture. Je n'ai pas roulé dans la voiture depuis octobre et j'aurais aimé connaître une situation différente. Mais je refuse de me plaindre, la situation est tellement diificle pour plusieurs pilotes.

Dans un monde idéal, j'aurais aimé poursuivre sur les progrès que nous avons fait lors de la dernière course en Australie (4e place). Nous avions beaucoup progressé par rapport à ma première course à Detroit. Malheureusement, je n'ai pas pu participer aux essais pour poursuivre le travail.

Mais je dois me dire que c'est mieux que l'an passé lorsque je suis arrivé à Detroit : ça faisait six mois que je n'avais pas conduit l'auto et j'avais manqué la journée du vendredi. Cette fois, je serai là vendredi et nous ferons face à un défi de taille. Je suis convaincu que nous pourrons nous débrouiller et je vais combattre pour y arriver, je refuse de lancer la serviette.

*Propos recueillis par Éric Leblanc